Le Merle noir : un oiseau remarquable des environnements urbains et ruraux

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présent dans de nombreux jardins, qu’ils soient en milieu urbain ou rural, le merle noir est apprécié pour son chant mélodieux. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cet oiseau ne cause pas de nuisances ; au contraire, il est un véritable atout pour les jardiniers. En se nourrissant de petits mollusques et d’insectes nuisibles, même lorsque ses préférences incluent des fruits d’été, il aide à maintenir l’équilibre dans les vergers, jardins d’agrément et potagers. Focus sur cet oiseau à la robe sombre, à la fois élégant et courageux.

Qui est le merle noir ?

Le merle noir, dont le nom scientifique est Turdus merula, appartient à la famille des turdidés, la même que celles des grives ou des solitaires. Ces oiseaux de taille moyenne à grande ont généralement un bec robuste et allongé, ainsi que des pattes solides. Leur régime alimentaire, principalement composé d’insectes, de larves et de fruits, varie selon les saisons. La région européenne constitue la zone de référence pour cette espèce, qui comprend une diversité de sous-espèces réparties géographiquement, chacune adaptée à son environnement. Parmi elles :

  • Turdus merula merula en Europe ;
  • Turdus merula mauretanicus dans le Maghreb ;
  • Turdus merula cabrerae aux Canaries et à Madère ;
  • Turdus merula aterrimus dans le sud-est européen ;
  • Turdus merula azorensis aux Açores ;
  • Turdus merula syriacus au Moyen-Orient ;
  • Turdus merula intermedius en Sibérie et en Asie centrale.

Comment reconnaître le merle noir ?

Le merle noir, qui est le plus grand des turdidés courant dans la zone ouest du Paléarctique, affiche une taille comprise entre 24 et 25 cm, avec une envergure d’environ 36 cm et un poids oscillant entre 85 g en été et 110 g en hiver. Son dimorphisme sexuel est marqué :

  • Le mâle adulte se distingue par ses pattes colorées d’un brun sombre, son plumage entièrement noir avec des reflets gris bleuté, et un œil entouré d’un anneau oculaire jaune vif ou orangé. Son bec, contrastant avec son corps sombre, est d’un jaune brillant ; cette coloration vive peut aussi renseigner sur son état de santé et la qualité de son environnement.
  • La femelle, ou merlette, affiche des plumages bruns et roux, avec une gorge pâle striée de pommelures et un poitrail de teinte claire. Son œil est circonscrit d’un cercle brun pâle, et son bec, moins éclatant, présente une couleur marron avec parfois une nuance jaunâtre.
  • Les jeunes ressemblent à la femelle, avec un plumage souvent moucheté et plus foncé. Leur anneau oculaire est peu visible, et leur bec n’acquiert sa teinte définitive qu’à l’âge d’un an. La mue juvénile, qui survient généralement entre août et octobre, fait passer ces oiseaux à un plumage adulte. Les plus sombres tendent à être des mâles, facilitant ainsi leur identification tout au long de leur croissance.

Le merle est-il toujours noir ?

Des anomalies de pigmentation peuvent parfois apparaître chez ces oiseaux, et bien que rares, elles sont plus fréquentes que dans d’autres espèces. Parmi ces variations :

  • Les merles albinotiques naissent avec une coloration entièrement blanche, dû à une mutation empêchant la production de mélanine ;
  • Certains mués présentent un leucisme, caractérisé par des zones blanches, principalement aux extrémités, et dont la fréquence pourrait être amplifiée par la proximité génétique des populations ;
  • Une condition appelée schizochromie provoque l’absence de certaines pigments dans les plumes ;
  • Le vieillissement ou une carence en vitamines peut aussi entraîner une décoloration, notamment la canitie, responsable d’une apparence plus pâle avec le temps.

Où trouve-t-on le merle noir ?

Le territoire de répartition du merle noir couvre tout le secteur ouest du Paléarctique. L’espèce est présente en Europe, depuis l’Atlantique jusqu’aux rives de la Volga, en incluant les îles comme les Açores, Madère et les Canaries. Au nord, on le retrouve jusqu’aux régions montagneuses de Scandinavie, tandis qu’au sud, sa présence s’étend au Maghreb, à l’Asie mineure, au Caucase, et jusqu’au nord de l’Iran. Introduit également en Nouvelle-Zélande et en Australie, le merle noir adopte un mode de vie migratoire ou sédentaire selon sa zone géographique. Les populations les plus au nord et celles de l’est migrent vers le sud à chaque saison froide, tandis que d’autres restent toute l’année en place.

