Les hirondelles ont l’habitude de voler plus bas lorsque la pluie approche. Mais qu’est-ce qui explique cette conduite ? La réponse comporte deux aspects. Le premier concerne les conditions météorologiques, notamment la manière dont elles influencent le temps qu’il fait. Le second s’attarde sur le comportement de leurs proies insectivores, qui réagissent également aux changements atmosphériques.
La influence de la pression atmosphérique sur le temps
Pour prévoir le temps, la météorologie suit de près la direction du vent, la pression, la température et l’humidité relative, en surveillant leurs fluctuations. La pression atmosphérique — qui reflète le poids de l’air au-dessus d’un point précis — est généralement mesurée en hectopascals. La référence standard est fixée à 1 015 hPa. Lorsque cette valeur descend en dessous, on parle de dépression et cela indique souvent un temps humide, chargé de nuages et de précipitations. À l’inverse, une valeur supérieure signale un anticyclone, une période généralement ensoleillée et sèche. La pression change aussi selon l’altitude, il est donc essentiel de la comparer à un même niveau de référence, souvent celui de la mer. Au-delà de ses valeurs absolues, ce que scrutent surtout les météorologues, ce sont les variations de cette pression : une stabilité indique un temps stable ; une hausse soudaine après une période instable annonce parfois une amélioration momentanée ; et un baromètre élevé ne garantit pas forcément un ciel dégagé, mais donne une tendance pour la journée suivante.
La réaction des insectes face aux fluctuations atmosphériques
Autrefois, nos ancêtres observaients probablement la nature plus attentivement que nous. La croyance selon laquelle les hirondelles volent à basse altitude en période orageuse repose peut-être sur une réalité. Mais de quoi s’agit-il précisément ? Si une pression plus basse est souvent synonyme de mauvais temps, cela signifie que l’air devient plus léger. Cependant, ce ne sont pas les insectes qui sont sensibles directement à la pression atmosphérique. Leur comportement change plutôt selon le taux d’humidité de l’air. Juste avant l’arrivée de la pluie, l’humidité augmente, rendant l’air plus lourd et incitant les insectes à adopter une trajectoire plus basse, proche du sol. Les oiseaux, eux, suivent généralement leurs proies, donc descendent aussi en conséquence.
En outre, les insectes modifient d’autres comportements en réponse à ces variations. On constate qu’ils s’attaquent davantage aux humains et aux animaux lors des périodes orageuses, notamment en été ou au printemps. Lorsque l’atmosphère devient lourde, la transpiration humaine se trouve entravée, car l’humidité empêche l’évaporation. Ce phénomène contribue à cette sensation de poids ou de lourdeur, et comme la sueur attire de nombreux insectes, ceux-ci cherchent à piquer. La hausse de l’humidité conduit aussi à un comportement collectif chez les abeilles, qui redorment massivement leur ruche, ou encore chez le coq, qui encourage les poules à s’abriter. Au fil de l’évolution, pour beaucoup d’oiseaux migrateurs, la capacité à percevoir certains paramètres météorologiques est cruciale pour leur survie, leur permettant d’éviter les tempêtes.
La perception des changements de pression par l’humain
Il est communément admis que près de la moitié des personnes ressentent différemment leur corps selon le climat extérieur. La fréquence de ces sensations est plus marquée dans les régions où le climat évolue souvent, comme en Europe centrale. À ce jour, aucune étude médicale ne prouve un lien direct entre météo et bien-être, mais il est observé qu’en Allemagne, par exemple, le vent de foehn peut rendre plusieurs individus plus irritables ou moins concentrés, ce qui peut augmenter le nombre d’accidents. Les entrées de front chaud sont aussi associées à des troubles comme la dépression passagère, des migraines ou des douleurs fantômes. Même si ce n’est pas une maladie, ces symptômes illustrent une difficulté de certains à gérer ces variations atmosphériques de manière physiologique.
Nos animaux domestiques et leur capacité à anticiper la météo
Qui n’a pas remarqué que son chien ou son chat devient nerveux avant un orage, même si vous n’avez pas encore entendu le tonnerre ? Ces animaux ne réagissent pas forcément à la pression atmosphérique elle-même, mais plutôt à leur sensibilité auditive, leur permettant d’entendre le bruit du tonnerre à distance. Par contre, ils sont très attentifs aux changements dans l’électricité de l’air. Lorsque cette charge électrique augmente, instinctivement, ils cherchent un refuge. Certains animaux, comme les chiens ou les chats, peuvent aussi gratter frénétiquement le sol pour tenter de s’en cacher. À l’état sauvage, ils chercheraient instinctivement à s’abriter, ce qui a conduit à développer des accessoires, comme des “vestes à orages”, qui aident à réduire leur sensibilité à l’électricité environnementale en leur apportant une sensation de sécurité.