Le serin cini représente la plus petite espèce parmi les fringillidés, également appelés fringilles. Si le mâle attire davantage l’attention grâce à son plumage jaune vif, la femelle, quant à elle, se fond davantage dans le décor. Voici quelques conseils pour distinguer ces deux sexes lors de vos observations.
Le serin cini dans la famille des fringillidés
Cette famille d’oiseaux regroupe notamment les serins, les chardonnerets, ainsi que les bouvreuils. Au sein de cet ensemble, le serin soufré partage notamment la même famille, arborant un plumage bien plus jaune que celui du serin cini. Cependant, la coloration jaune n’est pas une caractéristique universelle pour cette famille, dont la diversité des teintes et motifs est importante. Leur point commun réside dans leurs becs courts et coniques, adaptés à leur régime principalement constitué de graines.
Caractéristiques du serin cini
Ce petit passereau mesure généralement une douzaine de centimètres et forme une silhouette compacte. Le mâle arbore un plumage jaune vif éclairé par un vert subtil, couvrant la tête, le cou, la poitrine et le croupion. L’éclat de cette teinte est accentué par la nuance verte qui l’accompagne. La femelle, quant à elle, possède un plumage similaire mais beaucoup moins brillant, avec une simple distinction au niveau des yeux où le jaune est plus marqué. La seule zone vraiment jaune chez l’un comme l’autre est le croupion, souvent invisible quand l’oiseau est posé, ce qui rend l’observation en vol essentielle pour une identification fiable.
La couleur brillante du mâle sert principalement à attirer une partenaire lors de la saison des amours. Par la suite, son plumage s’altère avec le temps, atténuant la vivacité de sa couleur jusqu’à ressembler à celui de la femelle, surtout après la mue. Tout au long de l’année, mâles et femelles présentent un motif de stries alternant des plumes foncées et claires sur le dos et les ailes.
Le chant du serin cini
Ce oiseau produit un chant intense et percutant, semblable à des notes qui se superposent de manière chaotique, évoquant des pièces tombant au sol. La tonalité est aiguë, avec un timbre métallique qui peut devenir désagréable après une écoute prolongée, notamment durant ses sessions chantées pouvant durer plusieurs dizaines de secondes sans interruption.
La parade nuptiale du serin cini
Le chant de la reproduction se distingue par un comportement particulier : le mâle se place à proximité de la femelle et répète une boucle de notes rapprochées, comme s’il cherchait à épuiser son souffle. Ce rituel commence souvent en haut d’un arbre, d’une antenne ou d’un fil électrique. Le mâle relève sa queue, fait vibrer ses ailes, tourne sa tête rapidement d’un côté puis de l’autre, avant de continuer à chanter tout en effectuant des acrobaties aériennes. Il revient ensuite à son point de départ pour recommencer, dans le but de capter l’attention de la femelle et de provoquer une réaction.
Une fois le couple formé, le mâle reste généralement à proximité de sa partenaire, la suivant lors de la construction du nid, sans toutefois y participer activement. Ce comportement sonore intense vise autant à séduire la femelle qu’à marquer son territoire, qui s’étend sur environ un hectare. Parfois, une confrontation physique peut avoir lieu entre mâles pour défendre leur espace.
La reproduction du serin cini
La femelle construit seule le nid, souvent dans la fourche de branches d’un arbre ou d’un arbuste aux feuillages denses. Le nid ressemble à une coupe, façonnée avec des matériaux végétaux fins judicieusement assemblés, avec un intérieur tapissé de poils et de plumes pour plus de confort. Après la construction, elle pond généralement 3 à 4 œufs d’un bleu blanchâtre taché de brun, qu’elle couve pendant environ 12 à 13 jours. À l’éclosion, le mâle participe à la nourriture des oisillons, leur donnant principalement des graines tendres régurgitées. Les jeunes restent au nid environ deux semaines, puis commencent à voler dès qu’ils ont acquis la capacité de s’envoler.
Dans les régions méridionales, il est fréquent de voir une seconde couvée apparaître dans la même saison.
Alimentation du serin cini
Ce passereau privilégie avant tout les graines de plantes herbacées telles que le plantain, le séneçon, le mouron ainsi que diverses graminées. On le retrouve souvent au sol, explorant les bordures de chemins, les jachères, les zones de gazons peu entretenus, les prairies fauchées ou les vignes. Il s’intéresse aussi aux potagers, où il peut se nourrir de graines de laitues, radis ou autres légumes. Les graines provenant des arbres jouent aussi un rôle dans leur régime, surtout au printemps où il complète leur alimentation avec des bourgeons et de petites fleurs. La consommation d’invertébrés reste occasionnelle et très modérée.
Où peut-on rencontrer le serin cini ?
Attiré par la lumière et les zones ensoleillées, le serin cini préfère les environnements semi-ouverts. Il évite les forêts denses, préférant les plaines ou zones de moyenne altitude, jusqu’à environ 2000 mètres si le climat reste doux. Son habitat idéal comprend des espaces avec quelques arbres, qu’ils soient feuillus ou résineux, pour la nidification, ainsi que des étendues herbacées riches en graines pour sa nourriture. La présence humaine lui convient aussi, notamment dans les parcs et jardins ornés de végétation persistante comme les thuyas, les ifs ou les buis. Dans la région méditerranéenne, il privilégie les oliviers, les arbres fruitiers comme les agrumes ou les Prunus. Il ne fréquente pas les mangeoires hivernales, qui ne correspondent pas à ses habitudes d’alimentation.
Endémique au bassin méditerranéen, le serin cini reste souvent en place tout au long de l’année dans cette région. Sur le reste de l’Europe, il a été introduit principalement au cours du 20e siècle, notamment en Corse et dans la vallée du Rhône, et migre vers l’Afrique du Nord en hiver.
Selon les spécialistes, si le changement climatique continue, cette espèce pourrait devenir sédentaire dans des zones plus septentrionales. Actuellement, sa migration est tardive, commençant en septembre ou octobre, avec un retour vers la mi-mars.
Passif, sociable, et peu farouche, le serin cini aime partager son espace avec d’autres fringillidés, tout en restant actif et mobile dans ses déplacements.
Les perspectives pour le serin cini
Malgré une évolution favorable au cours du siècle dernier, une étude menée par Tendances et animaux a révélé une diminution de 54 % de la population en France depuis 1989. Bien que la baisse semble ralentir, il demeure difficile d’anticiper l’avenir de cette espèce, surtout que les raisons précises de ce déclin, communes à beaucoup d’autres passereaux, restent encore mal comprises.