Sélectionner les espèces de poissons adaptées à un espace extérieur exige une certaine connaissance technique. Pour éviter tout problème potentiel, il est essentiel de considérer le volume d’eau disponible, la configuration du bassin, ainsi que la présence d’équipements pour la filtration et l’aération. Se référer à un guide spécialisé peut grandement aider à faire des choix éclairés. Voici les éléments fondamentaux à connaître pour concevoir un bassin harmonieux.
Evaluer le volume d’eau accessible pour les poissons
Le critère primordial reste la contenance en eau du bassin. Ce paramètre est déterminant, peu importe la méthode choisie pour bâtir votre bassin, qu’il soit en plastique thermoformé, en maçonnerie ou recouvert d’une bâche en EPDM. C’est à partir de cette mesure que vous pourrez décider du type et du nombre d’espèces pouvant y vivre sereinement.
Il est conseillé d’opter pour une estimation légèrement inférieure à la réalité. Lors du calcul, il faut déduire les espaces réservés aux éléments techniques. Si votre installation comporte un système de lagunage, un procédé naturel d’épuration de l’eau via des bactéries et des végétaux, il faut exclure ces zones du volume total pour avoir une idée précise de l’espace disponible pour les occupants aquatiques. La même règle s’applique aux compartiments de filtration qui doivent être soustraits du volume utile.
Définir la profondeur critique du bassin
Si vous avez conçu votre bassin avec une idée précise de sa profondeur, vous avez déjà pris en compte la nécessité d’un espace adéquat pour les poissons. Sinon, sachez qu’une profondeur minimale est indispensable pour leur croissance et leur bien-être, tout comme pour les plantes aquatiques.
Idéalement, prévoir au moins 40 cm peut convenir pour certains poissons, mais généralement, une profondeur de 80 cm à 1 mètre est plus sécurisante, surtout lors de variations importantes de température. La majorité des poissons profite d’une surface ensoleillée pour se chauffer et se protéger du froid, restant souvent près de la surface de l’eau.
La partie la plus profonde du bassin sert à réguler la température de l’eau. Souvent, une seule zone plongeante suffit pour assurer une bonne thermorégulation, influant sur le comportement saisonnier des poissons, qui migrent vers les secteurs où la température leur convient le mieux.
La profondeur représente donc un compromis : plus elle est grande, plus le volume augmente, mais cela implique également un système de filtration plus puissant et plus coûteux.
Quel dispositif de filtration privilégier pour un bassin accueillant des poissons ?
La gestion de l’oxygénation dans l’eau peut se faire via diverses techniques.
Na pas négliger que tout bon système doit combiner deux fonctions essentielles : capturer efficacement les débris solides et décomposer les substances azotées dissoutes. Il faut garder en tête que les poissons produisent majoritairement des déchets azotés, représentant environ 80 % de leur excrément, l’autre partie consistant en matière organique digérée.
La filtration biologique s’occupe des éléments dissous, mais elle peut rapidement perdre en efficacité si les matières solides s’accumulent, d’où la nécessité d’une filtration mécanique performante.
Lors de la conception du bassin, les formes jouent également un rôle : éviter les zones plates ou très peu inclinées où les déchets s’accumulent facilement est conseillé. Préférer des berges inclinées ou en pente accentuée facilite le nettoyage. Installer des bondes de fond pour récolter les débris tombés au fond est une autre bonne pratique.
Quant à la pompe immergée, même si elle est souvent recommandée en jardinerie, il est préférable de l’éviter autant que possible. Elle ne puise que l’eau en surface et ne traite pas efficacement les particules fines, ce qui limite sa performance globale.
En résumé :
- Pour un petit bassin (moins de 5 m³) avec peu de poissons, une pompe immergée équipée d’un filtration simple peut suffire, à condition d’assurer un entretien régulier.
- Pour une taille comprise entre 5 et 8 m³, privilégier une bonde de fond de 63 mm offre de meilleures performances.
- Pour des bassins jusqu’à 20 m³, le filtre à grille représente la solution la plus adaptée.
Choix des poissons pour un bassin extérieur
Les poissons rouges, notamment avec leurs variétés Koï, dominent souvent les bassins de jardin en raison de leur abondance et de leur large gamme de couleurs et de formes. Ces poissons peuvent atteindre une quarantaine de centimètres requérant environ 500 litres d’eau pour trois individus. La plupart supportent l’extérieur toute l’année, à condition que la profondeur du bassin soit suffisante pour protéger contre les grands froids, en particulier pour les variétés plus sensibles comme le Shubunkin ou l’Oranda, qui peuvent nécessiter une rentrée en intérieur lors des températures extrêmes.
Les carpes Koï sont des poissons imposants pouvant dépasser 80 ou même 90 cm. Leur espace vital doit atteindre au moins 1 000 litres par animal, avec une préférence pour un volume de 3 000 litres afin d’assurer leur confort et leur survie hivernale. Leur environnement demande également un bassin profond, supérieur à un mètre, équipé d’un système de filtration puissant, souvent complété par une lampe UV et un brassage par aérateur. Ces poissons sont très polluants, ce qui rend la filtration d’autant plus fondamentale.
En dehors de ces deux espèces phares, diverses autres options existent, chacune nécessitant des conditions spécifiques.
Par exemple, le Cyprin arc-en-ciel (Notropis chrosomus) est une petite espèce atteignant seulement 5 à 8 cm, épanouie dans un environnement de 100 litres par poisson. Bien qu’adapté aux petits bassins, il requiert une filtration appropriée, étant originaire des rivières américaines et préférant un environnement en mouvement.
Le Gambusie (Gambusia affinis), d’une taille modérée de 3 à 5 cm, consomme beaucoup de larves de moustiques, ce qui en fait un allié précieux contre ces nuisibles. Il nécessite environ 50 litres d’eau par individu.
L’Ide mélanote (Leuciscus idus) est un grand nageur, la taille pouvant atteindre celle d’un poisson rouge, mais il requiert au moins 3 000 litres par poisson. Très actif en surface, il existe en une variété dorée très décorative.
La Tanche de Mongolie (Tinca tinca) mesure généralement entre 40 et 65 cm, demandant un minimum de 1 000 litres et vivant en groupe, ce qui facilite son entretien. Elle se déplace surtout en fond de bassin et contribue ainsi à sa propreté.
L’Esturgeon Sterlet (Acipenser ruthenus) peut atteindre 125 cm, nécessitant un bassin de plus de 10 m³ par individu. Très exigeant, il lui faut un environnement sans algues ni végétation abondante.
L’Amour blanc (Ctenopharyngodon idella) mesure de 40 à 70 cm et demande également au moins 10 m³ par poisson. Son activité requiert un espace important, et il se plaira davantage dans un étang que dans un bassin, en raison de sa tendance à se nourrir de plantes aquatiques.
La diversité de poissons adaptés à un bassin extérieur reste limitée, mais la variété qu’offrent les différentes nuances de poissons rouges et de carpes Koï offre de multiples possibilités pour créer un écosystème aquatique esthétique et équilibré.