Le passereau connu sous le nom de pigeon biset est considéré comme l’ancêtre du pigeon domestique que l’on observe communément dans nos villes comme dans nos campagnes. Devenu étroitement associé à l’humain au fil du temps, ce columbidé a désormais tendance à fréquenter principalement les zones peuplées, que ce soit en contexte urbain ou rural. Si la souche pure de cette espèce a pratiquement disparu à l’échelle mondiale, il existe encore quelques populations isolées, notamment sur des îles reculées d’Écosse, où une souche non hybridée a récemment été identifiée. Plus qu’un simple oiseau de passage, le pigeon biset se distingue par son plumage gris bleuté marqué par une écharpe verte et mauve, ce qui facilite son identification.
Qu’est-ce que le pigeon biset ?
Appelé aussi Columba livia, le pigeon biset appartient à la grande famille des columbidés, regroupant aussi les tourterelles et autres colombes. En France, il partage cette renommée avec le pigeon ramier et le colombin. Historiquement, son aire de répartition touchait le Maghreb, l’Asie centrale, et s’étendait jusqu’au sous-continent indien, en évitant la région himalayenne. En Europe, il était présent autour de la Méditerranée, dans la péninsule ibérique, sur la côte bretonne ainsi que sur les îles britanniques. La forme domestiquée de cette espèce a été introduite progressivement à l’échelle mondiale, notamment en Amérique du Nord dès le début du XVIIe siècle.
D’où provient le pigeon biset ?
La domestication du pigeon biset remonte à la fin du IIIe millénaire avant notre ère, en Mésopotamie. Depuis l’Antiquité, il a été utilisé non seulement pour sa viande et ses œufs mais aussi pour ses capacités de messager. Les populations de pigeons bisets présentes aujourd’hui proviennent généralement d’élevages d’où certains individus ont échappé à tout contrôle, un phénomène connu sous le nom de marronnage ou féralisation. Ces oiseaux sauvages ont parfois été en contact ou en hybridation avec des pigeons domestiques, rendant les lignées pures très rares. Récemment, en Écosse, des analyses génétiques ont permis d’identifier des populations de pigeons bisets qui n’ont jamais été domestiqués, conservant ainsi une souche véritablement sauvage dans ces îles isolées.
Comment distinguer le pigeon biset ?
Ce columbidé mesure généralement entre 29 et 37 cm de long, avec une envergure comprise entre 62 et 72 cm, et pèse autour de 300 g. Son corps est robuste, doté d’ailes fines et pointues, et sa tête présente une silhouette arrondie. Son bec est fin, court, et affiche une teinte grisâtre, avec une base blanche. La robe principale est d’un gris bleuté clair, relevée de reflets verts et mauves près du cou. Le croupion est blanc, tandis que ses ailes arborent deux bandes noires bien visibles. La couleur des plumes de la queue est gris foncé ou noir, et ses pattes pourpres, tout comme ses doigts. Son iris orangé à rougeâtre, entouré d’un anneau oculaire jaune, est très caractéristique. Les mâles sont généralement plus imposants que les femelles. À distance, il peut se confondre avec le pigeon ramier, mais en y regardant de plus près, des différences notables apparaissent : son cou et ses ailes portent des taches blanches, son bec est rougeâtre avec une extrémité jaune, ses yeux sont d’un jaune pâle et il est sensiblement plus grand.
- Son cou et ses ailes montrent des taches blanches ;
- Son bec présente une coloration rougeâtre avec une pointe de jaune ;
- Ses yeux sont d’un jaune clair ;
- Il est généralement plus volumineux que le pigeon biset.
Où trouve-t-on le pigeon biset ?
Originaire des régions rocheuses d’Eurasie, d’Afrique du Nord et de la péninsule arabique, le pigeon biset s’est répandu mondialement grâce à son lien étroit avec l’homme. Sa domestication et les introductions successives lui ont permis de coloniser la majorité des continents, à l’exception de l’Antarctique. En Europe, notamment, il est présent partout où l’on trouve des habitats favorables, même si on le remarque rarement au-dessus de 2000 mètres d’altitude, en haute montagne. Il occupe également une place importante dans l’environnement urbain, où il est souvent considéré comme un pigeon domestique ou sauvage.
