La France possède un écosystème remarquable peuplé de nombreux rapaces nocturnes, souvent discrets et méconnus. Leur mode de vie différent du nôtre, ainsi que leurs cris distinctifs, peuvent éveiller notre curiosité ou notre imagination. Certains passionnés cherchent même à observer ces oiseaux élitistes qui dominent la nuit. Ces créatures, maîtresses du ciel sombre, présentent des traits et des comportements qui leur sont propres. Dans cet article, découvrez cinq espèces que vous pouvez avoir la chance de croiser en France. Partez avec nous pour cette exploration !
1 – Le hibou grand-duc (Bubo bubo)
Parmi tous les rapaces nocturnes présents en France, le hibou grand-duc se distingue par sa taille impressionnante et sa prestance. Sa silhouette solide lui permet d’atteindre environ 70 cm de haut et d’étirer ses ailes jusqu’à près de 1,88 m. Son regard perçant et son regard pénétrant sont des signes distinctifs de cette espèce, tandis que ses plumes mêlant gris et brun lui offrent un camouflage efficace dans ses habitats naturels. La couronne d’aigrettes blanches, qui mesure une dizaine de centimètres, s’érige lorsqu’il est excité ou alerté, sans toutefois participer à ses capacités auditives.
Résidant en France toute l’année, cet oiseau préfère évoluer dans des zones ouvertes ou en altitude, notamment sur des falaises rocheuses. Bien qu’il puisse se poser au sol dans l’absence de prédateurs, ses principaux habitats favorisent les corniches ou les rochers. Seul le lynx ou le loup peuvent rivaliser avec lui, mais leur présence en France étant rare, le hibou grand-duc n’est pas en danger immédiat.
Son alimentation consiste surtout en mammifères de taille moyenne tels que lièvres ou renardeaux. Il peut également chasser des oiseaux ou d’autres vertébrés lorsqu’il en a l’occasion. Observer cette espèce demande de la patience et de la discrétion, surtout à l’aube ou durant la tombée de la nuit, moments où il est le plus actif.
2 – La chouette effraie (Tyto alba)
La chouette effraie, souvent mêlée à des légendes et superstitions, est facilement identifiable grâce à son visage blanc en forme de cœur et à ses grands yeux noirs. D’une taille moyenne, elle mesure environ 35 cm de long, avec une envergure de presque un mètre.
Présente dans tout le territoire français, y compris en milieu urbain, elle trouve refuge dans les clochers d’églises ou dans des greniers accessibles. Espèce sédentaire par excellence, elle reste généralement fidèle à son territoire, même si des individus migrent sur plusieurs centaines ou milliers de kilomètres à la recherche de nourriture.
Sa diète se compose principalement de rongeurs (notamment campagnols), qu’elle chasse durant la nuit grâce à une ouïe exceptionnelle. Repérer cette chouette demande un peu de chance, mais il est aussi possible de l’attirer en installant des nichoirs spécifiques dans des lieux calmes.
3 – Le petit-duc scops (Otus scops)
Venant de l’Europe, le petit-duc scops occupe une place parmi les plus petits rapaces nocturnes. Sa taille, ne dépassant pas 20 cm, et son plumage crypté qui ressemble à l’écorce des arbres en font une espèce difficile à repérer à l’œil nu.
Espèce migratrice, cet oiseau ne reste que l’été en France, migrant vers l’Afrique de l’Ouest ou l’Espagne en hiver. On le retrouve dans des milieux ouverts, comme les forêts clairsemées, les vergers ou les parcs, où il chasse principalement des insectes, tels que papillons nocturnes ou sauterelles.
L’identification se fait souvent à l’écoute de ses appels mélodieux, émis plutôt au crépuscule ou durant la nuit, à condition de connaître ses chants typiques.
4 – La chouette hulotte (Strix aluco)
La chouette hulotte, aussi surnommée le chat-huant, est sans doute le rapace nocturne le plus répandu en France. Son appel, un « hou-hou« , caractéristique, résonne dans les forêts et les zones peuplées proches des bois. D’environ 40 cm de hauteur, cette chouette trapue arbore un plumage allant du brun au brun-roux, évoquant une boule de plumes. Son visage rond, encadré de plumes, et ses grands yeux noirs lui confèrent une apparence attachante.
Résidente de longue date, elle occupe divers habitats comme les forêts de feuillus ou de conifères, les parcs ou jardins. Son nid est souvent aménagé dans un trou d’arbre, ce qui lui permet de protéger ses œufs et ses jeunes contre d’éventuels prédateurs. La chouette hulotte ne migre pas et défend farouchement son territoire.
Son régime alimentaire se compose essentiellement de petits mammifères, de petits oiseaux ou d’insectes, parfois même de grenouilles ou de vers. Elle peut également s’attaquer à des chouettes plus petites mais reste vulnérable face à des prédateurs comme le grand-duc ou l’autour des palombes. Les renards, quant à eux, causent souvent des pertes chez les jeunes.
5 – Le hibou moyen-duc (Asio otus)
Le hibou moyen-duc, de taille comparable à la chouette hulotte, se distingue par ses aigrettes sur la tête, rappelant celles du grand-duc. Son plumage marron tacheté lui permet de se camoufler efficacement parmi les troncs ou dans la végétation environnante.
Partiellement migrateur, il passe l’hiver en France, bien que certains individus migrent vers le sud. Son régime se concentre à 90 % sur de petits mammifères, tels que mulots ou souris, qu’il chasse principalement lors des premières et dernières heures de la nuit.
Pour repérer cette espèce discrète, il faut prêter attention à ses chants, qui consistent en une série de « hou-hou » rapides et répétitifs, surtout durant le printemps.
Vous souhaitez organiser une sortie pour observer ces oiseaux nocturnes ?
La contemplation de ces oiseaux nécessite patience, discrétion et une bonne préparation.
Avant de partir, il est essentiel de cibler précisément l’espèce que vous souhaitez observer. La nuit, il ne s’agit pas simplement de se promener en levant la tête : il faut planifier, se renseigner sur la présence de ces oiseaux dans la zone choisie, apprendre leurs comportements et écouter leurs cris. Il est conseillé d’utiliser des enregistrements pour s’entraîner et reconnaître leurs sons, ce qui augmente considérablement les chances de succès.
En termes d’équipement, privilégiez des jumelles adaptées à la vision nocturne. Emportez aussi une lampe frontale équipée d’un filtre rouge pour ne pas les effrayer. Cela vous permettra également de vous déplacer facilement tout en restant discret.
Puisqu’il peut faire fraîcheur la nuit, même en été, habillez-vous chaudement pour rester à l’aise lors des périodes d’attente. La clé est la prudence et la discrétion, surtout en période de reproduction, pour ne pas perturber ces animaux précieux. Votre objectif est d’admirer leur vie nocturne sans nuire à leur survie ou à leur cycle naturel.
Utiliser des guides ornithologiques ou des applications mobiles représente une excellente ressource pour mieux les identifier et comprendre leur comportement. Participer à des sorties encadrées par des associations ornithologiques permet aussi d’acquérir des astuces, de découvrir des espèces rares et de renforcer votre expérience. Rappelez-vous que patience et respect sont les piliers indispensables pour une observation respectueuse de la nature.