Les 15 oiseaux qui évitent de se poser sur les fils électriques

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Alors que chaque année, les hirondelles reviennent en France pour passer quelques mois de vacances, appréciant perchées sur des fils électriques au cœur de nos villes, la majorité des autres oiseaux évitent ces perchoirs improvisés. Pourquoi tant d’espèces préfèrent-elles rester éloignées de ces lignes électriques ? S’agit-il d’un problème de poids, d’une inclination instinctive ou d’autres raisons ? Explorons ensemble 15 oiseaux qui aiment se poser à peu près partout sauf sur nos pylônes électriques.

Un enjeu de masse et de taille

Le volume et la dimension d’un oiseau jouent un rôle déterminant dans sa décision de s’établir ou non sur les câbles aériens. Si le danger d’électrocution est réduit par les gaines en plastique qui protègent les fils, il n’en reste pas moins que diverses dissuasions, comme des peignes ou des fourches installés sur le sommet des poteaux, empêchent ces oiseaux de s’y poser. Pour de plus petits migrateurs, cette précaution leur offre une opportunité d’observer en toute sécurité leur environnement. En revanche, les oiseaux de grande taille ont plus de facilités à avoir peur de s’emmêler dans les câbles, ou encore de tomber si le fil se brise sous leur poids lourd. La majorité choisissent donc la vie sauvage, loin de toute ligne électrique. Voici cinq oiseaux que vous ne croiserez jamais perché sur un fil à cause de leur corpulence.

1 – L’oie cendrée

Ce palmipède, membre de la famille des anatidés, possède une vaste aire de répartition. Ancêtre des oies domestiques, l’oie cendrée est léger comparée à ses cousines plus lourdes. Son poids ne dépasse pas 3,6 kg pour une envergure pouvant atteindre 1,80 m. Facile à repérer, elle arbore un bec robuste et une tête volumineuse, et évolue dans toute l’Europe, en Turquie, en Russie, en Chine. Certaines populations vivent en permanence en France, d’autres migrent vers les Pays-Bas, le sud de l’Europe, l’Afrique ou l’Asie. Très bruyante en vol, elle se montre plus discrète lorsqu’elle nidifie ou repose au bord de l’eau. Grâce à ses pattes palmées, elle forme une famille d’environ 165 espèces vivant surtout près des eaux douces ou des zones marécageuses.

2 – La grue cendrée

Avec ses 1,30 m en taille adulte et une envergure avoisinant 2,40 m, la grue cendrée évite généralement de venir s’y percher, d’autant plus que son poids peut dépasser 6 kg. Elle préfère établir son nid dans des milieux humides comme les landes de bruyères, les marais ou les forêts marécageuses, où elle se nourrit d’insectes, de jeunes pousses ou de vers. En hiver, elle entreprend une migration longue de plus de 2 500 km, se rendant en Espagne ou en Afrique du Nord. Le changement climatique a permis à ses zones de hivernage de s’étendre, notamment dans les campagnes ouvertes et parfois agricoles de l’est de la France, comme le marais poitevin ou même en Allemagne. Lors de son le déplacement dans l’Aube, on peut assister à des formations spectaculaires de vol de ces groupes. La grue se distingue à son plumage gris, sa longue bande blanche verticale sur le cou et ses plumes noires à la queue.

3 – La cigogne

Ce grand échassier migrateur, avec un poids de 4,5 kg et une envergure de plus de 2,15 m, évite généralement de venir poser ses pattes sur les fils électriques. Elle n’en reste pas moins très proche des humains, en nichant souvent sur des pylônes, des cheminées ou des grands arbres. En France, elle reste présente une partie de l’année, avant de migrer vers des régions plus chaudes à partir d’août, principalement vers l’Espagne ou l’Afrique. Symbole de l’Alsace, on peut aussi croiser la cigogne en Normandie, à Charente-Maritime, dans la baie de Somme ou à Nancy.

