Le mérou : une diversité impressionnante parmi les poissons géants

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Le terme « mérou » désigne une grande variété de poissons dont la morphologie peut varier en fonction de leur zone de vie. Malgré leurs différences, ces poissons partagent souvent une taille impressionnante, atteignant parfois 2,70 mètres de long et pesant jusqu’à 400 kilogrammes chez les plus grands représentants.

La famille des mérous : une diversité impressionnante

La dénomination courante « mérou » regroupe une partie significative de la famille des Serranidés. La majorité de ces poissons appartient à la sous-famille des Epinephelinae, qui comprend près de 87 espèces, dont 9 évoluant en Méditerranée. La plupart de ces carnivores sont hermaphrodites à protogynie, ce qui signifie qu’ils naissent femelles et deviennent mâles avec l’âge. Le plus grand d’entre eux, connu sous le nom de mérou géant (Epinephelus lanceolatus), peut dépasser 2,70 mètres pour un poids évalué à 400 kilogrammes.

Variations de coloration, avec ou sans tache

La teinte du mérou peut varier selon son lieu de vie. Les régions tropicales abritent des espèces très colorées, telles que le mérou céleste, d’un bleu électrique ponctué de marron, ou encore le mérou rouge, dont la coloration va du jaune au rouge. Sur la côte méditerranéenne, le mérou brun (Epinephelus marginatus) est la variété la plus rencontrée. Son apparence peut être uniformément brunâtre ou tacheté, avec un corps robuste mesurant jusqu’à 1,50 m pour un poids de 100 kilos environ. Il se distingue par une tête proéminente, de grands yeux et une bouche épaisse aux lèvres épaisses. La nageoire dorsale présente onze épines, tandis que la nageoire anale en compte trois. Sa queue, large et arrondie, se termine par une bordure blanche distincte.

le mérou brun, symbole de la Méditerranée

Les mérous occupent principalement les eaux tempérées et tropicales, se trouvant entre 1 et 300 mètres de profondeur. La population méditerranéenne du mérou brun, en particulier, s’étend de la côte atlantique est, du sud de la Bretagne jusqu’à l’Afrique du Sud. Ce poisson aime les zones côtières rocheuses, où il peut se dissimuler dans des fissures et cavités en attente de ses proies. Ces habitats accidentés, qui restent au-dessus de la zone de transition thermique connue sous le nom de thermocline, sont leur environment privilégié.

Le mérou, un prédateur au sommet de la chaîne alimentaire

Dans ses habitats naturels, le mérou chasse en observant attentivement ses proies, aussi bien de jour que de nuit. Lorsqu’une victime se rapproche, il ouvre sa grande bouche pour l’aspirer, accompagnée d’un flux d’eau. Son alimentation est principalement composée de céphalopodes, tels que seiches, poulpes et calmars, ainsi que de crustacés et de petits poissons. En tant que prédateur dominant, il joue un rôle clé dans le maintien de l’équilibre écologique en régulant la population de ses proies, tout en étant un indicateur précieux de la qualité de son environnement. La présence abondante de mérous témoigne d’un écosystème marin en bonne santé.

Un hermaphrodite aux comportements sociaux particuliers

Contrairement à l’image habituelle des poissons, le mérou n’est ni craintif ni agressif envers l’homme. Son tempérament calme et amical lui permet souvent d’être approché facilement par les plongeurs. Cependant, il est généralement solitaire en dehors de la période de reproduction. Une caractéristique remarquable de cette espèce réside dans sa capacité à changer de sexe durant sa vie. Il naît indéterminé sexuellement, puis devient femelle, et entre 9 et 12 ans, il se transforme en mâle, qu’il restera jusqu’à la fin de sa vie. La reproduction se fait par libération synchrone de spermatozoïdes et d’œufs dans l’eau, ce qui permet la fécondation. Après éclosion, les larves pélagiques dérivent en pleine mer pendant environ deux jours avant de descendre au fond, où elles se métamorphosent progressivement en petits mérous benthiques.

Les défis de la conservation du mérou

Internationalement, le mérou est protégé depuis 1979 par la Convention de Berne. À l’échelle mondiale, le statut de conservation diffère selon les espèces : par exemple, le mérou rayé et le mérou Goliath sont classés comme menacés. Sa sociabilité a malheureusement favorisé sa surpêche et le braconnage, en particulier dans les années 70, ce qui a presque conduit à sa disparition dans la mer Méditerranée. En réponse, la France a instauré un moratoire en 1993, permettant une reprise progressive de ses populations, notamment dans les zones marines protégées. Avec une longévité pouvant atteindre 50 ans, le mérou reste une espèce vulnérable face aux pressions exercées par l’activité humaine.