Avec un inventaire dépassant 6 400 espèces, la famille des passereaux constitue plus de la moitié de toutes les espèces d’oiseaux à l’échelle mondiale. Beaucoup parmi eux, notamment les oiseaux chanteurs, sont chaleureusement accueillis dans nos jardins, qu’ils soient en zone urbaine ou en campagne. Analysons les traits caractéristiques de ces oiseaux appartenant à l’Ordre des Passeriformes et faisons un point sur les défis qui menacent leur survie.
Passereaux : du plus grand au plus petit
Parmi les passereaux de grande taille, deux espèces issues de la famille des Corvidae se distinguent. Le premier est le Grand Corbeau, que l’on repère fréquemment dans l’hémisphère nord, mesurant jusqu’à 78 cm de longueur pour un poids pouvant atteindre 2 kg, avec une envergure allant jusqu’à 150 cm. Le second, vivant en Éthiopie, est le Corbeau corbiveau, qui pèse environ 1,5 kg pour une taille de 64 cm. À l’opposé, les minuscules passereaux que sont le Microtyran à queue courte, mesurant à peine 6,5 cm, et la Mésange pygmée de Java, à peine 7 cm pour 4 g, figurent parmi les plus petits ongulés du règne aviaire.
Les plus petits membres de cette famille se distinguent par leur silhouette très compacte, leur taille réduite en dessous de 7 cm, et leur poids léger. Ces oiseaux minuscules, tels que le Microtyran à queue courte et la Mésange pygmée, sont non seulement précieux pour la biodiversité, mais aussi parmi les plus petits sur notre planète.
Caractéristiques essentielles des passereaux
Bien que chaque groupe possède ses particularités distinctives, la majorité de ces oiseaux partagent certains traits communs. Leur taille réduite est accompagnée d’un syrinx très développé, avec jusqu’à cinq muscles, leur permettant de produire une grande variété de chants. D’autres caractéristiques fréquemment observées chez eux incluent :
- Une vie essentiellement arboricole, privilégiant les arbres pour se nourrir et nicher,
- La tendance à vivre en grands groupes, souvent en colonies ou bandes,
- Une vision très fine, leur permettant de repérer de petites proies ou des menaces à distance,
- Une intelligence notable, qui leur confère une capacité d’adaptation remarquable, notamment par des ajustements de comportements face aux dangers,
- Une démarche sautillante au sol, facilitant leur déplacement parmi la végétation ou sur le sol
- Un vol rapide, élégant et agité,
- Leur absence de capacité à nager, ce qui limite leur présence dans l’eau,
- Un bec conique, pointu, idéal pour se nourrir de graines ou d’insectes,
- Leur structure osseuse, appelée ‘anisodactyle’, avec quatre doigts dont trois pointent vers l’avant pour mieux se poser, et un vers l’arrière, renforçant leur maintien sur les perchoirs, notamment durant leur sommeil grâce à des muscles puissants dans leurs pattes.
- Une alimentation principalement composée de graines et d’insectes,
- Leur ponte est constituée d’œufs colorés (souvent avec des teintes vives),
- Ils construisent leurs nids avec un soin extrême, parfois très artistiques,
- Les jeunes oisillons naissent nus, incapables de quitter le nid sans soins parentaux constants, étant nourris et protégés par leurs parents jusqu’à leur autonomie.
Les passereaux présents en France : quels oiseaux peut-on observer ?
Notre territoire héberge une diversité importante de passereaux, parmi lesquels certaines espèces sont particulièrement visibles dans les jardins ou les espaces sauvages. Parmi les plus courants, on retrouve :
- Plusieurs types de mésanges (noire, bleue, huppée, charbonnière, nonette, à longue queue, boréale),
- Le chardonneret élégant,
- Le pinson des arbres,
- Le merle noir,
- La grive,
- Le majestueux pic-vert,
- Le bruant jaune,
- La pie bavarde,
- Le corbeau,
- Le moineau domestique,
- Le rouge-gorge,
- Le rouge-queue à fronte blanche,
- L’étourneau sansonnet,
- La fauvette à tête noire,
- Le verdier d’Europe,
Ce panel n’est pas exhaustif. En explorant nos jardins ou en sortant en nature, il est courant de croiser une quarantaine d’espèces différentes de passériformes dans l’Hexagone.
Les passereaux sont-ils en danger ?
La situation n’est pas rassurante : environ un passereau sur trois, soit près de 30 % des espèces présentes en France, voit leur survie compromise. La déclinée alarmante des populations aviaires n’est pas limitée à notre pays, elle concerne l’ensemble de la planète. Selon les spécialistes, une huitième partie des oiseaux enregistrés dans le monde est actuellement menacée d’extinction.
Les principales causes de ce déclin incluent l’utilisation intensive de pesticides, la progression de l’urbanisation qui réduit leurs habitats, et la raréfaction des milieux naturels due à une agriculture déployée à l’extrême ou à la déforestation sauvage dans certains pays. La perte de biodiversité s’intensifie au point que l’on parle désormais d’une crise d’extinction de masse, impliquant non seulement les oiseaux mais aussi de nombreuses autres espèces animales et végétales. En conséquence, ce sont tous les écosystèmes qui sont fragilisés et en danger.