Selon le calendrier, le début officiel du printemps survient en troisième semaine de mars. Chaque année, cette période est le signal de la saison des amours pour la faune sauvage, en particulier pour les oiseaux. Chez ceux qui ne migrent pas, les mâles chantent pour délimiter leur territoire et attirer une femelle. Les oiseaux qui migrent, eux, entament un voyage de plusieurs milliers de kilomètres pour rejoindre nos régions temperées. On observe généralement que les populations passant l’hiver dans la région méditerranéenne reviennent plus tôt que celles qui ont passé l’hiver en Afrique tropicale. De plus, il est fréquent que les mâles regagnent leur site de nidification avant les femelles, afin d’avoir le choix d’un bon emplacement. Voici un aperçu des premiers oiseaux annonciateurs du printemps.
Le coucou gris
Appartenant à la famille des cuculidés, le coucou gris (Cuculus canorus) effectue sa migration depuis l’Afrique pour rejoindre l’Europe à la période de mars. Son chant characteristic — cet appel « coucou »— indique son arrivée. Sa silhouette est reconnaissable à son plumage entièrement gris, dont la nuance peut varier selon les zones, et à ses sous-vêtements striés de dégradés foncés. Connu aussi pour sa stratégie de reproduction parasitaire, la femelle dépose ses œufs dans le nid d’autres espèces, qui se chargeront de l’incubation et de l’élevage des petits.
Le guêpier d’Europe
Avec ses couleurs chatoyantes aux reflets métalliques, le guêpier d’Europe (Merops apiaster) est souvent considéré comme l’un des oiseaux les plus attrayants qui nichent dans notre pays. Mâles et femelles arborent un plumage similaire : une tête jaune vif, un ventre bleu, un dos mêlant rouge et jaune, et un masque noir autour des yeux. La queue se distingue par une extension pointue. Avant que le froid ne revienne, cet oiseau migre vers l’Afrique de l’Ouest, revenant au printemps pour niché dans des falaises ou des berges sablonneuses.
L’hirondelle rustique
À la fin de la saison hivernale, l’hirondelle rustique (Hirundo rustica) quitte l’Afrique équatoriale pour revenir en Europe. Le mâle part en premier et commence à chanter dès son arrivée. Son retour s’échelonne généralement entre mi-mars et début mai, ce qui illustre qu’un seul oiseau ne suffit pas pour faire réellement le printemps. Facilement identifiable à sa silhouette élancée, il possède un plumage bleu foncé ou noir sur le dos, blanc sur le ventre, une face et une gorge rouge foncé, ainsi qu’une queue profondément échancrée.
La huppe fasciée
La huppe fasciée (Upupa epops) est une migratrice venant d’Afrique tropicale pour passer l’hiver. Sa première apparition en France est attestée dès la fin février dans le sud, puis en mars dans les régions plus au nord. Facilement identifiable grâce à sa huppe orangée à pointes noires, son long bec courbé, son plumage roux, et ses ailes et queue à larges bandes noires et blanches, cet oiseau ne peut être confondu avec aucun autre.
Le merle
Ce passereau de la famille des turdidés, le merle (Turdus merula), est un résident permanent dans la majorité des espaces verts, qu’il s’agisse de zones urbaines ou rurales. Le mâle, entièrement noir, commence à défendre son territoire dès la saison hivernale, mais c’est à la fin février, au début de la nidification, qu’il entonne ses notes flûtées. Sa fidélité à un partenaire n’est pas systématique, car il forme des couples saisonniers et peut produire plusieurs couvées entre mars et juillet.
La mésange charbonnière
La mésange charbonnière (Parus major) est facilement reconnaissable à son dos bleu, son ventre jaune, ainsi qu’à sa cravate et sa calotte noires. Très à l’aise en milieu urbain ou dans les jardins, elle commence dès mars à ramasser des matériaux comme des feuilles, de l’herbe ou de la mousse pour construire son nid dans une cavité d’arbre ou un rocher, en utilisant aussi des poils ou des plumes pour la couche de couvaison.
Le rossignol philomèle
Le rossignol philomèle (Luscinia megarhynchos) possède un plumage combinant des teintes gris-brun sur le ventre et brun-roux sur le dos, avec une queue rouille. Ce passereau de taille moyenne se distingue surtout par ses chants printaniers particulièrement sonores et complexes, qui résonnent de jour comme de nuit. Migrateur nocturne, il part vers l’Afrique sub-saharienne début septembre et revient vers le nord à partir de mars, rejoignant nos régions d’avril à début mai.
Le rouge-gorge familier
Facilement repérable avec son plumage rougeâtre sur la poitrine, encadré d’un manteau brun, le rouge-gorge (Erithacus rubecula) est un habitué de nos jardins toute l’année. Il aime picorer des graines, notamment lors de l’hiver où les mangeoires se remplissent de boules de graisse. Les mâles et les femelles se reproduisent très tôt, dès décembre, en défendant leur territoire. Au printemps, leur chant composé de notes roulées et sifflées aiguës accompagne les premières lumières du jour. Ils restent très vocaux aussi en dehors de la saison de nidification.
Le serin cini
Le serin cini (Serinus serinus) appartient à la famille des fringillidés. Son comportement peu farouche le pousse à approcher les habitations, les jardins et les mangeoires. Facile à repérer, il se distingue par ses plumages jaunes vifs. Migrateur partiel, il rejoint ses sites de reproduction fin mars ou début avril, présents dans le nord en été, mais aussi toute l’année près de la Méditerranée.
Le troglodyte mignon
Le petit troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes), qui ne dépasse pas 10 cm, possède un corps rond, un plumage brun barré, une queue dressée et un bec très pointu, parfaitement adapté à son régime insectivore. Très sensible au froid, sa population diminue considérablement lors d’hivers rigoureux. En France, il est sédentaire : son petit gabarit ne lui permet pas de faire de longues migrations, ce qui implique que lors de l’arrivée des premiers rayons de soleil, il reprend contact avec ses partenaires pour se reproduire et installer son nid.