Le petit-duc scops, identifiable à son plumage de couleur écorce, se fond parfaitement dans un environnement boisé. Son caractère peu farouche lui permet d’évoluer dans certains parcs et jardins urbains, mais il reste principalement nocturne pour la chasse aux insectes, qu’il repère grâce à la luminosité artificielle. En Europe, c’est le plus petit strigidé, souvent aperçu dans des villages où la présence d’arbres anciens offre des sites de nidification, et des terrains ouverts pour trouver sa nourriture. Ce rapace strictement nocturne, de petite taille, peut tenir dans une main lorsqu’on le tient.
Qui est le petit-duc scops ?
Appelé aussi hibou petit-duc, le Otus scops appartient à la famille des strigidés, groupe de rapaces actifs principalement la nuit, présents sur la majorité des continents sauf en Antarctique. Ses mesures moyennes sont d’environ 20 cm de longueur, avec un poids variant entre 75 et 80 g chez les mâles, et de 90 à 95 g chez les femelles, ce dernier pouvant atteindre 145 g en période automnale. Il n’y a pas de différences visibles entre sexes à l’exception de la taille et du poids. Plus petit qu’un merle, qui mesure environ 25 cm pour un poids pouvant dépasser 110 g, le petit-duc scops est le plus exigu des strigidés européens, rivalisant avec la chevêchette d’Europe. Sa durée de vie en milieu naturel est d’environ 6 ans.
Comment reconnaître le petit-duc scops ?
Ce petit rapace affiche une silhouette élancée et fine. Son plumage camouflant, allant du brun roux au brun gris, est finement rayé de noir, lui permettant de se dissimuler contre l’écorce des arbres. La face inférieure est plus claire. La tête présente des aigrettes discrètes peu visibles. La partie dorsale est ornée de bandes scapulaires blanchâtres qui contrastent avec le reste du plumage. Son disque facial gris met en valeur ses yeux jaunes perçants. Son bec est d’un noir bleuté, et ses sourcils sont blanchâtres. La nuque porte aussi des taches légères. Les ailes longues et la queue courte donnent une silhouette caractéristique. Ses pattes, recouvertes de fines plumes blanches, ainsi que ses serres grises, complètent son apparence. Les jeunes ressemblent aux adultes, mais avec un plumage moins tacheté, plus uniforme.
Où vit le petit-duc scops ?
Essentiellement présent dans les régions au climat chaud et sec en été, le petit-duc est exclusivement localisé dans la moitié sud de l’Europe : péninsule ibérique, Italie, France, Autriche, Slovaquie, Balkans, Chypre, Grèce et Turquie. Son territoire de reproduction s’étend aussi à la Russie méridionale (lac Baïkal) et à l’Asie centrale (Mongolie). En hiver, ce migration transsaharien l’amène dans les zones les plus méridionales d’Europe, en Afrique subsaharienne (Maghreb, Sénégal, Éthiopie) et jusqu’au Moyen-Orient (Pakistan, Irak). En France, sa présence se concentre principalement autour de la Méditerranée, avec quelques occurrences plus rares au-delà de la Loire. Des populations sont aussi observées en Poitou-Charentes (Vienne) et sur l’île d’Oléron (Charente-Maritime). Son apparition est intermittente dans des départements comme le Jura, l’Allier, le Puy-de-Dôme, la Savoie ou la région Centre. En revanche, il est sédentaire en Corse et dans les îles d’Hyères.
Quels habitats privilégie-t-il ?
Ce rapace préfère les environnements chauds et secs où dominent des paysages ouverts ou semi-ouverts : landes, friches, terres agricoles, prairies ou clairières. Ses sites de prédilection sont ceux qui abritent des vieux arbres dans des vergers, jardins, parcs, allées, bosquets, lisières forestières ou zones de bois clairsemés. Le petit-duc scops peut s’adapter aux milieux ruraux comme aux zones périurbaines, n’hésitant pas à s’installer près des habitats humains, dans des bâtiments en ruine ou au sein des petits villages.
