Il est toujours réjouissant d’entendre le son caractéristique du pic vert qui frappe le bois avec vigueur dans la nature ou dans nos jardins. Son apparition dans les espaces verts, notamment lorsqu’il explore les zones herbeuses ou les sentiers, est un spectacle charmant, surtout lorsqu’il s’adonne à sa recherche favorite : les colonies de fourmis. Découvrons plus en détail l’identité de cet oiseau trapu et coloré qui évoque presque un oiseau exotique.
Qui est le pic vert ?
Le pic vert, aussi appelé pivert, se distingue comme une espèce d’oiseau appartenant à l’ordre des piciformes et à la famille des picidés. Les oiseaux de cette famille sont parfaitement adaptés à la vie dans les arbres : ils disposent de pattes solides équipées de quatre doigts longs et griffus, avec deux tournés vers l’avant et deux vers l’arrière, facilitant leur préhension du bois et des branches. Sa queue, composée de plumes rigides et pointues, leur sert de support lorsqu’ils grimpe verticalement. Leur bec droit et tranchant leur permet de creuser le bois pour dénicher de la nourriture ou pour créer leur nid. Enfin, leur langue, longue et fine, s’étire pour capturer des insectes, qui constituent leur repas principal.
Comment reconnaître le pivert ?
Ce spécialiste du camouflage est un véritable festival de couleurs : son dos est d’un vert jaune brillant, son ventre tirant sur le gris vert, et sa tête arbore un rouge vif qui couvre la nuque. La distinction entre mâle et femelle se fait par la couleur de leur visage : le mâle possède une bande rouge à la moustache noire, alors que la femelle n’en a pas. Ses ailes, d’un gris profond avec des taches noires, sont également ourlées de vert-jaune. Son bec, de couleur jaunâtre, est sombre à la pointe. Les jeunes sont dotés d’un plumage plus pâle, parsemé de petites taches, et mesurent généralement jusqu’à 33 cm de long pour un poids d’environ 220 g. Leur envergure varie entre 40 et 42 cm.
Où vit le pic vert ?
Ce oiseau, qui a tendance à rester dans ses zones, vit en Europe, au nord de l’Afrique et dans l’ouest de l’Asie, en dehors des régions tempérées du nord. En France, il occupe la majorité du territoire, sauf dans le sud du Roussillon et l’est des Pyrénées où il est remplacé par une sous-espèce appelée « pic de Sharpe », distinctive par sa face plus grise et son bec plus court. En Corse, il ne fait que des apparitions occasionnelles.
Quel habitat privilégie-t-il ?
Le pivert favorise les forêts de vieux feuillus, jusqu’à 2000 mètres d’altitude, ainsi que les vergers, prairies et bosquets sauvages. Lorsqu’il évolue en montagne ou dans les zones tempérées, il peut aussi habiter des forêts mixtes. Il recherche principalement des espaces dégagés avec un accès au sol, où il peut chasser les insectes et trouver des endroits pour son nid. Présent également dans les zones urbaines ou péri-urbaines dotées d’espaces verts, il profite de ces environnements pour se nourrir et se reproduire.
Quelle est son alimentation ?
Le régime du pivert repose principalement sur les insectes, notamment les fourmis, qui constitue sa nourriture majoritaire. La recherche de colonies de fourmis dans les jardins est un comportement courant chez lui. Il ingère aussi d’autres insectes comme des coléoptères, des diptères, des chenilles ou des araignées, et peut occasionnellement manger des mollusques ou des larves. Sa longue langue, équipée de petits crochets à son extrémité, lui permet d’atteindre facilement les tunnels de bois ou de sol pour dénicher ses proies. En dehors des insectes, il consomme également des graines, des fruits, des baies ou des bourgeons de diverses plantes, mais évite généralement les points de nourrissage hivernal.
Mode de vie et comportement
Le cri distinctif du pivert ressemble à un ricanement rapide et bruyant, souvent accompagné de tambourinements sur les branches ou les troncs, qu’il utilise pour repérer la nourriture. Son tambour, créé en frappant le bois, sert à entendre la texture du bois et à localiser les insectes. Le pic vert évolue en solitaire durant la saison hors reproduction, mais forme des couples lors de la période de nidification, ou de petits groupes après que les jeunes ont émancipé. Son mode de vie inclut des déplacements et des appels très caractéristiques, facilement identifiables.
Comment se reproduit-il ?
Ce picophile creuse un trou principalement dans du bois mort pour y établir son nid, en le renforçant avec des copeaux. La construction dure environ trois semaines, et le couple peut réutiliser un ancien nid si l’endroit n’a pas été occupé depuis. La femelle pond jusqu’à sept œufs blancs, qu’elle incube seule pendant 18 à 21 jours, avec une prise en charge alternée par le mâle. Les jeunes, nourris par les deux parents, sortent du nid vers l’âge de trois semaines, puis restent encore quelques semaines avec leur famille avant de voler de leurs propres ailes.
Le pivert est-il une espèce en danger ?
Les principaux prédateurs de cet oiseau sont les chats domestiques et certains rapaces. La menace majeure reste cependant la déforestation, qui réduit ses lieux de nidification. L’étalement des cultures intensives, la disparition du vieux bois et l’utilisation abusive de produits phytosanitaires portent également préjudice à l’espèce, en empêchant notamment la présence de ses insectes favorites comme les fourmis.
Son statut de conservation
En France, entre 35 et 45 % des piverts européens ont trouvé refuge. Bien que leurs populations soient globalement stables, elles nécessitent une surveillance attentive, car elles n’ont pas encore retrouvé leur niveau d’avant le recul massif des décennies passées. L’Union internationale pour la conservation de la nature classe cette espèce en catégorie “préoccupation mineure”. Protégé par la convention de Berne via l’arrêté du 17 avril 1981, il est interdit de détruire ou capturer le pivert ainsi que ses nids ou œufs à tout moment, sur tout le territoire. La durée de vie moyenne de l’oiseau est d’environ 7 ans.