Avec ses dimensions impressionnantes et son poids conséquent, le pélican blanc se classe parmi les plus grands oiseaux aquatiques. Malgré sa taille imposante, il vole avec élégance et rapidité, pouvant atteindre des vitesses de 55 km/h. C’est un exemple d’animal piscivore, utilisant son long bec pour capturer ses proies en nageant, comme une véritable épuisette naturelle.
Qu’est-ce qu’un pélican blanc ?
Le pélican blanc est une espèce d’oiseau qui évolue dans les milieux aquatiques, faisant partie de l’ordre des pélécaniformes et de la famille des pélécanidés. Cette famille regroupe huit variétés différentes, telles que :
- Pélican blanc (Pelecanus onocrotalus)
- Pélican à bec tacheté (Pelecanus philippensis)
- Pélican à lunettes (Pelecanus conspicillatus)
- Pélican brun (Pelecanus occidentalis)
- Pélican d’Amérique (Pelecanus erythrorhynchos)
- Pélican frisé (Pelecanus crispus)
- Pélican gris (Pelecanus rufescens)
- Pélican thage (Pelecanus thagus)
Comment reconnaître le pélican blanc ?
Le pélican blanc possède une silhouette remarquable avec un long cou, un bec large pouvant atteindre 45 cm, et des ailes amples et fines. Son plumage est d’un blanc pur, à l’exception des rémiges noires présentes sous ses ailes. Chez le mâle, on distingue une petite huppe ébouriffée derrière la tête et, durant la période de reproduction, la poitrine prend une teinte rosée. La base de son bec, la poche de peau appelée sac gulaire, et le plastron exhibent une coloration jaune vif. Ses pattes, de teinte rose claire à orangée, ainsi que ses yeux noirs, finalisent son apparence. Mesurant entre 1,40 et 1,70 m pour une envergure pouvant atteindre 3,60 m, et pesant jusqu’à 11 kg, il figure parmi les oiseaux les plus lourds capables de voler. Comme d’autres palmipèdes, ses pattes comportent quatre doigts reliés par une membrane, tandis que les autres ont un pouce libre.
Où peut-on observer le pélican blanc ?
Le lieu de nidification du pélican blanc s’étale sur des zones peu continues, comprenant les rives de grands lacs et fleuves du sud-est de l’Europe (comme le delta du Danube, la mer Noire, la mer Caspienne), ainsi que dans l’ouest de l’Asie jusqu’aux régions septentrionales de l’Inde, et en divers points d’Afrique. La région la plus dense en colonies se trouve autour du lac Rukwa en Tanzanie, pouvant accueillir jusqu’à 40 000 couples. L’oiseau privilégie les environnements humides et aquatiques : eaux peu profondes, marais, roselières, estuaires, lagunes côtières et zones marécageuses végétalisées. En saison froide, il se rapproche des côtes pour coloniser les baies fermées, les lagons et les deltas.
Sa migration, est-elle régulière ?
Absolument, le pélican blanc est un oiseau migrateur. Lors de l’hiver, il se déplace vers des régions plus chaudes, principalement en Afrique subsaharienne, autour des grands lacs et rivières d’Afrique de l’Est et du Sud. Certains groupes migrent aussi vers l’Inde ou le Moyen-Orient. Leur parcours est souvent précis, parcourant parfois jusqu’à 5000 km pour rejoindre leurs sites d’hivernage. Ils profitent des courants aériens pour planer sur de longues distances et économiser leur énergie. Par exemple, ceux venant d’Europe de l’Est migrent généralement vers l’Afrique via la vallée du Nil, en traversant la Méditerranée et le Maghreb.
Que mange le pélican blanc ?
Il se nourrit exclusivement de poissons, préférant ceux de taille moyenne, entre 10 et 30 cm, faciles à avaler en une seule bouchée. Son alimentation inclut des espèces d’eaux douces ou saumâtres telles que les carpes (Cyprinus carpio), les poissons-chats (de diverses familles), les tilapias (cichlidés), les muges (Mugilidae), les éperlans (osmeridés) et certains poissons plats comme les soles, généralement présents près du fond.
Quelle technique de pêche utilise-t-il ?
