Le monde sous-marin reste encore lourd de mystères, malgré une certaine familiarité qu’il inspire. Parmi ces créatures emblématiques, le requin occupe une place particulière, souvent façonnée par l’image qu’en donnent les films pour susciter la peur. Résultat : ces poissons sont souvent plus craints que réellement compris. Aujourd’hui, en s’interrogeant sur la taille du grand requin blanc (Carcharodon carcharias), il est aussi question d’en apprendre davantage sur cet animal aussi captivant qu’effrayant.
Les requins : un super-ordre marin diversifié
Les requins forment un groupe vivant présent dans tous les océans, avec une variété impressionnante d’environ 500 espèces différentes. La provenance du mot “requin” reste incertaine. En anglais, ils sont désignés par le terme “shark”, qui pourrait provenir du verbe “to search” (chercher), évoquant leur comportement d’attente d’une proie potentielle. Le terme français trouve peut-être ses racines dans le dialecte normand ou picard, avec “quin” ou “quien”, mot désignant un chien. La métaphore du chien de mer a longtemps été utilisée, en raison de leur denture acerbe, pour évoquer cette bête redoutable. La présence du préfixe “re” serait alors une évolution linguistique, évoquant l’idée de “montrer les dents”.
Le nom scientifique qui caractérise cette famille est Selachimorpha, une alliance de termes grecs signifiant “en forme de requin”. La diversité de ces poissons cartilagineux repose sur leur origine multiple, mais ils sont rassemblés par certaines caractéristiques communes en morphologie.
Les petits et grands requins : où se situe le requin blanc ?
Equipés d’un corps fuselé et de nageoires pectorales et dorsales, la majorité des requins sont des prédateurs, certains même classés parmi les super-prédateurs océaniques. Cependant, plusieurs espèces se nourrissent principalement de plancton, mettant en évidence leur diversité alimentaire. Leurs tailles varient énormément : jusqu’à 25 cm pour les jeunes, tandis que certains spécimens atteignent plusieurs dizaines de mètres — Le requin-baleine pouvant dépasser 20 mètres, ce qui en fait le plus grand. Contrairement à l’image selon laquelle il serait dangereux, ce dernier est végétarien, se nourrissant de plancton, de plantes et d’algues, et n’est pas associé au mythe du prédateur sanguinaire.
Le grand requin blanc, lui, détient le record des morsures mortelles enregistrées, représentant 6 des 10 attaques en 2020. La taille maximale officiellement mesurée pour ce prédateur est de 6,40 mètres, bien que les spécialistes estiment qu’il pourrait dépasser les 7,5 mètres, si l’on considère des spécimens hypothétiques — la majorité étant toutefois plus modeste en taille. La méthode de mesure scientifique requiert que le requin soit placé à plat, ce qui diffère des mesures réalisées lorsque le poisson est suspendu, laissant parfois penser à des tailles plus impressionnantes.
Ce requin massif peut peser jusqu’à 3,3 tonnes, ce qui le place parmi les plus grands prédateurs vivants dans nos océans. Parmi les célébrités, « Deep Blue », femelle identifiée en 2013 au large de l’île Guadalupe (Mexique), a été filmée à environ 6 mètres de long. Sa vidéo, diffusée massivement en 2015, a conquis le public et fait d’elle une figure emblématique. Son âge est estimé à une cinquantaine d’années. Ces requins femelles se rapprochent souvent des côtes pour mettre bas, profitant de zones moins dangereuses et plus riches en nourriture.
Les raisons de la crainte autour du grand requin blanc
Sa réputation de dangerosité repose en grande partie sur son implication dans plusieurs attaques volontaires ou accidentelles sur l’homme. Parmi les requins considérés comme dangereux, il fait partie des cinq espèces recensées. Son habitat s’étend dans les eaux tempérées et parfois tropicales, principalement le long des zones côtières, où il aime s’installer dans des eaux peu profondes. C’est aussi pour cette raison qu’il est souvent en contact avec les zones de baignade.
Sa dentition puissante, avec une mâchoire pouvant atteindre 90 centimètres de largeur, est équipée de dents tranchantes, triangulaires, souvent longues de 76 mm, qui permettent au requin de déchirer la chair plutôt que de simplement la marquer. La croissance de ses dents est continue : lorsqu’une dent tombe, une autre la remplace rapidement, assurant une capacité de prédation constante.
La mâchoire, proportionnelle à la taille du requin, est un outil redoutable pour estimer la longueur réelle de l’animal. Par exemple, pour un requin de 6 mètres, le squelette de la mâchoire peut atteindre 90 cm de large, avec environ 350 dents, le tout dans une ouverture pouvant mesurer 60 cm, équivalente à la longueur d’un bras d’adulte. La puissance de cette machoire en fait un ennemi redoutable des proies sur lesquelles il se renseigne.
La menace que font peser ces grands prédateurs
Après le classique film Les Dents de la mer, sorti en 1975, qui représentait un requin de 6 mètres, l’image collective a gravé en permanence l’idée du requin sanglant et dangereux. Pourtant, de nombreux efforts de communication se sont succédé pour corriger cette perception négative. Des plongeurs ont osé nager aux côtés de ces prédateurs pour mieux les connaître, comme un plongeur sud-africain filmant un grand requin blanc ou d’autres vidéos diffusées sur Tendances et animaux.
Malgré ces initiatives, la peur persiste. Les populations de requins blancs, comme d’autres espèces, sont en nette diminution, leur nombre ayant chuté de plus de 70 % depuis les années 1970. La chasse commerciale, notamment pour l’aileron, la viande ou les dents, continue dans certains pays. La pollution marine et la raréfaction de leurs proies constituent également des menaces. Cependant, c’est surtout l’activité humaine qui constitue leur principal danger.
Les attaques humaines sont souvent le résultat d’accidents, lorsque des surfeurs ou des pratiquants de planche à voile croisent la route de ces grands prédateurs. Le requin mord généralement pour sauter sur une proie vivante ou saignée ; lorsqu’il réalise qu’il s’agit d’un humain, la majorité du temps, il se rend compte de son erreur. Lorsqu’une attaque fatale survient, c’est souvent parce qu’un membre vital a été sectionné, provoquant une hémorragie qui mène au décès.