Au lever du jour, entre le bruit joyeux et la douce harmonie, il est un plaisir évident d’écouter le chant varié des oiseaux. Chaque espèce possède un répertoire qui lui est propre : sons métalliques, tonalités aiguës, notes mélodieuses ou chuintements, sifflements… Au printemps, cette chorale de plumes anime nos matins, du petit matin jusqu’au soir, et parfois même dans la nuit. Retrouvez ici un classement regroupant les dix oiseaux chanteurs les plus remarquables de nos zones géographiques.
1 – Le canari (Serinus canaria domestica)
Bien que cette espèce ne soit pas sauvagement présente dans notre pays, le canari figure parmi les chanteurs les plus célèbres et mérite donc sa place en tête de ce palmarès. Originaire des îles Canaries, cet oiseau jaune possède une voix magnifique, dont le chant du mâle est généralement plus riche et nuancé que celui de la femelle. Sa mélodie comporte à la fois des sons profonds et roulés ainsi que des gazouillis aigus et prolongés, caractérisés par des changements rapides de ton. Lorsqu’il chante, il le fait avec le bec fermé, ce qui fait gonfler sa gorge de manière distinctive. La finesse de ses timbres a mené à l’organisation de concours dédiés à la qualité de ses vocalises, avec des règles strictes. Au cours de l’été, le canari stoppe ses vocalisations, notamment en raison de la croissance de ses plumes, et il cesse également de chanter lorsqu’il se sent seul en cage ou malade.
2 – Le rossignol philomèle (Luscinia megarhynchos)
Considéré comme le monarque de la chanson anhropique, le rossignol offre un chant clair et riche, avec un répertoire très étendu. Son chant, à la fois mélodieux et sophistiqué, inclut entre 120 et 260 séquences distinctes, de 2 à 4 secondes, séparées par des pauses de la même durée. Les ornithologues le décrivent comme trillant, quiritant ou grignottant. Ce passereau, migrateur nocturne, quitte l’Europe en septembre pour rejoindre l’Afrique subsaharienne. À son retour, il peuple nos régions de sérénades diurnes et nocturnes, principalement pour séduire ses partenaires. Une fois son compagnon trouvé, il réduit voire cesse ses vocalises nocturnes, sauf en hiver où il vocalise pour défendre son territoire, avec une tonalité moins intense.
3 – Le moineau domestique (Passer domesticus)
Cet oiseau sédentaire, qui passe l’hiver dans nos régions, démarre ses chants dès le mois de janvier, au petit matin. Cependant, il s’agit plus souvent de cris courts et répétitifs, destinés à marquer son territoire. Installé sur un perchoir, souvent en hauteur près de son site de nidification, il émet une série de sons comme « tchip », « tchiup » ou « tchirp ». Le son le plus courant ressemble à un « tien » répété plusieurs fois, servant à établir le contact avec ses congénères mâles ou femelles. Lorsqu’il perçoit une menace, il répond par une volée de cris d’alarme rapides et sincopés jusqu’à la disparition du danger.
4 – Le chardonneret élégant (Carduelis carduelis)
Facile à repérer grâce à son masque facial rouge vif entouré de gris et de noir, ainsi que par ses ailes combinant noir, jaune citron et blanc, cet oiseau parmi les plus beaux chante aussi à merveille. Son chant, composé de sons courts et profonds, ponctués de gazouillis rapides ou de petits cris, évoque une phrase mélodieuse. Ses vocalises combinent cris rapides, notes roulées et accélérations. En situation d’affrontement, il émet une séquence de sons discordants et chuintés. En plus d’un répertoire riche, le chardonneret peut imiter d’autres oiseaux, notamment la mésange charbonnière, qu’il entend dans son environnement.
5 – La mésange charbonnière (Parus major)
Très présente à l’est de la France, cette mésange se distingue par sa silhouette compacte et ses couleurs vibrantes : noir, blanc, jaune et bleu. Son répertoire comprend environ quarante notes, parmi lesquelles des phrases simples composées de deux ou trois syllabes comme « tsi tu » ou « hu dit », répétées de manière frénétique. Elle émet aussi des cris de contact sous forme de « tit » courts et aiguës. La mésange chante principalement entre février et juin, puis devient plus discrète durant l’été.
6 – L’alouette des champs (Alauda arvensis)
Ce concert bucolique ne se découvre vraiment qu’en zone rurale, où l’alouette se montre très présente. Son chant est souvent associé à son vol, en survolant son territoire ou lorsqu’il est posé au sol. Lorsqu’elle vole lentement avec la queue déployée, sa vocalisation, souvent un « tchiirrp » roulé, est plus complexe qu’à terre. Sa chanson dure plusieurs minutes sans interruption et peut comporter des imitations d’autres espèces, augmentant ainsi la richesse de son chant.
7 – Le rouge-gorge familier (Erithacus rubecula)
Reconnaissable à la tache orangée dominant sa poitrine, le rouge-gorge est omniprésent dans les jardins, parcs, zones urbaines et rurales. Au printemps, il chante à l’aube, avec des « tic tic » répétés, souvent en mode plus rapide lorsque l’yment que l’oiseau est excité ou en période d’accouplement. Il varie aussi ses vocalisations en sifflant et en roulant des notes aiguës. En été, il se fait discret, mais en automne et en hiver, il reprend ses chant pour protéger son territoire et alerter d’éventuels dangers.
8 – Le merle noir (Turdus merula)
Ce passereau, connu de tous, arbore un plumage noir brillant chez le mâle, tandis que la femelle possède une teinte marron. Avec un bec orange vif, le merle chante une multitude de sons élaborés, incluant des notes flûtées et des phrases longues et complexes qui évoquent une symphonie. Son chant, souvent lent et powerful, comprend également des syllabes sifflées ou discordantes. Très expressif, il enchaîne gazouillis et « tchouik » rythmiquement, tout en traduisant ses états émotionnels, qu’il soit inquiet ou serein.
9 – La pie bavarde (Pica pica)
Reconnaissable à son plumage noir et blanc, la pie possède aussi de magnifiques reflets bleus, indigo ou vert-bronze. Son nom “bavarde” lui va bien puisqu’elle est fortement vocale, avec une grande variété de notes, dont une séquence distinctive « tcha cha cha cha cha chak » enchaînée rapidement. Ses cris servent à communiquer avec ses congénères, avertir d’un danger ou disputer l’accès à la nourriture. Le mâle chante principalement pour attirer une femelle, tandis que ses vocalises participent aussi à la délimitation du territoire.
10 – La grive musicienne (Turdus philomelos)
Partiellement résidente, cette grive est appréciée pour son chant doux et mélodieux, marqué par plusieurs séquences de 2 à 6 notes, facilement reconnaissables aux sons clairs, sifflés ou flûtés. Elle se distingue aussi par son habitude de briser les coquilles d’escargots, utilisant des matériaux durs comme des pierres ou des branches pour fracasser la coquille et accéder à la chair à l’intérieur, faisant d’elle une des rares espèces animales à utiliser un outil.