Quel habitat privilégie le merle noir ?

Bien qu’étant principalement forestier, le merle noir est une espèce extrêmement adaptable qui colonise aussi bien les massifs forestiers profonds que les zones urbaines. Sa tendance à fréquenter les lisières et zones d’écotone lui permet de tirer parti des environnements variés. Préférant les feuillus, il s’installe également dans les forêts mixtes et, dans une moindre mesure, dans les forêts de conifères. En altitude ou dans des régions plus froides, il cohabite avec une espèce apparentée, le merle à plastron, un migrateur mieux adapté aux conditions extrêmes. Le merle noir se nourrit principalement au sol et construit ses nids dans les arbustes ou dans les arbres, souvent dans des endroits bien cachés.

Qu’est-ce que le merle noir mange ?

Oiseau omnivore, le merle noire adapte son alimentation à la saison. Au printemps et en été, il consomme beaucoup d’insectes, de larves, de chenilles et parfois des araignées, tout en profitant des fruits sauvages comme les mûres, le sureau ou encore l’églantier. Les fruits d’été, comme les cerises, lui sont également prisés. En hiver, quand la nourriture est rare, il se tourne vers les fruits épineux, et n’hésite pas à fréquenter les mangeoires pour compléter son régime. Son mode de recherche de nourriture, qui consiste à fouiller le sol en écarter les débris végétaux avec ses pattes, le rend très efficace, surtout en période froide. Son plumage noir lui sert aussi de repère, puisqu’il se reconnaît facilement à sa tenue sombre et à son comportement actif au sol.

Le merle noir est-il un oiseau grégaire ?

En dehors de la période de reproduction, le merle noir a un comportement plutôt sociable, mais il ne forme pas de groupes organisés. Lorsqu’il migre, il voyage souvent seul ou en petits groupes dispersés. Durant la saison de reproduction, il devient très territorial : les mâles se perchent haut dans les arbres pour chanter à tue-tête, marquant leur territoire avec un chant clair et fluet. Des poursuites ou des altercations peuvent survenir entre mâles pour défendre leur espace, bien que ces confrontations restent limitées.

Comment se reproduit le merle noir ?

Au début du printemps, généralement fin février ou début mars, le merle chante pour attirer une partenaire. Lors de l’accouplement, la femelle construit seule un nid avec des matériaux trouvés dans son environnement, comme des brindilles, des plumes ou des débris végétaux. Elle le dépose souvent dans une branche touffue, un buisson, ou une haie dense. La ponte comprend généralement entre 3 et 5 œufs, et la femelle peut effectuer jusqu’à trois couvées par an. Après une incubation d’environ deux semaines, les oisillons voient le jour. Tandis que les parents leur apportent de la nourriture pendant près de cinq semaines, les jeunes commencent à voler à l’âge de 15 jours, mais restent encore dépendants au nid pendant quelques semaines supplémentaires jusqu’à leur autonomie complète.

Quel rôle écologique joue le merle noir ?

Mal souvent mal perçu en raison de son appétit pour les fruits, le merle noir joue un rôle crucial dans la régulation des populations d’insectes et de mollusques nuisibles. En consommant limaces, escargots, chenilles et autres insectes, il contribue à réduire l’usage de produits phytosanitaires dans les jardins et vergers. Sa présence dans ces espaces favorise un équilibre naturel et limite la propagation de ravageurs, offrant ainsi un service écologique précieux tout en permettant de récolter quelques fruits chaque année.

Le merle noir est-il une espèce protégée ?

Ce passereau connaît une mortalité accrue durant la période de nidification, principalement entre mars et juin. Les principaux prédateurs sont les chats domestiques, certains rapaces, les corvidés qui s’attaquent aux œufs, ainsi que les renards ou fouines qui ciblent les œufs ou les jeunes. Les accidents de la circulation constituent également une menace. Le manque de nourriture, notamment lors des sécheresses, peut entraîner la mortalité des oisillons. Malgré cela, le merle noir n’est pas considéré comme menacé à l’échelle mondiale ; il est même classé comme espèce « préoccupante mineure » par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). En France, il n’est pas protégé en tant que telle et est considéré comme un oiseau pouvant être chassé selon la réglementation en vigueur. L’espérance de vie moyenne de cet oiseau est d’environ 15 ans.