Quels habitats privilégie-t-il ?
En milieu urbain, le pigeon biset domestique constitue souvent la majorité des columbidés. Il est très à l’aise dans les zones humaines, notamment dans les grandes agglomérations où la nourriture est abondante. On le voit fréquemment nichant dans les structures artificielles telles que les bâtiments, les églises, les ponts ou même les balcons. À l’état sauvage, ses sites de nidification sont souvent situés dans des cavités naturelles ou artificielles telles que des falaises, des cavernes ou des formations rocheuses proches des zones agricoles, où il trouve aussi sa nourriture dans les cultures et les décombres.
Que mange-t-il ?
Le régime naturel du pigeon biset est principalement constitué de graines sauvages ou cultivées, notamment diverses céréales comme le maïs ou l’orge, ainsi que de plantes rudérales. Il peut aussi consommer occasionalement des bourgeons, des feuilles, des fruits comme les cerises, ou des petits invertébrés tels que des araignées ou des insectes. En zone urbaine, il devient opportuniste, ingérant toute nourriture accessible, y compris des restes alimentaires (pain dur, épluchures). Son adaptation à la nourriture humaine favorise la formation de grandes colonies en lieux fréquentés par les humains, comme la célèbre place Saint-Marc à Venise où des milliers de pigeons se rassemblent.
Quel est son tempérament ?
Le pigeon biset urbain est une espèce profondément ancrée dans les environnements humains. Son comportement est très grégaire, il se déplace en groupes et construit souvent ses colonies dans des endroits où il peut se nourrir et nicher en sécurité. Sa vie sociale est manifeste tout au long de l’année, aussi bien pour la reproduction que pour l’alimentation. Lorsqu’il défend son territoire de nidification, seul un périmètre limité est protégé par le couple, mais sans agressivité majeure. Ce pigeon est également connu pour sa rapidité, pouvant atteindre des vitesses proches de 70 km/h dans ses vols.
comment se reproduit le pigeon biset ?
Naturellement monogame, le couple de pigeon biset reste fidèle tout au long de sa vie. Ils construisent un nid sommaire dans des cavités naturelles ou artificielles, utilisant principalement des végétaux secs. La reproduction est possible toute l’année, sauf en hiver, avec une incubation de 18 à 21 jours, assurée par les deux partenaires. Après éclosion, les oisillons sont nourris avec un « lait de pigeon », substance sécrétée par leur père ou leur mère, à l’aspect d’un lait caillé riche en protéines et en lipides. En une semaine, ils sont alimentés à base de graines ramollies et de fruits, régurgités par les adultes. Les jeunes quittent le nid vers leur cinquième semaine, et atteignent leur maturité sexuelle vers 5 mois. La durée de vie moyenne est de 6 ans à l’état sauvage, pouvant aller jusqu’à 10 ans en captivité.
Le pigeon biset est-il en danger ?
Les populations de pigeons bisets sauvages ont connu un déclin marqué durant le XXe siècle, en partie à cause de la chasse, des pesticides, et du mélange génétique avec les pigeons domestiques. Néanmoins, leur aire de répartition demeure vaste et l’espèce ne figure pas parmi celles en danger critique. Elle est aujourd’hui classée comme étant « préoccupante à l’échelle mineure » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). En milieu naturel, il reste chassable, mais en ville, sa présence peut susciter certains désagréments, notamment en raison des dégradations qu’il peut causer aux façades ou du bruit qu’il émet. Pour limiter ces nuisances, diverses mesures de prévention sont mises en place par certaines municipalités, telles que des campagnes d’effarouchement ou la capture à l’aide de nasses, toujours dans le respect du bien-être animal.