Raie manta : un impressionnant résident des océans pouvant atteindre 7 mètres de large

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Avec leur envergure pouvant atteindre jusqu’à 7 mètres, la raie manta incarne l’une des créatures marines les plus impressionnantes par sa taille. Faible en prédateurs naturels, cet animal voit toutefois ses populations décliner rapidement à cause des activités humaines. Face à cette situation alarmante, divers efforts internationaux ont été déployés pour sa préservation, notamment par la création de refuges protégés dans le but de sauvegarder cet impressionnant géant des mers. Il est important de souligner que la raie manta rapporterait davantage si elle reste vivante, notamment grâce au tourisme écologique. En effet, un seul individu peut générer un profit d’un million de dollars par an grâce à l’écotourisme, ce qui constitue une opportunité de développement durable pour de nombreux pays concernés.

Quel type d’animal est la raie manta ?

La famille des raies appartient à la catégorie des élasmobranches, comme les requins. Ces poissons à squelette cartilagineux se distinguent par leurs 5 à 7 fentes branchiales en lamelles, leur peau couverte de petites écailles en forme de dents (placoïdes) et leur nageoire dorsale rigide. Réunies sous le genre Mobula, qui comprend une dizaine d’espèces, ces animaux sont souvent surnommés « diables de mer » en raison des cornes qui ornent leur tête. Longtemps, les chercheurs ont supposé qu’il existait seulement une seule espèce de raie manta, mais des études récentes ont révélé l’existence de deux variétés distinctes :

  • La raie manta océanique (Mobula birostris) qui évolue dans tous les grands océans et passe la majorité de sa vie en pleine mer. Elle peut mesurer jusqu’à 5 mètres de long, atteindre 7 mètres d’envergure et peser environ 2 tonnes ;
  • La raie manta de récif (Mobula alfredi), rencontrée principalement dans les eaux côtières du bassin Indo-Pacifique. Plus petite, elle présente une envergure d’environ 3 mètres.

Comment reconnaître une raie manta ?

La raie manta arbore une corpulence large en comparaison de sa longueur, une tête plate avec deux cornes céphaliques – appelées aussi « cornes de diable » – et une queue courte surmontée de ses nageoires dorsales. Sa bouche, extrêmement large, est située à l’avant de la tête, et ses deux extensions cornues s’étendent de chaque côté, pouvant s’enrouler ou se déployer pour attirer sa nourriture. Les yeux, placés de chaque côté des cornes, lui offrent une vision large. Sa mâchoire inférieure, équipée de dents inutilisables, témoigne de son alimentation par filtration, car elle se nourrit principalement en faisant passer l’eau à travers ses branchies. L’espèce océanique se distingue par ses gigantesques nageoires pectorales triangulaires pouvant dépasser 7 mètres d’envergure. Son dos, souvent sombre (marron, bleu ou noir), présente quelques points clairs, tandis que la face ventrale est généralement blanche avec des taches sombres disséminées.

Où peut-on observer la raie manta ?

La raie manta est présente dans tous les océans tropicaux, subtropicaux et tempérés à l’exception de la mer des Caraïbes. Elle fréquente principalement la haute mer dans les trois grands océans : Pacifique, Indien et Atlantique, mais peut également s’approcher des zones côtières lors de la saison de reproduction. La manta océanique est capable de plonger jusqu’à 300 mètres de profondeur, alors que la manta de récif, plus souvent vue, reste près de la surface, généralement à moins de 40 mètres. Parmi les sites les plus renommés pour nager avec ces majestueuses créatures, on trouve :

  • L’île Socorro (Mexique) ;
  • Isla de la Plata (Équateur) ;
  • Kona (Hawaii) ;
  • Tofo (Mozambique) ;
  • Nusa Penida, Parc national de Komodo et île de Flores (Indonésie) ;
  • Îles Similan et Koh Bon (Thaïlande) ;
  • Île Lady Elliot (Australie).

Que mange la raie manta ?

