Ce joli passereau, reconnaissable à ses teintes jaunes et grises, est un invité fréquent des parcs et jardins aussi bien en milieu urbain qu’à la campagne. Lorsqu’il trouve une mangeoire, il se montre vorace en grappillant des graines de tournesol, tout en n’hésitant pas à s’engager dans des disputes avec ses congénères. Découvrez cet oiseau aux couleurs éclatantes, doté d’un tempérament affirmé.
Le Verdier d’Europe, un petit oiseau charmeur
Appelé aussi Carduelis chloris, ce passereau appartient à l’ordre des Passériformes et à la famille des Fringillidés, regroupant de petits à moyens oiseaux (de 9 à 25 cm). Son corps compact se termine par une queue plutôt courte et un bec conique bien développé. Très courant dans nos espaces verts, il mesure généralement entre 14 et 16 cm, avec une envergure de 25 à 30 cm et un poids oscillant entre 25 et 35 grammes, selon les régions où il se trouve.
Un plumage jaune vif pour le Verdier d’Europe
Ce passereau arbore une livrée particulièrement colorée, surtout chez le mâle : le dos est teinté de vert olive, alors que la croupe et une partie des ailes affichent un jaune éclatant. La tête est d’un vert-jaune strié de noir, avec une zone claire entre les yeux et le bec. Les ailes présentent des couvertures gris clair, et le ventre est très jaune. La queue, large et éventuellement échancrée, mélange des nuances de jaune, de gris et de noir. La femelle, quant à elle, possède un plumage plus discret, et celui des jeunes oiseaux est encore plus terne.
Une aire de répartition étendue
Le Verdier d’Europe fréquente un vaste territoire allant de l’Atlantique et ses îles (excepté l’Islande) jusqu’à la Sibérie occidentale, en passant par la Mongolie, l’Iran, la Scandinavie, le Maghreb et l’Égypte. Il existe neuf sous-espèces qui partagent cette aire de reproduction, et une dixième spécifique aux montagnes d’Asie centrale. En hiver, seule la partie nord de la population migre vers des régions plus chaudes, en petits groupes formant souvent des dortoirs nocturnes lors de leurs déplacements. Introduit également dans des zones comme les Açores, ce passereau s’adapte aussi en Amérique du Sud, en Australie et en Nouvelle-Zélande.
Habitat en ville et à la campagne pour le verdier
Ce petit oiseau préfère évoluer dans des milieux arborés ouverts, comme les clairières, lisières de bois, bosquets, haies ou prairies. En période pré-nuptiale, il recherche des espaces composés d’arbres et d’arbustes peu denses. Il est souvent visible sur des terrains cultivés, en friche ou en jachère, où il se nourrit de graines. Après la récolte, il profite aussi des graines tombées lors de la moisson, notamment dans les zones où il cohabite avec d’autres granivores. Avec la diminution des sources naturelles de graines, il a progressivement colonisé les zones urbaines, trouvant refuge dans les parcs et jardins. L’espèce peut également atteindre des altitudes pouvant aller jusqu’à 1500 mètres.
Une vie de groupe en hiver
Le verdier vit généralement seul ou en couple dans la saison de reproduction. Cependant, en hiver, il adopte une vie plus collective, rejoignant des groupes comprenant ses semblables ainsi que d’autres petits oiseaux comme les pinsons ou les linottes. Ces regroupements lui permettent de dormir et de se nourrir plus sereinement dans les champs. La majorité des oiseaux reste fidèle à une zone, à l’exception des populations nordiques qui migrent vers le sud. En outre, leur comportement peu farouche facilite leur rencontre dans des environnements urbains comme les parcs ou les jardins publics.
Une alimentation à base de graines et de fruits
Le régime du Verdier d’Europe est principalement composé de graines, de bourgeons et de fruits issus d’arbres et d’arbustes variés. Il figure parmi les visiteurs réguliers des mangeoires distribuant des graines de tournesol, partageant cette habitude avec la mésange. Son attitude parfois agressive se manifeste par des comportements d’intimidation ou des conflits avec d’autres oiseaux sur la nourriture. Certains individus établissent même leur nid à proximité des zones de nourrissage régulières. La consommation d’insectes, surtout en période estivale, reste marginale mais existe chez certains adultes.
Un habitat de nidification discret
Pendant la période de reproduction, d’avril à août, le groupe se sépare pour former des couples puis rechercher un site de nidification. Le Verdier d’Europe n’est pas très territorial et tolère souvent la présence d’autres couvées à proximité, formant parfois de véritables colonies dans des zones propices. Il construit ses nids dans la végétation à plus de deux mètres du sol, privilégiant petits arbres ou arbustes denses pour assurer la dissimulation du nid. La confection du nid, volumineux et soigné, utilise principalement des matériaux végétaux tels que brindilles, branches, racines, mousse ou lichen, et peut aussi incorporer des plumes ou des poils.
Les œufs et l’élevage des jeunes
La femelle pond entre quatre et six œufs lisses, brillant, de couleur bleu pâle, souvent tachetés. Elle assure seule l’incubation durant environ deux semaines, pendant que le mâle vaque à sa tâche de nourrir. À leur naissance, les petits sont nourris d’insectes, puis, après une semaine, de graines régurgitées par leurs parents. Les jeunes quittent le nid vers 18 jours. La femelle peut se reproduire deux à trois fois dans la saison, mais ses œufs et ses poussins restent vulnérables face aux prédateurs, tels que corvidés, geais ou autres rapaces.
Une espèce sous protection
Le principal prédateur du Verdier d’Europe est le chat domestique, mais il doit aussi faire face à des prédateurs sauvages comme certains rapaces (épervier ou chouette-chevêche), des mustélidés (fouine ou martre) ou des rongeurs tels que l’écureuil roux, connu pour piller les nids. Bien que cette espèce soit commune et globalement non menacée, elle bénéficie d’une protection partout en France. Il est formellement interdit de la capturer, de la tuer ou de détruire ses nids ou ses œufs. La durée de vie à l’état sauvage se situe généralement entre 10 et 13 ans.