Merlu commun : description et habitudes de vie

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Crédit photo : Fernando Losada Rodríguez

Le merlu ordinaire, connu aussi sous le nom de colin, possède une peau très claire et une chair fine avec peu d’arêtes, ce qui en fait l’un des poissons les plus abondamment pêchés en Europe. Il est fréquent sur les côtes atlantique françaises, mais sa présence diminue dans la Méditerranée où il subit une surpêche importante. Dans cet article, nous allons découvrir cette espèce carnivore qui se nourrit principalement d’autres poissons. Pour observer le merlu commun, il faut plonger dans les zones sableuses et vaseuses du fond marin.

Qui est le merlu commun ou colin ?

Le merlu commun, dont le nom scientifique est Merluccius merluccius, appartient à l’ordre des gadiformes, qui rassemble aussi la morue, le haddock, le merlan, le tacaud, la mostelle et le lieu. Il fait partie de la famille des merlucciidés et fréquente principalement les eaux de l’Atlantique Nord-Est ainsi que la Méditerranée. On le désigne souvent par le terme « colin » (à ne pas confondre avec le colin d’Alaska) ou encore merlu européen. Parmi une quinzaine d’espèces de merlus, celles-ci diffèrent surtout par leur localisation géographique. Par exemple, on peut citer :

  • Le merlu argenté, présent en Atlantique nord-ouest ;
  • Le merlu du Cap, que l’on trouve en Atlantique sud-est ;
  • Le merlu argentin dans les eaux méridionales de l’Atlantique ;
  • Le merlu australe dans le Pacifique sud ;
  • Le merlu du Pacifique, qui occupe la côte est de cet océan ;
  • Le merlu blanc du Chili, présent en Pacifique sud-est.

Comment reconnaître le merlu commun ?

Ce poisson se distingue par son corps élancé et ses deux grandes nageoires dorsales : la première, triangulaire, est courte et haute, tandis que la seconde s’étire sur toute la longueur du dos, avec un arrondi près de la queue. La nageoire anale, allongée et lobée vers l’arrière, complète cette configuration. Ses gros yeux et sa grande bouche, équipée de petites dents pointues, lui donnent un aspect de prédateur. La mandibule inférieure dépasse légèrement de la supérieure, une caractéristique nommée prognathie. La tête, ornée de crêtes osseuses, est recouverte de petites écailles cycloïdes. Ses orifices branchiaux et l’intérieur de sa gueule sont noirs. La teinte dorsale de ce poisson est gris ardoise, contrastant avec son ventre blanc marqué d’une ligne sombre latérale. En moyenne, la longueur du merlu commun varie entre 60 et 80 cm, mais certains spécimens peuvent dépasser le mètre. Les plus jeunes ont souvent des extrémités de nageoires d’un noirâtre prononcé.

Où vit le merlu commun ou colin ?

Adapté aux eaux tempérée, le merlu commun fréquente principalement la zone située dans l’Atlantique nord-est, allant de la Scandinavie jusqu’à la Mauritanie en passant par la côte ouest de l’Europe. Il est également présent en Méditerranée ainsi qu’en mer Noire, quoique en moindre quantité. Très répandu le long des côtes françaises, il constitue l’un des poissons les plus consommés en Europe.

Quel est son habitat de prédilection ?

Considéré comme un poisson démersal, il reste proche du fond marin durant la journée. Il privilégie les substrats vaseux ou sableux, évoluant généralement entre 100 et 600 mètres de profondeur. Toutefois, il est capable de descendre jusqu’à 1 000 mètres pour suivre ses proies. Son activité de chasse est principalement nocturne, il remontant en pleine mer quand la nuit tombe.

Que mange le merlu commun ?

Doté d’une mâchoire large et équipée de dents acérées, ce poisson carnivore se nourrit principalement de poissons tels que le merlan bleu, le chinchard, l’anchois, le tacaud ou le maquereau. Il consomme aussi des céphalopodes comme le calamar, qui abonde dans ses zones de vie. Il peut également se montrer cannibale, s’attaquant à ses congénères plus petits. Lors de sa jeunesse, son alimentation se compose surtout de vers, mollusques et petits crustacés.

Quel est le mode de vie du colin ?

La migration est fréquente chez le merlu commun, qui se déplace entre le rivage et le large selon son âge et la saison. La période de reproduction se déroule principalement autour des talus du plateau continental, à des profondeurs comprises entre 50 et 200 mètres, dans des eaux à 10-13°C. Après la phase larvaire, les jeunes colins restent environ deux ans dans les vasières, notamment en mer Celtique et dans le golfe de Gascogne, avant de migrer vers la côte lors de leur troisième année. À l’automne, ils se dispersent sur le plateau continental pour leur croissance, ne revenant que pour se reproduire.

Comment se reproduisent les merlus ?

La reproduction du colin s’étale de novembre à juin en Méditerranée, et de février à mai dans l’Atlantique. Dans le golfe de Gascogne, elle se déroule principalement en hiver, avec une période variable dans le reste de la zone. Les frayères, situées le long des accores, sont le lieu où les pontes ont lieu en pleine mer, entre 150 et 200 mètres de profondeur. La femelle peut libérer jusqu’à 7 millions d’œufs qui remontent à la surface, emportés par le courant vers des zones plus larges.

Comment vivent les petits merlus ?

L’éclosion survient environ six jours après la ponte, et les larves sont entraînées vers la côte, où elles atteignent le stade juvénile. Ensuite, les alevins se regroupent sur le fond à des profondeurs supérieures à 200 mètres, avant de remonter vers les zones de nurserie situées autour de 75 à 120 mètres. La maturité sexuelle chez le mâle est atteinte à environ 40 cm de long, généralement vers 4 ans, tandis que les femelles deviennent matures entre 50 et 60 cm, soit vers 7 ans. En Méditerranée, la maturité sexuelle est atteinte dès 36 cm.

Le colin est-il une espèce menacée ?

Le merlu commun est l’un des poissons les plus pêchés en Europe. La majorité de la récolte provient de la pêche au chalut, au filet ou à la palangre. Avec plus d’un tiers des captures, l’Espagne reste le principal producteur, la France étant également importante. Les stocks de merlu en Atlantique restent globalement en bonne santé, mais en Méditerranée, la pêche a conduit à une situation de surpêche notable.

Le merlu est-il une espèce protégée ?

Au début des années 2000, la population de merlus dans le golfe de Gascogne a connu une baisse importante, notamment à cause des captures accidentelles de jeunes poissons lors de la pêche au chalut. Leur rejet en mer, souvent blessés, entraînait une mortalité importante. En réponse, la Commission européenne a imposé, en 2002, la modification des équipements de pêche pour permettre aux petits poissons de s’échapper grâce à des fenêtres à mailles carrées. Cette réglementation, devenue obligatoire en 2005, a permis une reprise de la population dans cette région. La gestion actuelle en Europe prévoit des quotas et une taille minimale de capture, fixée à 27 cm, dans le but de préserver cette espèce, qui peut vivre jusqu’à 20 ans.