En France, l’été 2021 a été marqué par un vif débat concernant la Tourterelle des bois. Considérée comme une espèce en danger, cette jolie colombidé réclame, selon la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), une mise sous protection intégrale. Depuis les années 80, le nombre d’individus à travers le globe ne cesse de diminuer, ce qui suscite des inquiétudes profondes. Pourtant, certains chasseurs continuent de soutenir sa chasse. En attendant de voir comment ces oppositions évoluer, profitons de cette occasion pour découvrir plus en détail cet oiseau au chant doux et répétitif.
La Tourterelle des bois dans la famille des Colombidés
Les oiseaux de la famille des Colombidés regroupent une diversité impressionnante, comprenant une quarantaine de genres et plusieurs centaines d’espèces. Parmi eux, le genre Streptopelia rassemble une douzaine de tourterelles, dont la Tourterelle des bois fait partie.
Le terme Streptopelia évoque un “collier”, en référence aux motifs contrastés dessinés par les plumes autour du cou de ces oiseaux. La désignation scientifique de la Tourterelle des bois est Streptopelia turtur, où turtur signifie simplement “tourterelle”. Quatre sous-espèces différentes sont écartées en fonction de leur localisation géographique.
Si toutes les tourterelles chantent, chacune possède un roucoulement unique. Celui de la Tourterelle des bois est caractéristique par sa sonorité ronronnante, régulière et monotone, surtout durant la période de reproduction.
Il est également intéressant de noter que cette espèce possède le cycle reproductif le plus court parmi les Colombidés.
Description de la Tourterelle des bois
Signifiant le plus petit colombidé d’Europe, cette espèce ne dépasse pas 28 cm en longueur. Son envergure reste généralement inférieure à 55 cm, avec un poids moyen d’une centaine de grammes.
Les mâles et femelles se ressemblent presque parfaitement, avec de faibles différences morphologiques, telles qu’une aile légèrement plus longue chez le mâle d’environ 7 mm. La tête et le cou adoptent une teinte grisâtre. Le cou présente souvent des motifs de plumes blanches et noires formant de fines lignes. Les jeunes, plus ternes que les adultes avant leur première mue, n’ont pas encore ces motifs. La gorge rosée est un trait de distinction, plus accentué chez le mâle. Le ventre, quant à lui, est immaculé. Lorsqu’elle replie ses ailes marron fauve, la silhouette de l’oiseau se fond parfaitement dans le sous-bois, où la lumière joue entre taches claires et foncées, facilitant sa camouflage. Le bec est noir, les pattes rouges et l’iride, de couleur rouge orangé, s’entoure d’un cercle rouge plus marqué chez le mâle. La queue, longue, ajoute à son allure élancée.
Elle se distingue également par sa silhouette plus fine comparée à la Tourterelle turque, souvent confondue avec elle.
Le mâle charme la femelle par une parade nuptiale où il vole en exhibant sa poitrine et hérissant ses plumes du cou pour attirer l’attention.
Une fois la paire formée, elles construisent un nid sommaire à environ 2,4 mètres de hauteur, souvent niché dans des buissons d’aubépine ou de sureau. La femelle y dépose généralement un ou deux œufs entre fin mai et début juin. Après une incubation d’environ 14 jours, les oisillons sont nourris pendant trois semaines, notamment grâce à un lait produit par le jabot, régurgité dans le bec des jeunes pour les sustenter. Les jeunes prennent leur envol à la quatrième semaine, mais restent sous la protection des parents un peu plus longtemps. Il est aussi possible d’observer une deuxième ponte en juillet si la première période de reproduction a été précoce.
Habitat et mode de vie de la Tourterelle des bois
La période de présence en France s’étend de la fin avril au début septembre, correspondant à la saison de reproduction. À l’automne, elle migre vers l’Afrique subsaharienne.
Elle est répandue sur tout le territoire français, surtout dans les zones rurales. Bien qu’elle soit présente en Île-de-France, elle évite Paris intra-muros et ses environs immédiats, étant davantage observable en Seine-et-Marne (77). Son altitude favorite est en dessous de 900 mètres, mais elle peut parfois atteindre 1500 mètres dans les versants ensoleillés des Alpes du Sud.
Elle privilégie les paysages ouverts agrémentés d’arbres, de haies, ou de bosquets, où la végétation de taille moyenne lui offre un habitat adapté, combinant soleil et ombre pour rester en sécurité.
Alimentation de la Tourterelle des bois
Principalement granivore, cette espèce se nourrit de graines glanées au sol, notamment celles de plantes sauvages comme la fumeterre (Fumaria officinalis), mais aussi de céréales telles que le colza ou le tournesol, découvertes dans son alimentation depuis une décennie. Elle peut également consommer quelques baies sauvages.
Comportement et comportements de la Tourterelle des bois
De nature très réservée, cette tourterelle est difficile à repérer, car elle préfère rester cachée dans le feuillage. Elle est sensible au dérangement, surtout lors de la nidification, ce qui peut conduire à l’abandon du nid. Elle peut se signaler lorsqu’elle cherche sa nourriture au sol ou perchée sur un fil électrique. Très grégaire lors des migrations, elle évolue en petits groupes.
Ses principaux prédateurs sont l’Autour des palombes et l’Epervier d’Europe. Les corvidés, comme les geais, ainsi que les martres, représentent également une menace pour leurs œufs et jeunes. La période la plus critique pour la survie des petits est au début de la nidification, quand la végétation est moins dense, laissant le nid plus visible. Les naissances tardives améliorent aussi leurs chances de survie. Les chasseurs surveillent particulièrement ces oiseaux lorsqu’ils migrent dans la région méditerranéenne en direction de l’Afrique.