Le Kiwi australien : un représentant endémique de Nouvelle-Zélande incapable de voler

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Exclusivement présent en Nouvelle-Zélande, le kiwi australien a perdu ses capacités de vol au fil de l’évolution, ce qui le rend particulièrement vulnérable face à ses prédateurs. Ce petit oiseau brun, à la silhouette de poire, incarne une adaptation unique à son environnement.

Le kiwi australien, un oiseau qui court

Le kiwi australien (Apteryx australis) se distingue comme un oiseau incapable de voler, faisant partie de l’ordre des apterygiformes et de la famille des aptérygidés. Contrairement à d’autres oiseaux capables de courir, il ne possède pas de bréchet, cette structure osseuse essentielle aux muscles pectoraux des volants. Avec le temps, ses ailes ont régressé, perdant leur fonction, ce qui lui confère une silhouette adaptée à la marche. Son nom, issu de la langue maorie, en fait également le symbole emblématique de la Nouvelle-Zélande. Ce petit animal mesure généralement entre 50 et 65 centimètres (avec une femelle souvent plus grande que le mâle) et pèse de 1,5 à 3,5 kilogrammes.

Un bec aux narines proéminentes

La petite taille de ses ailes, qui ressemblent à de simples moignons de quelques centimètres, est complétée par une série de treize rémiges. Son corps, en forme de poire, est recouvert d’un plumage brune et rousse évoquant des « cheveux » pour se fondre dans son environnement naturel. Ses pattes, courtes et robustes, sont partiellement recouvertes d’écailles cornées. Représentant un tiers de son poids total, elles lui permettent d’être un coureur efficace. Son long bec, qui peut atteindre de 13 à 20 cm, est légèrement courbé vers le bas, et à son extrémité, il possède des narines, tandis que sa racine est équipée de vibrisses tactiles, lui permettant de détecter ses proies par le toucher.

Un habitat exclusivement néo-zélandais

Le kiwi australien vit uniquement dans la région sud-ouest de la Nouvelle-Zélande, privilégiant les forêts très denses ou les prairies à hautes herbes. Le jour, il se réfugie en creusant dans un terrier ou en trouvant refuge dans une cavité naturelle comme une crevasse ou un arbre creux. La nuit, il parcourt la végétation basse, notamment les fougères et les bois morts, pour chercher sa nourriture. L’île Stewart constitue une exception : ici, l’oiseau actif la nuit cherche sa nourriture pendant la journée.

Une vision peu développée, mais un odorat aiguisé

Omnivore, avec une tendance carnivore, le kiwi australien se nourrit d’insectes, larves, araignées, escargots, ainsi que de petits invertébrés aquatiques. En périodes sèches, il peut aussi consommer des fruits et baies tombés au sol. Sa faiblesse visuelle est compensée par un sens de l’odorat et de l’ouïe particulièrement développé, qui lui permette de localiser ses proies. Son bec, doté de vibrisses tactiles et de narines, lui sert à sonder le sol et à percevoir les odeurs et vibrations pour détecter insectes et autres petits êtres vivants sous la surface.

Un animal discret, prêt à se défendre

La nature réservée du kiwi australien limite ses observations, car il est principalement actif durant la nuit ou par temps orageux. Cette stratégie de camouflage et de nocturnité contribue à sa protection, surtout parce que ses ailes atrophiées le rendent vulnérable face aux prédateurs. En cas de menace, il n’hésite pas à nager dans des eaux peu profondes pour s’éloigner. Très territorial, il défend son espace en s’accrochant à une branche avec son bec, puis en attaquant ses intrus avec ses griffes acérées. Aucun prédateur n’ose s’approcher sans subir de sévères blessures.

Un engagement à vie pour le couple

L’espèce est monogame et forme des couples fidèles tout au long de leur vie. Ils se réunissent en couple dans un terrier ou une cavité naturelle pour pondre leur œuf, souvent dans un creux d’arbre ou de roche. La femelle dépose un œuf blanc de près de 430 grammes, représentant environ 15 % de son poids, qu’elle partage avec le mâle pour l’incubation durant 84 jours. La première couvée peut être remplacée en cas d’échec. À la sortie du nid, les jeunes sont couverts d’un duvet brun uniforme, semblable à celui de leurs parents. Ils se sevrent en quelques semaines, puis quittent le nid quelques semaines plus tard. Leur croissance vers la taille adulte se termine vers 18 à 20 mois, et leur maturité sexuelle est atteinte vers 14 mois chez les mâles et à 2 ans chez les femelles.

Un statut vulnérable en danger

La situation du kiwi australien est préoccupante en raison de la prédation par de nombreux animaux introduits, tels que chiens, chats, hermines, furets, et rapaces. Cette pression a empêché une majorité de jeunes d’atteindre la maturité, avec un taux d’émergence de seulement 16 %. La déforestation, qui a réduit considérablement ses habitats, a aussi fortement contribué à son déclin, avec une perte estimée à 86 %. La longévité moyenne en milieu sauvage varie entre 30 et 35 ans. Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature, cette espèce est classée comme vulnérable sur la liste rouge mondiale, face à la menace d’extinction.

Un dispositif de protection efficace

Depuis la fin du XIXe siècle, le kiwi australien bénéficie d’une protection légale, et ses habitats naturels sont déclarés parcs nationaux ou réserves. À partir du début des années 2000, des programmes de sauvegarde ont été mis en place, notamment en recueillant et en élevant en captivité les œufs et jeunes oiseaux afin de renforcer leur survie. Ces initiatives ont permis une augmentation notable de leur population. Par ailleurs, des plans de gestion ont été déployés pour contrôler ou éliminer les prédateurs dans plusieurs régions de la Nouvelle-Zélande, afin de préserver cette espèce emblématique.

Crédit photo : Glen Fergus