Le colibri se distingue par une intelligence remarquable, un cœur particulièrement volumineux, et une capacité étonnante à battre des ailes à grande vitesse, jusqu’à cent fois par seconde, tout en étant capable de reculer en vol. Cet oiseau d’envergure minuscule fascine par ses caractéristiques exceptionnelles.
Découverte du colibri, ou oiseau-mouche
Également appelé oiseau-mouche, le colibri (Cynanthus latirostris) appartient à l’ordre des Apodiformes et à la famille des Trochilidés. Sur la planète, on compte près de 340 variétés différentes. Son long bec acéré peut mesurer jusqu’à dix centimètres. La taille et le poids du colibri varient selon les espèces : le plus petit, le colibri d’Elena, ne pèse que 2 grammes pour une longueur de 5 centimètres, tandis que le plus grand peut mesurer 30 centimètres et afficher un poids de 17 grammes. Leur plumage dense, souvent très coloré, arbore des teintes allant du brun au vert, en passant par le rouge et le noir.
Le vol en arrière du colibri
Grâce à l’architecture de ses ailes, le colibri possède la capacité unique de voler en marche arrière, tout en réalisant environ 50 battements d’ailes par seconde — voire jusqu’à 100 chez certaines espèces. Selon des recherches réalisées aux États-Unis, cet oiseau peut atteindre une vitesse moyenne de 56 km/h, avec des pointes à presque 100 km/h. La puissance de ses muscles pectoraux, représentant près d’un quart de son poids, est essentielle à ses prouesses aériennes, bien plus développée que chez l’humain. Le son de ses battements d’ailes, variant selon les espèces, constitue un bourdonnement distinctif. Maître du vol stationnaire, il peut aussi effectuer des plongées rapides ou reculer, une aptitude unique parmi les oiseaux.
Les caractéristiques remarquables du colibri
Le colibri possède plusieurs traits physiques remarquables qui renforcent son individualité :
- Son cerveau, représentant 4,2 % de son poids total, se positionne comme le plus gros ratio cérébral parmi tous les oiseaux.
- Son cœur, pesant environ 2,4 % de sa masse corporelle, est proportionnellement le plus volumineux, surpassant celui des autres espèces comme le corbeau qui en possède 1 %.
- Sa température interne atteint jusqu’à 40°, et pour la réguler, il respire rapidement, jusqu’à 250 fois par minute au repos et plus de mille en plein vol.
- Pendant son sommeil, il entre dans une phase d’énergie réduite appelée torpeur : sa fréquence cardiaque et respiratoire diminuent, et sa température corporelle chute à 21°, rendant l’oiseau inactif même face à un danger.
Le colibri, un habite strictement américain
Ce petit oiseau ne se trouve qu’en Amérique, allant de l’Alaska jusqu’à la Terre de Feu, et occupant des habitats allant des forêts de plaines aux régions montagneuses. L’Équateur concentre la majorité des espèces. Selon les zones, il privilégie des milieux variés comme les régions semi-arides, les plaines ou les zones en altitude. Moins adepte des forêts tropicales épaisses, il préfère les zones où il y a une abondance de fleurs, notamment à moins de cinq mètres du sol, pour y construire ses nids.
Le rôle crucial du colibri dans la pollinisation
Ce volatile se nourrit principalement de nectar, qu’il prélève dans les fleurs colorées, en battant vigoureusement des ailes pour rester stationnaire. Il vole d’une plante à l’autre, aspirant le suc avec sa longue langue bifurquée, et agit ainsi comme un pollinisateur précieux pour de nombreuses espèces végétales. En plus du nectar, le colibri capture aussi de petits insectes en vol ou dans leur environnement immédiat, qu’il consomme pour compléter son alimentation quotidienne, qui peut atteindre son propre poids en nectar absorbé chaque jour.
Le comportement de reproduction chez le colibri
Lors de la saison des amours, le mâle réalise une parade aérienne élaborée, ponctuée de chants et de vols spectaculaires. La femelle, attentive, montre son intérêt en restant immobile puis en émettant de faibles vocalises. La rencontre aboutit à l’accouplement, après quoi le mâle, souvent polygame, quitte la femelle pour se consacrer à d’autres partenaires. La femelle prend en charge seule la construction du nid, l’incubation et l’élevage des jeunes.
Le nid du colibri et ses choix d’emplacement
Le nid, généralement construit sous des feuilles, est un petit réceptacle en forme de coupelle, élaboré à partir de mousse, fibres végétales, débris d’écorce ou duvet, souvent à proximité du sol ou en hauteur selon les conditions. La durée de fabrication est de cinq à dix jours. Certains nids peuvent atteindre une taille considérable par rapport à l’oiseau, jusqu’à vingt fois sa propre taille, selon l’espèce et l’environnement.
La croissance rapide des jeunes colibris
Après la ponte, la femelle couve deux œufs en deux jours, avec une incubation de 16 à 19 jours. Les nouveaux-nés, minuscules et nus, restent aveugles et découvrent le monde après une dizaine de jours. La mère leur apporte des insectes pour leur alimentation, en plusieurs sessions quotidiennes, jusqu’à leur envol qui survient environ 26 jours après leur naissance. Elle continue de prendre soin d’eux pendant plusieurs semaines après leur départ du nid.
Prédateurs et défense du colibri
Grâce à sa petite taille et sa mobilité exceptionnelle, le colibri a peu de prédateurs naturels. Il n’hésite pas à se défendre agressivement en piquant ses ennemis avec son bec. Cependant, les plus grandes espèces peuvent tomber sous la menace de rapaces comme certains faucons ou de serpents arboricoles opportunistes. La destruction de son habitat peut également compromettre ses ressources alimentaires. La majorité des espèces de colibris ne sont pas en danger, à l’exception de certaines comme le colibri roux, considéré comme “quasi menacé” par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).