La raie manta se nourrit principalement de petits poissons et de micro-organismes flottant dans l’eau : crevettes, krill, crabes et zooplancton en général. Son mode de nutrition repose sur une technique de filtration sophistiquée : elle nage la bouche grande ouverte, avec ses extensions céphaliques déployées, dirigeant ainsi l’eau vers ses branchies pour en retenir les particules alimentaires. Les rangées de plaques branchiales, ressemblant à de minuscules râteaux, tamisent l’eau en ne conservant que les éléments nutritifs nécessaires à sa subsistance.

Quel est son mode de vie ?

La raie manta adopte en général un comportement plutôt solitaire, même si elle peut vivre en petits groupes. Elle fréquente souvent des zones de nettoyage où elle bénéficie de la présence de poissons nettoyeurs, comme les labres ou poissons-papillons, qui débarrassent sa peau et ses branchies des parasites sans lui faire de mal. Des rémoras, qui se fixent sur son corps, participent aussi à la coopération en voyageant avec elle pour se protéger des prédateurs. Contrairement à la majorité des poissons, la raie manta doit rester en mouvement permanent pour faire circuler l’eau dans ses branchies et s’oxygéner. Elle ne dort donc pas au sens strict, mais peut se reposer en ralentissant son rythme cardiaque tout en restant sur le fond marin pendant de courtes périodes.

Comment se reproduit la raie manta ?

La reproduction de la raie manta est peu fréquente, se produisant environ tous les deux ans, mais elle est très spectaculaire. La femelle et le ou les mâles s’engagent dans une danse nuptiale pendant laquelle la femelle évalue la compatibilité de ses partenaires. Espèce ovovivipare, la raie manta transfère ses œufs à l’intérieur, où ils se développent jusqu’à l’éclosion. Après un accouplement d’environ deux minutes, l’embryon se nourrit des réserves de la mère et naît après une période de gestation de 12 à 13 mois, entièrement formé. La taille à la naissance est d’environ 1,20 mètre, avec un poids de 45 kg, et le jeune est immédiatement autonome, capable de chasser seul. La maturité sexuelle intervient généralement entre 6 et 10 ans, avec une maturité plus précoce chez les mâles.

La raie manta court-elle un risque d’extinction ?

Grâce à sa grande taille, la raie manta océanique est peu menacée par ses prédateurs naturels. En revanche, la raie manta de récif, plus petite, peut être la cible des orques ou des grands requins. Les principales menaces qui pèsent sur ses populations incluent la pêche commerciale, notamment pour sa chair, ses parties utilisées dans la médecine traditionnelle asiatique, ainsi que sa peau, ses cartilages et ses branchies, souvent destinés au commerce international. Les prises accidentelles dans les filets de pêche, en raison de leur envergure, provoquent aussi leur mortalité. La pollution marine, notamment les déchets plastiques qui peuvent s’accrocher à ses cornes céphaliques, compromet également leur survie en entravant leur alimentation. La longue durée de vie (estimée à 50 ans ou plus) et leur reproduction tardive contribuent à la vulnérabilité face à ces menaces. Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), ces animaux ont subi une chute pouvant atteindre 80% de leur population sur trois générations, ce qui pourrait entraîner une diminution globale d’environ 30% de leurs effectifs.

La raie manta bénéficie-t-elle d’une protection ?

La raie manta est classée comme « vulnérable » dans la liste rouge établie par l’UICN. Depuis 2011, ses deux principales espèces, Mobula birostris et Mobula alfredi, sont protégées en haute mer par la Convention sur les espèces migratrices, et elles figurent aussi en Annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et flore sauvages menacées d’extinction (Cites). Cela impose une réglementation stricte sur leur commerce international. Plusieurs pays ont adopté des mesures de sauvegarde, notamment l’Équateur, la Pérou, le Mexique, les Philippines, la Nouvelle-Zélande et l’Indonésie, qui ont instauré des interdictions de pêche et de commerce. En 2014, la création d’un sanctuaire marin mondial, couvrant environ 6 millions de km² autour des îles indonésiennes, a été annoncée. Ce vaste espace vise à préserver l’espèce contre la surpêche et à encourager le tourisme écologique, en attestant que la manta vaut bien plus en vie grâce au tourisme que morte, avec une espérance de vie pouvant atteindre ou dépasser 50 ans.