Que mange le petit-duc ?
Son alimentation est majoritairement basée sur la chasse aux insectes. Il privilégie principalement les orthoptères (sauterelles, criquets, grillons, cigales), mais il consomme aussi des néoptères (phasmes), coléoptères, papillons de nuit, chenilles, mille-pattes ou araignées. Lors des saisons de reproduction, il peut également s’attaquer à des vers de terre, petits oiseaux, reptiles (notamment lézards), amphibiens (notamment rainettes) et de petits mammifères comme les campagnols ou musaraignes. Les femelles ont tendance à ingérer des proies plus grosses que celles des mâles, digne de leur besoin accru en ressources nutritives. Le mode de chasse se fait principalement à l’affût, en scrutant le sol ou en fouillant la végétation basse à la recherche d’insectes. La digestion laisse derrière elle des pelotes, riches en chitine, composées des restes de leurs proies.
Mode de vie et activités nocturnes
Ce petit rapace est assez peu farouche, n’ayant pas tendance à fuir immédiatement l’approche humaine. Il préfère garder ses distances mais peut être observé la nuit en train de chasser sous l’éclairage des lampadaires. Strictement nocturne, il est le plus actif en deux périodes : au début de la soirée et avant l’aube. Pendant la saison de reproduction, il peut chasser toute la nuit pour assurer la nourriture de ses jeunes. Le mâle pousse un chant répétitif et puissant, ressemblant à une syllabe “tiou”, qui évoque celui du crapaud accoucheur. Facile à identifier, son chant nocturne est une signature sonore qu’il est simple d’entendre quand on connaît sa voix. Le jour, il se réfugie dans les arbres, se tenant immobile contre le tronc grâce à son camouflage naturel.
Reproduction et élevage des oisillons
Une seule couvée par an est généralement déposée, souvent au même endroit que les années précédentes. La reproduction est généralement monogame, mais dans des conditions favorables, une polygamie peut être observée. La femelle construit son nid dans un vieil arbre creux, une cavité faite par un pic vert ou une fissure dans un mur, à une hauteur approximative de 1,50 à 10 mètres. Si ces sites ne sont pas disponibles, elle peut utiliser un vieux nid d’oiseau ou un nichoir conçu pour elle. La femelle pond entre 3 et 6 œufs blancs, qu’elle couve seule durant 24 à 25 jours, sous la protection du mâle qui apporte des proies pendant cette période. Après éclosion, le mâle continue de nourrir l’ensemble des oisillons durant leurs premiers 10 jours, puis cette responsabilité est partagée. Les jeunes commencent à voler vers un mois, mais ils restent dépendants des parents pendant encore plusieurs semaines. La reproduction peut se produire pour la première fois avant leur premier anniversaire.
Le petit-duc scops est-il en danger ?
A l’heure actuelle, cette espèce n’est pas en danger critique. Il est classé en catégorie “préoccupation mineure” sur la liste rouge de l’UICN. Historiquement répandu dans une large partie de la France, le petit-duc a vu ses populations diminuer depuis le XIXe siècle, disparaissant dans certaines régions comme la Marne ou la Bretagne, et étant en forte régression dans d’autres, notamment en Rhône-Alpes, en Camargue ou en Aquitaine. La raréfaction de ses proies, principalement à cause des changements agricoles (monocultures, pesticides), ainsi que la destruction de vieux arbres, ont été clés dans ce déclin. La circulation routière reste aussi un facteur contribuant à ses pertes.
Est-il protégé par la loi ?
En France métropolitaine, le petit-duc scops bénéficie d’une protection totale, conformément à l’arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux oiseaux protégés. Il est interdit de le capturer, de le tuer, de le mutiler, de détruire ses nids ou ses œufs, ou d’intervenir de toute autre façon sur sa population. Il est également interdit de perturber intentionnellement cet oiseau ou de le transporter vivant ou mort, ainsi que d’acheter ou vendre ses représentants. Toutes ces mesures visent à préserver cette espèce située sous protection stricte.