4 – Le pélican frisé

Pour admirer son long bec gris doté d’une poche rougeâtre, il faut partir en dehors de l’Europe, notamment dans les Balkans ou le delta du Danube. Ce pélican, qui peut peser jusqu’à 15 kg pour une envergure de 3 mètres, n’est pas un oiseau léger. Il possède le plus grand bec parmi ses congénères, tout en arborant un plumage blanc immaculé. En plus de leur taille imposante, ils se nourrissent uniquement de poissons qu’ils chassent près des eaux. Leur migration est limitée, préférant rester dans le Nil, où ils vivent en groupe de fin août à mars.

5 – Le paon

Malgré son appartenance à l’ordre des gallinacés, le paon ne se laisse pas facilement attirer par nos fils électriques. Avec une queue étalée de plus d’un mètre cinquante et un poids de 6 kg, il privilégie le sol ou la canopée pour se reposer ou se cacher. La version la plus connue, le paon bleu, originaire d’Asie, possède une trainée spectaculaire destinée à séduire lors des parades amoureuses. Ce majestueux oiseau nécessite de grands espaces, préférant des terrains de plus de 10 000 m², en raison de son comportement grégaire et de sa tendance à s’entourer de plusieurs femelles pour déployer ses danses d’amour.

Des oiseaux incapables de voler ou peu enclin à le faire

Certains oiseaux n’ont pas la capacité de voler ou le font très peu, ce qui les empêche de s’installer sur des fils électriques pour se percher ou se protéger des prédateurs.

6 – L’autruche

C’est l’un des plus grands oiseaux terrestres, pesant jusqu’à 150 kg pour les mâles et 90 kg pour les femelles, et mesurant jusqu’à 2,80 mètres. Son envergure n’est pas exploitée, puisqu’elle est incapable de voler, mais elle possède d’impressionnantes capacités de course, atteignant 70 km/h en vitesse moyenne, avec des pointes à 90 km/h. Son espérance de vie dépasse 70 ans dans la nature, et c’est un animal connu pour son tempérament de fer. Lorsqu’elle se sent menacée, elle peut sauter une clôture en moins de deux secondes ou couvrir 4 mètres en saut en longueur. Elle vit principalement dans les savanes, pondant ses œufs dans des zones humides, mais reste très peu susceptible de venir s’établir sur les lignes électriques.

7 – Le pingouin

Il existe deux espèces qui se distinguent par leur répartition. Le petit pingouin, capable de voler et de nager, habite la région arctique jusqu’à la Méditerranée occidentale. La grande espèce, le pingouin de l’Atlantique Nord, s’est éteinte en 1844, victime d’une chasse excessive. Ce dernier, pouvant atteindre 85 cm pour 5 kg, possédait un dos noir, un ventre blanc et un bec crochu massif. Il dominait les eaux de l’Atlantique Nord, notamment au Canada, au Groenland, en Norvège ou en Irlande.

8 – Le kiwi

Ce petit oiseau de Nouvelle-Zélande, souvent comparé à un fruit, ne dépasse pas la taille d’une poule. Doté d’un long bec fin, il débusque les larves souterraines, mais ses ailes atrophiées le rendent incapable de voler. Son plumage gris-brun et son absence de queue en font un oiseau nocturne qui préfère évoluer en forêt. La femelle est plus grosse que le mâle et pond certains des plus gros œufs proportionnellement à sa taille dans le monde.

9 – Le nandou d’Amérique

Venant de la famille des Rheides, le nandou ressemble beaucoup à son cousin l’autruche. Incapable de voler, il utilise sa vitesse de course pour échapper à ses prédateurs, atteignant 60 km/h dans un zigzag. Vivant en groupe dans la pampa, il occupe une grande partie du continent sud-américain, du nord-est du Brésil jusqu’en Argentine. Omnivore, il consomme aussi bien des végétaux que des insectes ou petits reptiles. Il est aussi malheureusement chassé pour ses plumes et sa viande, ce qui le mène à une situation précaire en raison des dégâts qu’il cause dans les cultures.

Le saviez-vous ?

C’est le mâle nandou qui se charge de construire le nid pour ses femelles, jouant ainsi un rôle clé dans la reproduction.

