Le milan royal : un rapace principalement européen

Accueil » Les animaux sauvages » Oiseaux » Le milan royal : un rapace principalement européen

De l’Europe vers le sud de l’Espagne, l’aire de présence du milan royal s’étend principalement sur tout le continent européen. En observant de plus près ce rapace, on découvre qu’il est particulièrement friand de petits mammifères, mais il n’hésite pas à consommer également des carcasses ou des restes d’animaux morts.

Description du milan royal

Le volatile connu sous le nom de milan royal, dont le nom scientifique est Milvus milvus, appartient à la famille des Accipitridés. Son aspect distinctif repose sur une queue longue, triangulaire et roux, avec une forme profondément échancrée. La tête de l’oiseau, majoritairement blanche avec des fines lignes noires, contraste avec son corps. Ses ailes présentent une coloration tricolore : du brun et du roux en surface, avec des bandes blanches épaisses visibles de dessous. Son bec est jaune avec une pointe noire, et ses yeux sont également jaunes. La taille de cette espèce varie entre 59 et 66 cm, avec un poids oscillant de 800 g à un peu plus de 1,2 kg. Comme chez la majorité des rapaces, la femelle est généralement plus imposante que le mâle.

Distribution géographique du milan royal

La présence du milan royal est surtout concentrée en Europe, son aire de diffusion couvrant des régions allant de l’ouest de l’Espagne jusqu’à la Russie. On le retrouve aussi dans plusieurs pays comme la France, l’Allemagne, la Lituanie et la Pologne. Alors que ses effectifs diminuent en Espagne, sa population connaît une croissance significative dans le nord, notamment en Scandinavie, où il s’est peu à peu implanté dans le sud de la Suède. Les Îles britanniques ont également vu cette espèce se développer grâce à une politique de conservation efficace. Ce rapace est également partiellement migrateur : lors de la saison automnale, les individus du nord migrent principalement vers le sud de la France, l’Espagne ou même jusqu’au nord du Maroc, en fonction des conditions.

Habitats du milan royal

Le milan royal privilégie les espaces ouverts à la campagne, notamment les zones agricoles où l’élevage et la culture coexistent, ou encore les terres cultivées riches en nourriture pour lui. Il affectionne aussi les milieux humides et les prairies, les zones herbeuses telles que les pâturages, les plaines ou les prairies jusqu’à une altitude de 1400 mètres. En revanche, il évite les forêts trop denses ou trop boisées, car pour nourrir ses jeunes, il doit pouvoir survoler son territoire ou se percher à proximité. Il préfère les petits bois, les clairières, les lisières, ainsi que les bosquets ou alignements d’arbres qui parsèment la campagne.

Régime alimentaire du milan royal

Ce rapace est principalement opportuniste, adaptant son alimentation selon ce qui est disponible localement. Sa nourriture de prédilection se compose de petits mammifères tels que campagnols, taupes, mulots ou souris, qu’il repère en altitude. Il les capture souvent en effectuant des cercles aériens pour ensuite piquer rapidement ses proies. Il lui arrive aussi de s’approprier des proies d’autres oiseaux comme des buses ou des hérons, ou encore de piller des nids. En complément, il consomme des amphibiens, des reptiles, de jeunes passereaux ou corvidés, ainsi que divers invertébrés comme les insectes ou les lombrics. En tant que charognard, il se nourrit également de cadavres d’animaux trouvés sur la route, aux abords des élevages ou dans les champs fauchés, ce qui fait de lui un acteur important dans le nettoyage de son environnement.

Comportement du milan royal

Lors de la période de reproduction, en présence d’une ponte ou de jeunes, le milan royal adopte un comportement territorial en évacuant ou en chassant ses concurrents de la zone de nidification afin d’assurer une alimentation suffisante à ses poussins. Une fois la saison de reproduction terminée, il redevient généralement solitaire, mais peut se rassembler avec d’autres individus autour de sites riches en nourriture. Il est aussi fréquent de le voir tournoyer au-dessus des décharges publiques. Le soir venu, plusieurs individus peuvent atteindre des dortoirs communs, parfois formés d’une centaine d’oiseaux.

Reproduction du milan royal

Les couples qui ne réutilisent pas leur ancien nid construisent une nouvelle plateforme en recyclant des nids abandonnés d’autres rapaces ou corvidés, souvent placée dans un arbre dont la fourche supporte la structure. Ils assemblent de petites branches sèches, qu’ils complètent avec des matériaux variés tels que de l’herbe, des bouts de tissu, de plastique ou de papier. La ponte comporte généralement deux ou trois œufs d’un blanc crème tacheté de rouge ou de brun. L’incubation dure entre 30 et 32 jours, avec un mâle apportant de la nourriture à sa compagne ainsi qu’aux jeunes dès leur éclosion. Les poussins restent une quarantaine de jours au nid avant d’apprendre à voler, puis à s’éloigner progressivement. La famille se maintient jusqu’à ce que les jeunes atteignent l’indépendance vers 50 jours.

Population et menaces du milan royal

Même si cette espèce bénéficie de protections, plusieurs facteurs naturels et humains mettent en danger sa survie. La mortalité des jeunes, la prédation ou la compétition pour la nourriture font partie des défis auxquels il doit faire face. Sur le plan anthropique, l’utilisation de pesticides pour protéger les cultures contribue à sa reduction, car il chasse souvent dans des zones proches des activités agricoles et peut ingérer des rongeurs contaminés. La collision avec des véhicules sur les routes, ou encore les électrocutions causées par des lignes électriques haute tension, constituent aussi des dangers majeurs. Face à ces menaces, l’Union mondiale pour la nature (Tendances et animaux) considère le milan royal comme « quasi menacé ». Divers programmes de conservation ont permis d’améliorer la situation dans certains pays, notamment en France où il est intégralement protégé. La durée de vie moyenne de cette espèce sauvage oscille entre 22 et 26 ans.