Les sternes, souvent appelées hirondelles de mer, constituent une famille d’oiseaux marins qui regroupe six groupes distincts avec un total de 44 espèces. Ces petits oiseaux, présents sur presque toutes les mers du monde, s’établissent en colonies et vivent en haute mer, allant des régions arctiques à l’Antarctique.
Identification et caractéristiques des sternes
Classées dans l’ordre des Charadriiformes et la famille des Laridés, les sternes se répartissent en plusieurs catégories :
- Gelochelidon
- Hydroprogne
- Thalasseus
- Sterna
- Sternula
- Onychoprion
Ces différents groupes regroupent 44 espèces, dont quelques-unes comme la sterne Hansel, la sterne royale ou la sterne arctique. La taille et la masse corporelle varient considérablement : la plus petite, la sterne naine, mesure environ 20 cm pour un poids de 50 grammes, tandis que la plus grande, la sterne caspienne, peut atteindre 56 cm pour 750 grammes.
Caractéristiques physiques des sternes
Au-delà de leur taille, les sternes présentent une silhouette élancée caractérisée par une queue profondément échancrée, des pattes palmées, un bec allongé et pointu, souvent coloré en rouge, jaune ou noir. Leurs ailes longues et fines, ainsi que leur tête coiffée d’une calotte noire, complètent leur apparence. Leur plumage est généralement blanc sur le ventre et gris cendré sur le dos. La sterne pierregarin, la plus rencontrée en France, possède un bec rouge avec une pointe noire, des pattes également rouges, de grandes ailes blanches aux extrémités sombres, avec un corps gris pâle dessus et blanc en dessous. Elle peut mesurer jusqu’à 35 cm, avec une envergure pouvant atteindre 95 cm pour un poids oscillant entre 90 et 150 g.
Habitat et territoires de vie
Les sternes, présentes dans tous les océans, privilégient souvent les zones tropicales ou subtropicales. En France, la sterne pierregarin et la sterne naine sont des venues estivales régulières ; elles migrent vers l’Afrique occidentale durant l’hiver. À leur arrivée, elles fréquentent aussi bien les littoraux – nichant principalement sur des îlots rocheux ou des plages – que les eaux intérieures comme les rivières, les lacs ou les grands fleuves, comme la Loire ou le Rhin. Ce qui caractérise ces oiseaux, c’est leur incroyable capacité migratoire : ils parcourent chaque année jusqu’à 96 000 km, la plus longue migration connue dans le règne animal, avec la sterne arctique en tête.
Alimentation des sternes
Selon leur espèce, ces oiseaux se nourrissent principalement de petits poissons, tels que le maquereau, le hareng ou la morue, qu’ils capturent soit en survolant la surface de l’eau, soit en plongeant verticalement dans l’eau à grande vitesse. Leur menu peut aussi comprendre des céphalopodes, des crustacés, des amphibiens ou des insectes qu’ils attrapent en vol. La sterne Hansel, quant à elle, peut compléter son diète avec de petits mammifères ou reptiles qu’elle trouve sur la terre ferme.
Reproduction et vie en colonie
Les sternes forment des couples fidèles qui se retrouvent chaque année au même endroit pour se reproduire. Leur parade nuptiale inclut des envols où la femelle poursuit le mâle, puis ce dernier lui apporte de la nourriture. Au sol ou dans la végétation, elles construisent leur nid généralement en matériaux sommaires. Ces sites, souvent en colonies denses, peuvent devenir très agressifs pour défendre leurs œufs et leurs jeunes qui, pondus en nombre d’1 à 3 œufs, sont couvés durant environ trois semaines. La petite famille devient indépendante vers 25 jours après l’éclosion.
Risques et menaces pesant sur les sternes
Les œufs et jeunes sternes sont vulnérables face aux prédateurs naturels comme les rapaces, goélands ou renards, ainsi qu’aux rats et fouines. La législation française protège ces oiseaux : un arrêté ministériel datant de 2009 interdit toute destruction ou dégradation de leurs sites de reproduction ou de repos. La proximité de l’homme ou des activités humaines, comme le dérangement ou l’accostage de bateaux, peuvent gravement compromettre la survie des œufs, qui doivent être couvés sans interruption. La destruction de leur habitat, la pollution ou encore les crues tardives altèrent également leur capacité à se reproduire, rendant leur cycle de vie très fragile. La durée moyenne d’un oiseau marin dans la nature est d’environ 25 ans.