Comment différencier une tortue aquatique d’une tortue terrestre

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La diversité au sein de l’univers des tortues (Testudines) est considérable. Certaines évoluent dans des eaux douces, d’autres en milieu marin, et d’autres encore sur la terre ferme. Mais comment distinguer chaque catégorie ? Cet article vous présente les clés pour identifier chaque type de tortue avec simplicité.

Aperçu général sur les tortues

Ces reptiles vertébrés issus du groupe des tétrapodes se caractérisent par une carapace qui peut varier en taille, épaisseur et texture selon l’espèce. Au total, on recense 343 espèces réparties en trois grandes groupes :

  • les tortues terrestres ;
  • les tortues d’eau douce ;
  • les tortues marines.

Les plus nombreuses sont celles qui évoluent dans l’eau, avec environ 260 espèces, suivies par celles qui vivent sur la terre et dans les zones humides, puis par un petit groupe de 7 tortues marines. Malheureusement, une part significative de ces espèces est en danger, principalement à cause des activités humaines qui détruisent leur habitat ou favorisent leur prédation.

Concernant leur reproduction, toutes pondent des œufs une fois par an. La croissance des jeunes tortues est très rapide initialement, puis elle ralentit avec le temps. Leur alimentation peut être composée de végétaux ou de chair, en fonction de leur type et de leur espèce.

Les tortues marines (Chelonioidea)

Exclusivement aquatiques, ces tortues vivent en permanence dans la mer, leur seule exception étant les femelles qui, à la période de ponte, regagnent la plage de naissance. Si vous avez la chance d’observer une tortue lors d’une plongée, il s’agit très probablement d’une tortue marine. Elles occupent tous les océans sauf le pôle Nord, et atteignent des tailles variables selon leur espèce. La tortue la plus grande est la Dermochelys coriacea, aussi appelée tortue luth. Parmi les autres membres de cette famille, on trouve notamment :

  • Caretta caretta (tortue caouanne) ;
  • Chelonia mydas (tortue verte) ;
  • Eretmochelys imbricata (tortue imbriquée) ;
  • Lepidochelys olivacea (tortue olivâtre) ;
  • Natator depressus (tortue à dos plat) ;
  • Lepidochelys kempii (tortue de Kemp).

À la différence de certains reptiles, ces tortues respirent grâce à des poumons et doivent remonter à la surface pour respirer. Leur capacité d’apnée est remarquable, pouvant durer de 40 minutes lors de leur activité et jusqu’à 7 heures lorsqu’elles se reposent. Elles se déplacent rapidement, à des vitesses pouvant franchir les 35 km/h, en articulant leurs nageoires de manière synchronisée. Leur carapace aplatie leur confère une meilleure hydrodynamie tout en leur offrant une protection contre les prédateurs et en facilitant la gestion de leur chaleur corporelle. Toutefois, elles ne peuvent pas rabattre leurs membres comme leurs homologues terrestres. Leur physiologie possède également des glandes lacrymales qui leur permettent d’éliminer l’excès de sel, donnant l’impression qu’elles pleurent lorsqu’elles pondent.

Les tortues d’eau douce (tortues aquatiques)

Adaptées aux environnements stagnants ou courants, ces tortues, également nommées dulçaquicoles, évoluent dans les rivières, lacs, étangs ou marais. Leur carapace est légèrement bombée, moins que celles des tortues terrestres, et leurs pattes sont dotées de « palettes » palmées, idéales pour la nage. En jeunesse, leur régime alimentaire est principalement carnivore, mais elles deviennent ensuite omnivores. La seule espèce d’eau douce capable de vivre également en milieu salé est la Chelodina siebenrocki, localisée en Australie, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, ainsi qu’en Indonésie et Papouasie.

Ces tortues aiment autant naviguer dans l’eau que se prélasser au soleil sur des rochers ou des berges. Elles n’hésitent pas à s’aventurer dans des eaux saumâtres ou à sortir sur la terre ferme pour se chauffer. Leur habitat favori inclut aussi bien les zones aquatiques que les terrains secs proches de l’eau.

Les tortues terrestres

La catégorie des tortues terrestres est plus conséquente que celle des tortues marines, mais inférieure à celle des tortues aquatiques. On les reconnaît à leur carapace bombée et à leurs pattes robustes, arrondies, souvent griffues, adaptées pour creuser et se déplacer. En général, elles se nourrissent surtout de végétation, mais peuvent occasionnellement consommer des charognes. Elles peuvent vivre loin des zones aquatiques, en terrain désertique ou dans d’autres biomes comme les forêts ou les milieux méditerranéens. La taille de ces tortues varie largement, allant de la tortue géante des Galápagos à la tortue géante des Seychelles, tandis que la plus grande jamais recensée, la Testudo atlas, atteignait 2,5 mètres de long pour un poids de près de 900 kg, avant de disparaître mystérieusement.

L’alimentation de ces tortues est essentiellement végétarienne, intégrant plantes, fleurs, herbes ou fruits. En revanche, certaines peuvent se montrer opportunistes et manger de la viande si l’occasion se présente. Contrairement aux tortues marines qui pondent une fois par an, celles terrestres peuvent déposer plusieurs fois des œufs au cours d’une même saison. En France, la seule espèce autochtone est la tortue d’Hermann, présente dans le massif des Maures et en Corse, mais elle est aujourd’hui menacée par la dégradation de son habitat. La tortue grecque est également très répandue comme animal de compagnie.

Comment distinguer à qui appartient la tortue ?

Si vous avez trouvé une tortue en liberté et souhaitez déterminer sa famille, plusieurs éléments peuvent vous aider. À moins de vivre dans une région côtière, il est peu probable qu’il s’agisse d’une tortue marine. Voici quelques astuces pour reconnaître le type d’animal rencontré.

La carapace

La forme de la carapace est un indice clé. Une carapace bombée indique généralement une tortue terrestre, tandis qu’une carapace plus plate appartient souvent à une tortue aquatique ou marine.

Les pattes

La structure des membres est également un bon repère. Les tortues terrestres ont des pattes épaisses et griffues, idéales pour creuser. Les tortues aquatiques ont des pattes palmées ou des nageoires, en fonction de leur habitat. Les tortues marines disposent de nageoires en guise de membres fins et allongés.

Les caractéristiques esthétiques

Certains motifs ou formes particulières peuvent aider à l’identification. Par exemple, si la tortue présente un motif en losange ou en diamant sur la tête, il s’agit probablement d’une tortue aquatique comme la Malaclemys terrapin. Les bandes rouges sur les côtés de la tête sont caractéristiques de la tortue de Floride, tandis que des plaques pointues sur la carapace sont propres à la tortue alligator.

Le comportement en période de froid

Lorsqu’elles cherchent refuge en hiver, les tortues aquatiques creusent des terriers ou s’abritent sous des rochers chauds, tout comme leurs homologues terrestres. Observer leur comportement peut donc donner des indications, notamment leur recherche de chaleur ou leur activité au fil des saisons.

En cas de doute, n’hésitez pas à consulter un vétérinaire spécialisé, qui pourra déterminer avec précision à quel type de tortue vous avez affaire. Enfin, si vous croisez une tortue dans la nature, assurez-vous de la laisser en paix, sauf en cas de danger imminent. La manipulation peut stresser l’animal ou provoquer sa déshydratation, notamment si elle se met à uriner pour se défendre.