Le pigeon colombin, souvent moins visible que ses cousins ramier ou biset, est une espèce unique en son genre, préférant principalement vivre dans des cavités situées dans de vieilles forêts. On peut également le repérer dans les zones urbaines si celles-ci comportent de grands arbres aux trous adaptés à sa taille. Après une période de déclin importante, ses populations se sont stabilisées en Europe, et il est désormais présent dans la majorité des régions françaises. Découvrons ensemble cette espèce discrète, tant par son apparence que par son comportement.
Qui est le pigeon colombin ?
Appartenant à l’ordre des colombiformes et à la famille des columbidés, comprenant notamment les tourterelles et autres colombes, le pigeon colombin, connu aussi sous le nom scientifique Columba oenas, est le plus petit parmi les trois principales espèces de pigeons présentes en Europe. Avec une taille moyenne d’environ 30 centimètres et un poids oscillant entre 250 et 300 grammes, il se distingue par sa silhouette élancée.
Quelles sont les caractéristiques du pigeon colombin ?
Son profil général rappelle celui des autres colombidés, mais son plumage présente moins de contrastes. Les parties supérieures affichent un gris aux reflets bleutés, agrémenté d’un tout petit trait noir sur les grandes couvertures alaires et d’une bande sombre à l’extrémité de la queue. Son buste a une teinte rosée, tandis que le cou montre un irisé vert. La tête est grise, avec des yeux brun foncé, et son bec présente une coloration ivoire avec une base rose. Ses pattes ont une teinte rougeâtre. Chez cette espèce, mâles et femelles se ressemblent, et elle ne possède pas la tache blanche qui est visible chez d’autres pigeons européens.
Où peut-on voir le pigeon colombin ?
Très répandu dans toute l’Europe, cet oiseau fréquente aussi bien les vastes forêts que certaines zones urbaines, à condition de disposer d’arbres anciens creux ou de cavités naturelles. Son aire de répartition s’étend du nord de l’Europe jusqu’à la Méditerranée, incluant aussi le Maroc et la Turquie. En altitude, il prospère dans les zones montagneuses au-delà de 2000 mètres. La majorité de ses populations européennes se concentrent en Scandinavie et dans le sud de la France, mais sa présence est inégale sur le territoire français, avec une forte densité dans la partie nord et une absence notable dans le sud-ouest, en Corse et dans les zones alpines les plus élevées.
Le pigeon colombin migre-t-il ?
C’est une espèce dont la migration est partielle. Les populations vivant dans les régions plus continentales, comme la Russie ou le nord de l’Europe, migrent vers la Méditerranée à l’automne, pour rejoindre des zones plus chaudes comme l’Italie, le sud de la France ou l’Afrique du Nord. En revanche, celles qui vivent dans des régions au climat plus tempéré, telles que la Grande-Bretagne ou certaines régions françaises, ont tendance à rester sédentaires ou à ne faire que de faibles déplacements.
Quel est son habitat naturel ?
Pour établir son territoire, le pigeon colombin privilégie deux types d’environnement. Pour nicher, il recherche des vieux boisements de feuillus offrant des cavités naturelles, souvent dans des hêtraies ou aux alentours de pics noirs. En leur absence, il occupe volontiers les cavités de frênes ou d’autres grands arbres creux en zone urbaine. Sur le plan alimentaire, il dépend d’espaces ouverts proches de ses sites de reproduction, tels que champs cultivés, jachères ou clairières. Il peut également se réfugier dans des sous-bois où la végétation est basse. Enfin, il peut aussi nidifier dans des falaises naturelles, en bord de mer ou en terrain intérieur, en utilisant des niches rupestres.
Que mange le pigeon colombin ?
Ce pigeon se nourrit exclusivement au sol, dans des habitats ouverts. Son régime alimentaire est principalement composé de végétaux : feuilles, jeunes pousses, bourgeons, ainsi que de graines, glands ou autres semences provenant de plantes cultivées ou sauvages, comme le blé, le maïs ou la renouée. Il arpente souvent les champs après la récolte pour picorer les restes laissés à terre. En période favorable, il peut également ingérer quelques petits insectes trouvés au sol.
Quelle est la manière de vivre du pigeon colombin ?
Contrairement à ses cousins ramier et biset, le colombin est plus réservé et peu visible. Son comportement discret, associé à son plumage peu contrasté et à son habitat forestier, contribue à sa modestie. Lors de la période de reproduction, il forme en général un couple monogame, laissant parfois de petites colonies où les nids sont espacés. Après la reproduction, il devient plus sociable, retrouvant une certaine vie communautaire lors des hivernages. Les oiseaux migrants se regroupent en petits ou grands groupes pour migrer vers le sud au début de l’automne, pour revenir à leurs sites de nidification dans le courant du printemps.
Comment procède-t-il pour se reproduire ?
La reproduction commence en hiver, avec la formation d’un couple soudé pour toute la vie. Le nid est une simple assemblée de brindilles placée dans une cavité ou, parfois, sans aménagement particulier. La femelle pond généralement deux œufs à un intervalle de deux jours, qui sont incubés par la mère durant 16 à 18 jours. À l’éclosion, les jeunes reçoivent une nourriture pâteuse régurgitée par les parents, appelée “lait de pigeon”. Graduellement, ils passent à un régime solide de graines, et à un mois, ils quittent le nid pour devenir indépendants. Selon la région, le cycle de reproduction peut comporter plusieurs pontes successives entre avril et juillet. La réussite de la reproduction est d’environ 40 %, avec environ la moitié des œufs éclosant et 70 % des poussins prenant leur envol. Le pigeon atteint sa maturité sexuelle l’année suivant sa naissance.
Le pigeon colombin est-il une espèce menacée ?
La population européenne a connu un déclin important à partir des années 1950, principalement en raison de l’usage intensif des pesticides et de la disparition de vieux arbres creux, essentiels à sa nidification. Cependant, selon le suivi des oiseaux communs, ses effectifs ont commencé à augmenter dans les années 2000. Bien que l’espèce ne soit plus aussi répandue qu’auparavant, sa situation est aujourd’hui jugée stable. L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) considère sa conservation comme une préoccupation mineure à l’échelle mondiale, européenne et nationale. En France, il peut être chassé, mais il faut également noter que plusieurs menaces persistent, comme la destruction de ses habitats ou la pratique sylvicole nuisible. La durée de vie moyenne d’un pigeon colombin en liberté atteint environ 12 ans.