Pour optimiser sa capture, le pélican blanc pratique souvent une pêche en groupe. Les oiseaux se positionnent sous forme d’un demi-cercle, créant une barrière pour pousser les poissons vers le rivage en nageant et battant des ailes. Lorsqu’ils ont piégé leurs proies, ils les attrapent dans leur long bec, en utilisant la poche de peau à l’avant, qu’on appelle sac gulaire. Capable de contenir jusqu’à 13 litres, ce sac peut stocker environ 4 kg de poissons qu’il pourra consommer plus tard. En plus de sa fonction de stockage, cette poche aide aussi à réguler la température corporelle lors des fortes chaleurs, tandis que le pélican consomme entre 1 et 1,5 kg de nourriture par jour.
Quel mode de vie adopte le pélican blanc ?
Très sociable, ce grand oiseau forme en colonies pouvant aller de quelques dizaines à plusieurs milliers d’individus. Lorsqu’il ne pêche pas, il se repose en se toilettant ou en lustrant son plumage pour maintenir son imperméabilité. En vol, il est élégant, avec le cou replié, comme d’autres oiseaux tels que le héron ou le marabout. Grâce à ses longues ailes, il exploite parfaitement les courants aériens pour réduire ses efforts lors de ses déplacements migratoires. Ces vols en groupe en formation en V, synchronisés, offrent un spectacle impressionnant.
Comment le pélican blanc se reproduit-il ?
Ce spécialiste de la vie de couple reste monogame, et ses partenaires s’unissent à vie. La période de reproduction débute généralement au printemps, après leur arrivée dans la zone de nidification. En colonies, les mâles séduisent les femelles par des reproductions visuelles et sonores, comme des mouvements du bec ou des cris. Leur nid, construit au sol ou dans la fourche de branches, est constitué de brindilles, de roseaux et d’autres matériaux végétaux, souvent dans des lieux isolés pour échapper aux prédateurs terrestres tels que les renards ou les chacals.
Comment élever ses petits ?
La femelle pond environ deux œufs, incubés en alternance par les deux parents pendant environ 35 jours. Ensuite, les adultes nourrissent leurs oisillons par régurgitation durant leurs premières semaines. Vers un mois, les jeunes quittent le nid pour rejoindre une crèche où ils restent entre 2 et 3 mois, période durant laquelle ils développent leur plumage et deviennent capables de voler. Une fois indépendants, ils rejoignent les adultes lors de la migration. La maturité sexuelle est atteinte entre 3 et 5 ans.
Le pélican blanc est-il en danger ?
En raison des prédateurs terrestres comme les crocodiles ou certains rapaces (aigles, corbeaux), les œufs et jeunes pélicans sont vulnérables. Mature, l’adulte est généralement peu exposé aux prédateurs naturels, sauf dans certaines zones où des espèces comme les crocodiles peuvent s’attaquer à eux. Sur l’ensemble de son aire de répartition, l’espèce n’est actuellement pas considérée comme menacée, étant classée en préoccupation mineure par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Cependant, ses populations pâtissent de la destruction de zones humides indispensables à leur survie, notamment à cause de l’urbanisation, de l’exploitation de l’eau ou encore de la pollution, qui dérèglent leur alimentation et leurs sites de nidification.
La protection du pélican blanc
Bien que l’espèce ne soit pas globalement en danger, des mesures de protection sont en place au niveau international, européen et national pour préserver ces oiseaux vulnérables. Ces réglementations consistent à sauvegarder leurs habitats, gérer les zones humides, et limiter les activités humaines nuisibles. Le pélican blanc bénéficie notamment de protections dans le cadre de plusieurs accords et conventions, tels que :
- L’Annexe II de la Convention de Berne
- L’Annexe II de la Convention de Barcelone (sur la protection des zones en Méditerranée)
- La Convention de Bonn (CMS), qui encourage la coopération entre pays pour la sauvegarde migratoire
- La Directive Oiseaux de l’Union européenne
- L’arrêté français du 29 octobre 2009, listant et protégeant les oiseaux en France
Leur espérance de vie peut atteindre 20 à 25 ans à l’état sauvage, et jusqu’à 30 ans en captivité.