Observation du Vautour fauve dans la région des Pyrénées

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Depuis les années 80, la réintroduction du Vautour fauve dans les Pyrénées françaises a permis à cette espèce de retrouver peu à peu sa place dans le ciel. Auparavant en danger critique d’extinction à cause du braconnage intensif, cet oiseau a vu sa population progresser au fil du temps. Si vous cherchez à en apprendre davantage sur ce grand vautour, voici quelques éléments essentiels pour mieux le connaître.

Gyps fulvus : les vautours d’Europe

Les vautours regroupent un ensemble de rapaces actifs de jour, spécialisés dans la consommation de carcasses. Cependant, ils ne forment pas une catégorie taxonomique unique, mais s’inscrivent dans différents groupes d’oiseaux de proie.

Ils appartiennent à la famille des Accipitridés, aux côtés d’eagles, de busards et d’éperviers. Par ailleurs, ils font aussi partie des Cathartidés, un groupe comprenant notamment les condors, les urubus et les sarcoramphes.

Le Vautour fauve, dont le nom scientifique est Gyps fulvus, se situe dans la première famille mentionnée, celle des Accipitridés.

Caractéristiques du Vautour fauve

Un trait distinctif du Gyps fulvus est son long cou, une caractéristique qu’il partage avec ses proches. Son bec robuste et sa langue en forme de gouttière sont également des adaptations notables.

Ce vautour ne possède pas de griffes capables de saisir ou de manipuler des objets. Ses pattes sont donc principalement utilisées pour le repos ou la locomotion, et il transporte ses matériaux de construction ou de nidification dans son bec, puisqu’il ne se sert pas de ses pattes pour attraper.

En termes de taille, le Vautour fauve peut peser entre 6,5 et 11,5 kilogrammes, mesurer jusqu’à 1,10 m de haut, et déployer une envergure pouvant aller jusqu’à 2,70 mètres. La longévité de cet oiseau peut atteindre 50 ans.

Le vol du Vautour fauve

Bien que lourd, le Vautour fauve est capable de voler sur de longues distances grâce à ses grandes ailes, qui lui permettent d’économiser de l’énergie. Il exploite les courants chauds, appelés thermiques, pour s’élever dans l’atmosphère et parcourir parfois plusieurs centaines de kilomètres en planant, surtout lorsque les conditions météorologiques sont favorables.

Son alimentation

Spécialisé dans la nourriture morte, le Vautour fauve se nourrit exclusivement ou presque de carcasses d’animaux. En France, sa nourriture principale provient des cadavres d’animaux d’élevage, tandis que la consommation de grands mammifères sauvages constitue un apport secondaire.

Certains éleveurs rapportent des attaques sur leurs bêtes faibles, mais selon le ministère concerné, ces incidents sont rares, car la majorité de l’alimentation de l’oiseau provient d’animaux morts. Un plan national, intitulé « Tendances et animaux 2017-2026 », a d’ailleurs été lancé pour améliorer la coexistence entre ces oiseaux et les activités agricoles.

Les jeunes Vautours fauves partent en petits groupes à la recherche de nourriture dès le matin, pour revenir généralement à la fin de l’après-midi.

À première vue, on pourrait croire que leur cou long est dépourvu de plumes. En réalité, il est couvert d’un duvet léger, une adaptation facilitant le nettoyage. En effet, une peau nue ou peu poilue permet d’éliminer plus facilement le sang et les débris durant le dépeçage des carcasses, contrairement à un cou couvert de plumes qui pourrait rester taché ou difficile à nettoyer. La langue en gouttière facilite quant à elle la régulation de la nourriture ingérée, guidant les muscles et viscères vers l’œsophage.

Le mode de vie du Vautour fauve

Les vautours vivent souvent en colonies nichant dans des falaises situées entre 200 et 1600 mètres d’altitude. Ils utilisent des aires de repos, souvent orientées au sud ou sud-est, pour se rassembler à proximité de sources de nourriture, notamment en profitant de la présence de grands corbeaux, de milans ou de renards qui leur indiquent où se trouve une carcasse. Très prudents, ils n’approchent que lorsqu’ils sont certains qu’aucun danger ne se cache près du cadavre.

Entre novembre et janvier, les couples de Vautours fauves se forment avec des vols en tandem. Ils construisent ensemble un nid pouvant atteindre un mètre de diamètre, en utilisant des branches, des plumes ou des morceaux de peau, souvent récupérés sur des carcasses. La femelle pond un seul œuf entre janvier et février, qui incubé durant environ 55 jours. Les jeunes sont allaités par leurs parents durant les quatre premiers mois, puis tentent de voler à la fin du cinquième mois, restant encore sous la surveillance de leurs parents pendant un à deux mois supplémentaires avant de devenir entièrement autonomes.

Où observer le Vautour fauve ?

En France, ses principales zones d’observation se trouvent dans les Pyrénées, le massif du Grand Causses dans le Massif Central, et dans les Alpes du Sud.

Le dernier comptage réalisé en 2019 dans les Pyrénées a recensé environ 1 254 couples reproducteurs, par rapport à une population nationale estimée à 1 286 couples. La majorité de ces couples sont présents dans le département des Pyrénées-Atlantiques, avec plus de 1 055 couples. On trouve également une seconde population importante dans les Hautes-Pyrénées, avec une centaine de couples.

Bien que ce chiffre témoigne d’une amélioration, il reste environ 25 fois inférieur à celui de l’Espagne, où l’on comptabilise près de 30 950 couples reproducteurs.

La protection européenne du Vautour fauve est rigoureuse : il est interdit de le chasser, de le manipuler ou de le transporter, qu’il soit vivant ou mort, afin de préserver cette espèce fragile.