Le requin blanc, avec sa stature imposante et la puissance de ses mâchoires, fascine par sa formidable présence dans l’océan. En tant que sommet de la chaîne alimentaire marine, il est souvent perçu comme un prédateur redoutable. Cependant, malgré sa réputation, cette espèce est davantage vulnérable qu’on ne pourrait le penser, confrontée à de multiples menaces dues aux activités humaines. Il s’agit d’un géant marine en danger d’extinction.
Présentation du requin blanc
Appartenant à la famille des lamnidés, le requin blanc partage une particularité avec ses proches : la capacité à réguler sa température interne. Ce mécanisme lui permet de maintenir une chaleur corporelle supérieure à celle de l’eau environnante, ce qui lui confère un avantage pour chasser dans des eaux plus froides. Son corps massif, équilibré par des nageoires pectorales en forme de falques et une nageoire caudale courte et symétrique ressemblant à un croissant, lui offre une mobilité remarquable. La coloration de sa peau est généralement gris foncé ou sombre sur le dos, tandis que son ventre est blanc, permettant un camouflage efficace. Il may mesurer entre 4 à 5 mètres et peut atteindre un poids de deux tonnes.
Le requin blanc, un chasseur exceptionnel
Connu comme le plus grand des poissons prédateurs, le requin blanc possède de nombreux atouts pour traquer ses proies. Son museau est allongé et conique, avec une mâchoire pouvant s’étendre jusqu’à 90 centimètres. Ses dents, d’une finesse digne de rasoir et pouvant faire 75 millimètres de long, sont adaptées au découpage. Son ouïe et son odorat sont d’une précision redoutable : il peut détecter une goutte de sang dans plusieurs millions de litres d’eau et percevoir des vibrations à plus d’un kilomètre. Les ampoules de Lorenzini, situées sous son museau, agissent comme des capteurs de champs magnétiques, lui permettant de percevoir les mouvements de ses proies à distance.
Un animal solitaire et voyageur
Les requins blancs évoluent majoritairement dans les eaux tempérées et tropicales du globe, notamment en Australie, en Afrique du Sud, en Californie ou dans les Caraïbes. Ils sont peu présents en Méditerranée. Toujours en mouvement pour assurer une oxygénation optimale de leur organisme, ils préfèrent évoluer en solitaire ou en duo, évitant de former des colonies. Non territoriaux, ils parcourent souvent d’immenses distances : certains individus peuvent couvrir jusqu’à 10 000 kilomètres par an.
Le requin blanc, un prédateur vorace
Chez les jeunes, le requin blanc se nourrit principalement de poissons tels que l’espadon ou le tarpon. En grandissant, il évolue vers des proies plus volumineuses comme les thons, d’autres requins, les tortues, ou encore des mammifères marins tels que les dauphins, marsouins, éléphants de mer, ainsi que des oiseaux, phoques et otaries. Il peut se restaurer en une seule prise environ tous les trois jours. La technique de chasse consiste à se dissimuler près du fond océanique, puis à se projeter rapidement pour surprendre sa cible. Contrairement aux stéréotypes, cette espèce n’attire pas spécifiquement l’homme ; les attaques sont rares et souvent dues à une erreur d’identification.
La maturité dès le jeune âge
Les mâles atteignent leur maturité sexuelle vers l’âge de 10 ans. Avant la reproduction, qui se déroule généralement au printemps, les femelles se nourrissent intensément pour accumuler des réserves de graisse indispensables à la gestation, qui dure de 12 à 18 mois. La reproduction est ovovivipare, ce qui signifie que les embryons se développent à l’intérieur de l’utérus de la femelle. À la naissance, les jeunes mesurent déjà entre 1 et 1,60 mètres, dotés dès leur émergence du réflexe de chasse.
Un animal en danger d’extinction
Les principaux prédateurs du requin blanc sont les orques ainsi que l’activité humaine. Sa chair, ses ailerons, et ses dents sont exploités commercialement, alimentant le marché du souvenir ou la médecine. La pollution et les pratiques de pêche causent également des perturbations dans ses cycles de reproduction. Depuis plusieurs années, la population de cette espèce a chuté de près de 75 %, la plaçant dans la catégorie vulnérable selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). La pêche du requin blanc est interdite dans de nombreux pays grâce à des réglementations telles que la CITES, mais ces mesures ne sont pas toujours appliquées, en partie à cause de la mauvaise réputation qui entoure cet animal.