10 – La gallinule de Tasmanie

Ressemblant à un coq nain avec son corps trapu et sa longue queue étroite, la gallinule de Tasmanie, appartenant à la famille des Rallidés, ne peut pas voler. Son plumage brun-noir aux rémiges bordées d’olive, son bec jaune-verdâtre et ses yeux rouges la distinguent. Poids moyen d’environ 1,3 kg, cet oiseau est très actif, souvent bruyant et agressif. Elle forme des groupes pour se nourrir dans les prairies, près de zones humides, où elle construit plusieurs nids, dont un seul sera utilisé pour couver. Ses habitats privilégiés portent sur les marais, lisières de rivières ou zones lacustres non salées.

Les oiseaux qui favorisent les perchoirs naturels

La majorité des espèces d’oiseaux restent prudentes face aux prédateurs ou à l’humain, préférant se dissimuler ou nicher à distance des éléments artificiels tels que nos fils électriques. Leur instinct leur dicte souvent de privilégier la nature pour se protéger et se reproduire.

11 – Le rouge-gorge familier

Ce passereau de la famille des Muscicapidés arbore un plumage orange vif sur la poitrine et un front lumineux, tenant dans la forêt une place précieuse pour ses chantements aigus et mélodieux. Il chante souvent à l’automne, non seulement pour attirer un partenaire mais aussi pour défendre son territoire pendant l’hiver. On le retrouve dans les haies, les jardins, près des rivières et même en zones urbaines lorsqu’un arbre lui offre un refuge.

12 – La mésange charbonnière

Facile à reconnaître avec sa cravate noire et sa calotte sombre, cette mésange de taille moyenne affiche un plumage majoritairement jaune. Vivant en Europe, en Afrique et en Asie, elle est très présente dans les forêts, mais aussi dans les zones urbaines dès lors qu’elle trouve des arbres pour se nourrir d’insectes ou de graines. Elle peut bâtir ses nids dans des cavités naturelles ou artificielles, et ses chants mélodieux résonnent entre février et juin.

13 – Le grimpereau des jardins

Ce petit passereau, avec ses pattes courtes et son bec incurvé, se fond parfaitement dans l’écorce des arbres. Son plumage rayé de brun lui permet de passer inaperçu. Sa principale alimentation consiste en araignées et petits insectes qu’il recherche en tournant autour des troncs. Il vole rarement, préférant grimper ou planer de branche en branche. Il construit plusieurs nids pour convaincre sa partenaire, généralement à l’abri sous l’écorce ou dans des anfractuosités.

14 – La mouette rieuse

Facile à repérer grâce à ses pattes palmées et ses cris ressemblant à des ricanements ou jappements, cette mouette (Chroicocephalus ridibundus) privilégie la nidification au sol. Bien qu’on l’associe souvent à la mer ou aux bateaux, elle se plaît également sur les eaux douces comme les étangs ou marais. En hiver, elle n’hésite pas à rejoindre les parcs ou zones urbaines en quête d’eau, qu’elle trouve en ville ou dans les zones humides. Présente partout en Europe, notamment jusqu’au Groenland ou en Amérique du Nord, elle a une partie de sa population résidente et l’autre migratrice.

15 – Le flamant rose

Représentant emblématique de la famille des Phoenicopteridés, le Phoenicopterus roseus arbore une silhouette élancée, avec ses longues jambes et son corps teinté de rose pâle. Son bec recourbé, également rose avec une pointe noire, est parfait pour attraper de la nourriture dans les eaux peu profondes. Sociable et grégaire, il vit en colonies comptant parfois des milliers d’individus, particulièrement dans les lagunes, estuaires ou marais salants. Ces habitats lui offrent à la fois nourriture et sites de nidification.

Le saviez-vous ?

Les plus importantes colonies de flamants roses en France se trouvent en Camargue, où, en 2000, on recensait plus de 22 000 couples reproducteurs.

Cette liste n’est pas exhaustive, mais elle montre à quel point beaucoup d’oiseaux évitent nos lignes électriques. Si vous aimez regarder vers le ciel, il est aussi probable que vous croisiez, perchés sur ces câbles, des pigeons ramiers, martins noirs, busards Saint-Martin ou encore de magnifiques hirondelles, qui eux, aiment s’y poser.