Ses plumes d’un noir lustré, sa tête ornée d’un teint bleu vif et ses caroncules rouges flamboyantes lui confèrent une apparence unique. Cependant, la caractéristique qui distingue véritablement le différencie des autres espèces est son casque remarquable. Attention toutefois : malgré son allure incroyable, cet oiseau est considéré comme l’un des plus dangereux au monde, et il est préférable de ne pas s’en approcher de trop près.
Le casoar à casque, un oiseau incapable de voler
Appelé aussi Casuarius casuarius, cet oiseau appartient à la famille des casuariidés, au sein de l’ordre des casuariiformes. Comme d’autres oiseaux de taille élancée comme l’autruche ou l’émeu, il ne possède pas la capacité de voler, faute de présence d’un os spécifique, le bréchet, qui sert normalement d’attache aux muscles permettant la volée. La femelle est généralement plus grande que le mâle. La taille de cet oiseau varie de 1,50 à 1,80 m selon le sexe, pour un poids qui peut atteindre entre 40 et 70 kilogrammes. Après l’autruche et l’émeu, il occupe la troisième place parmi les plus grands oiseaux du globe. Malgré sa masse, il peut courir à une vitesse allant jusqu’à 50 km/h et sauter près de 2 mètres dans les airs. Deux autres espèces existent : le casoar à cou doré (Casuarius unappendiculatus) et le casoar nain (Casuarius bennetti).
Le plumage coloré du casque
Ce spécimen affiche une silhouette robuste avec une petite tête surmontée d’un casque en forme de crête, recouvert d’une couche épaisse de kératine. Son plumage noir, évoquant la texture de cheveux, protège l’oiseau contre l’humidité et les épines de la forêt tropicale. La tête et le cou arborent une teinte bleue, ponctués de longues caroncules rouges vif qui pendent. Son bec, légèrement recourbé vers le bas, ainsi que ses pattes, sont de couleur grise. Parmi ses six doigts puissants, deux sont munis de griffes acérées pouvant mesurer jusqu’à 12 cm, semblables à des lames de couteau.
L’un des oiseaux les plus dangereux du monde
Connu pour son tempérament agressif, le casoar peut infliger des blessures graves avec ses griffes acérées, capables de pénétrer la peau en un seul coup. Lors d’une attaque, il bondit en l’air et abat son arme mortelle sur l’adversaire. Étant habitué à la présence humaine, notamment lorsqu’on le nourrit ou qu’on l’approche, il ne montre plus de crainte et peut devenir hostile, parfois même charger des véhicules ou entrer dans des habitations. Sa réaction défensive est renforcée lorsqu’il doit protéger sa progéniture. Sa dangerosité est comparable à celle d’un alligator, faisant de lui un animal redoutable.
Son habitat en Asie et en Océanie
Le casoar à casque est principalement localisé dans les îles indonésiennes de Ceram et Aru, en Nouvelle-Guinée, ainsi que dans le nord-est de l’Australie. Il fréquente généralement des zones situées à une altitude moyenne ne dépassant pas 1000 mètres, où il évolue dans des forêts tropicales humides, pluvieuses et marécageuses. Ses deux proches cousins, le casoar à cou doré et le casoar nain, sont exclusivement présents en Nouvelle-Guinée.
Le rôle écologique du casoar, dispersant des graines
Omnivore avec une préférence pour les fruits, le casoar à casque se nourrit principalement de plantes fruitières qu’il cueille sur le sol ou en arrachant les fruits des branches basses. Il consomme aussi des champignons et des aliments d’origine animale, comme des insectes, mollusques, petits rongeurs ou charognes. En période de pénurie alimentaire, il peut s’attaquer aux jardins et vergers alentours. En jouant un rôle crucial dans l’écosystème, il contribue à la dispersion de graines petites et grosses sur de longues distances via ses excréments, aidant ainsi à la régénération de la forêt tropicale.
La femelle, dominante et territoriale
Après avoir quitté ses parents, cet oiseau préfère s’établir seul, souvent en évitant ses congénères, qu’il défend vigoureusement. Lorsqu’il croise un rival mâle, il gonfle ses plumes et engage une lutte jusqu’à ce que l’un d’eux se retire. En présence d’une femelle, celle-ci adopte une posture de menace pour repousser le mâle. Durant la saison de reproduction, c’est elle qui choisit son partenaire. Solitude et discrétion caractérisent cet oiseau, qui disparaît rapidement dans la dense végétation au moindre signe d’intrusion. Bien qu’étant principalement sédentaire, il peut effectuer quelques déplacements pour chercher de la nourriture entre ses sessions de repos matin et soir.
La reproduction et l’élevage des jeunes
Les périodes de reproduction correspondent aux mois où les fruits sont abondants, généralement entre juin et octobre. Pendant cette saison, la femelle tolère la présence de plusieurs partenaires, qu’elle chasse ou avec lesquels elle s’accouple après une parade de menaces. Elle construit un nid sommaire en graissant le sol et y dépose une poignée de végétaux. La femelle pond entre trois et six œufs, qui sont couvés par le mâle durant environ 50 jours. Ce dernier se charge également de nourrir, de protéger et de prendre soin des jeunes. Après leur éclosion, les jeunes restent dépendants jusqu’à 9 mois, atteignant la maturité sexuelle vers 3 ans.
Le casoar à casque, un animal sans prédateurs naturels
Les jeunes sont vulnérables face à des prédateurs comme les renards ou les chiens sauvages, mais l’adulte, quant à lui, ne possède pas de prédateurs directs. Les principales menaces qui l’affectent concernent la destruction de son habitat (pâturages, plantations), la chasse illégale et les accidents routiers. Aujourd’hui, l’espèce n’est pas considérée comme en danger critique, bien qu’elle ait été classée vulnérable par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) entre 1994 et 2016. Sa longévité est comprise entre 15 et 20 ans en liberté, pouvant atteindre 40 ans en captivité.