Les préférences chromatiques varient grandement d’une personne à l’autre. En France, la couleur noire est traditionnellement liée au deuil, à la fin de vie ou à la tristesse. Elle évoque la nuit sans lune, ce qui peut parfois accentuer le sentiment d’angoisse. Dans l’histoire médiévale chrétienne, le corbeau représentait souvent la présence du malheur. Pourtant, à l’époque contemporaine, les superstitions associées à cette teinte se font moins présentes, permettant ainsi d’apprécier la beauté de nombreux oiseaux à plumage sombre que l’on peut observer dans l’Hexagone. Découvrez notre sélection des dix oiseaux noirs afin d’approfondir votre connaissance, en allant bien au-delà de leur simple aspect esthétique.
1 – Le merle noir
Ce passereau appartient à la famille des turdidés. Son bec arbore une teinte jaune orangé, tout comme l’entourage de ses yeux, et ses pattes présentent une coloration rouge-brun. Seul le mâle possède un plumage complètement noir. La nuance vive de son bec et de son cercle oculaire reflète souvent sa vitalité, son état de santé ou la qualité de son environnement. Avec l’âge, ces éléments tendent à s’assombrir.
Selon la saison ou la période de reproduction, la brillance du noir varie, mais celui que l’on voit en France, identifié comme Turdus merula merula, est reconnu pour son éclat remarquable.
2 – La gallinule poule d’eau
Passereau des rallidés, cette oiseaux à plumage souvent perçu comme noir peut en réalité arborer une palette plus large, allant des teintes bleu foncé au noir profond, avec des ailes brunes et une tache blanche sur chaque côté du croupion. Vue de loin ou sur l’eau, elle apparaît souvent noire. Son bec, rouge avec un bout jaune, est facilement repérable. Elle fréquente volontiers les berges où elle cherche sa nourriture.
3 – La foulque macroule
Ce dauphin des eaux douce, souvent confondu avec la poule d’eau, partage la même famille. Sa caractéristique distinctive est son bec blanc, surmonté d’une plaque frontale également blanche. La foulque, excellente plongeuse, se distingue de la poule d’eau qui pratique plutôt une plongée de la tête et du cou. L’observation de ses attaques sous l’eau permet de la différencier facilement.
4 – Le chocard à bec jaune
Ce membre de la famille des corvidés appartient au genre pyrrhocorax. Contrairement au chouca des tours (coleus), qui l’accompagne en ville, son bec jaune et ses pattes rouges en font une silhouette distincte, tout comme son iris noir et ses yeux jaunes. Il forme des couples pour toute la vie et vit généralement en altitude, notamment dans les régions alpines, comme au sommet du mont Blanc. Omnivore, il n’hésite pas à fouiller dans les déchets, même si le gluten du blé lui est défavorable ; il ne doit donc pas être alimenté au pain.
5 – Le corbeau freux
Plongeons dans la famille des corvidés avec ce petit oiseau, appartenant au genre corvus. Même s’il est plus petit que le grand corbeau, il mesure en moyenne entre 45 et 50 cm de long, avec une envergure d’environ 90 cm. Son plumage, ses yeux, ses pattes et son bec sont entièrement noirs, le distinguant aisément. Présent dans les plaines françaises jusqu’à une altitude de 500 mètres, on le voit souvent nicher dans des parcs urbains. Son régime se compose majoritairement de graines, notamment de graines germées, mais il consomme aussi des noix, qu’il casse en les laissant tomber d’une hauteur stratégique.
6 – Le pic noir
Plus grand des pics, le pic noir atteint jusqu’à 51 cm de long. Son plumage tout noir est orné d’une calotte rouge chez le mâle, et de plumes rouges sur la nuque chez la femelle. Son alimentation consiste surtout en insectes xylophages qu’il repère en frappant sur les troncs d’arbres, notamment dans les forêts de hêtres et de conifères. Son habileté à creuser des cavités profondes dans le bois lui permet d’y installer son nid. En France, sa population s’étend en plaine et vers les régions atlantiques, bénéficiant d’une protection totale depuis 1981.
7 – La corneille noire
Autre membre de la famille des corvidés, la corneille noire appartient au genre corvus. Sa taille varie entre 48 et 56 cm, et son plumage est uniformément noir, y compris ses yeux, son bec et ses pattes. Facilement reconnaissable grâce à son cri « raaaah » puissant et répété, cet oiseau colonise tous les habitats ouverts jusque dans les zones agricoles, parcs et jardins, jusqu’à environ 2000 mètres d’altitude. Elle ne pénètre pas en forêt profonde. Son régime est omnivore, comprenant insectes, graines, petits vertébrés ou cadavres, contribuant ainsi à limiter la propagation des maladies.
8 – Le grand corbeau
Plus grand des corvidés, le grand corbeau peut mesurer jusqu’à 78 cm et déployer une envergure de 1,20 m. Sa silhouette se distingue par un bec noir, robuste, long et haut, avec une tête plutôt petite. Son œil brun sombre est entouré d’un cerclage gris. La différence majeure avec la corneille réside dans sa tendance à évoluer en grands groupes, y compris pendant la nuit, sauf durant la saison de reproduction. Son vol remarquable inclut des acrobaties comme passer brièvement sur le dos ou effectuer des tonneaux en utilisant les courants thermiques pour prendre de la hauteur. On l’observe le plus souvent nichant sur des parois rocheuses ou dans de grands arbres.
9 – Le grand cormoran
Ce cormoran, appartenant à la famille des phalacrocoracidés, se distingue par ses 90 cm de longueur et ses ailes pouvant atteindre 1,50 m d’envergure. C’est un oiseau marin qui fréquente aussi bien les côtes qu’en intérieur, comme les fleuves ou les lacs. Son plumage, essentiellement noir, à reflets bleus ou vert-bronze, expose parfois quelques taches blanches sur la gorge, les joues ou la poitrine, surtout lors de la saison de reproduction. Ses pattes palmées et son bec gris clair ou blanc-crème nourrissent une silhouette élancée. À noter que le cormoran huppé, petit cousin, lui, vit exclusivement en milieu maritime.
10 – La cigogne noire
Pour conclure, la cigogne noire, dont le dessous est d’un blanc immaculé, est un symbole de la nature sauvage. Son bec et ses pattes rouges ressortent fortement. Elle atteint environ un mètre de hauteur. Très discrète, elle préfère les régions calmes, éloignées de l’activité humaine, notamment de vastes zones forestières. Son passage en France est saisonnier, puisqu’elle ne niche que dans une soixantaine de couples dans le nord-est, avant de migrer vers l’Afrique sahélienne à l’automne.