Quelles explanations derrière la diminution des moineaux à Paris ?

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Vous avez peut-être constaté que la présence de moineaux dans la capitale diminue de manière notable. Depuis le début des années 2000, il est évident que ces petits oiseaux domestiques sont en déclin à Paris. Mais qu’est-ce qui pourrait expliquer cette chute, alors même que ces espèces restent très courantes en territoire français ? Notre objectif ici est de vous apporter des éléments d’explication.

Les moineaux à l’échelle mondiale

Parmi les oiseaux que l’on trouve en grand nombre à l’échelle planétaire, les moineaux occupent une place privilégiée. Leur zone de répartition n’inclut pas l’Antarctique, mais couvre presque tout le reste du globe. On distingue plus de vingt espèces différentes, qui ont souvent été perçues comme envahissantes ou nuisibles. Pourtant, chaque moineau, comme tout animal, a un rôle précis dans les écosystèmes : en se nourrissant d’insectes variés, il contribue à en réguler la population.

Les moineaux en France

En France, deux variétés principales de moineaux sont rencontrées :

  • Le moineau domestique, connu scientifiquement sous le nom de Passer domesticus
  • Le moineau friquet, identifié comme Passer montanus

Ces deux espèces se ressemblent fortement. La principale différence réside dans la coloration de leur joue. Le moineau friquet, généralement présent dans les zones rurales, ne porte pas de tache noire sur cette partie, alors que le moineau domestique en possède une. En milieu urbain, c’est principalement le moineau domestique qui est observé, alors que le friquet préfère la campagne.

Vous avez sans doute vu que les moineaux domestiques sont très confiant face aux humains. Ils s’approchent souvent pour quémander de la nourriture et peuvent même devenir insistants lors des repas sur les terrasses. Cependant, à Paris, la majorité de ces oiseaux ont disparu, laissant place principalement aux pigeons.

Les raisons du déclin des moineaux parisiens

Pour comprendre cette raréfaction, il est essentiel d’étudier leur habitat naturel. Le moineau domestique a besoin de caches pour nidifier, comme des cavités dans les bâtiments ou sous les tuiles, ou encore dans les structures naturelles comme les troncs d’arbres. À Paris, ces habitats se font de plus en plus rares en raison des rénovations, des travaux de modernisation et des nouvelles constructions.

Sur le front de l’alimentation, il n’y aurait normalement pas de souci. Ce petit oiseau est très adaptable, capable de consommer des graines, des fleurs, des restes alimentaires ou des déchets. En période estivale, il consomme aussi abondamment d’insectes comme les coléoptères, les chenilles ou les pucerons, parfois même ceux écrasés sur les véhicules ou les rails de train. Néanmoins, cette capacité d’adaptation est mise à rude épreuve : la population d’insectes diminue dans les zones urbaines, ce qui prive ces oiseaux d’une ressource essentielle, surtout pour les jeunes nécessitant beaucoup de protéines pour leur croissance. Sans nourriture suffisante, une partie d’entre eux ne parvient pas à atteindre l’âge adulte.

Une tendance qui dépasse Paris

Ce phénomène global n’est pas propre à la capitale. La société de protection des oiseaux, comme la RSPB au Royaume-Uni, console en montrant que toutes les populations d’oiseaux sont surveillées. Les études confirment un déclin réel des moineaux, bien au-delà de la simple perception visuelle.

Si la population française de moineaux a diminué de 11 % en deux décennies, celle du Royaume-Uni aurait connu une baisse encore plus marquée, atteignant 25 % entre 1990 et 2000.

Heureusement, le moineau domestique reste une des espèces d’oiseaux les plus présentes en France, mais les associations ne restent pas inactives face à cette situation.

Quelles initiatives pour inverser la tendance ?

Les associations de protection de la nature mettent en œuvre diverses actions pour limiter ce déclin. Elles organisent notamment des campagnes de sensibilisation pour encourager les citoyens à participer. Outre le soutien financier, il est conseillé d’installer des nichoirs ou des points d’alimentation pour remplacer les sites de nidification perdus. La végétalisation urbaine joue aussi un rôle clé : en plantant des végétaux attractifs pour les insectes, on crée des réserves de nourriture pour les oiseaux comme le moineau.

En partenariat avec la mairie de Paris, la LPO a lancé l’initiative « Quartiers moineaux », qui a facilité l’installation de nichoirs dans plusieurs quartiers tels que le XIIIe, le XIVe et le XVIIIe arrondissement.

Et après ?

Au Royaume-Uni, la RSPB continue de surveiller la situation des oiseaux, en mettant notamment l’accent sur la disponibilité de nourriture en hiver, souvent compromise par l’agriculture intensive. Dans les milieux urbains, divers facteurs aggravent le déclin : absence de lieux pour se reproduire, augmentation des prédateurs comme les chats, la présence de maladies, la pollution chimique aux effets endocriniens ou la circulation routière accrue.

Parmi ces menaces, le rôle des chats domestiques est particulièrement significatif, représentant une cause majeure de mortalité chez les moineaux dans certaines zones. La réalité impose aujourd’hui une réflexion : faut-il continuer à privilégier le confort de ces félins ou privilégier la préservation de ces petits oiseaux ?