En bord de côte, diverses espèces d’oiseaux typiques de cet environnement peuvent être observées. Parmi elles, la mouette occupe une place importante. Savez-vous qu’il existe plusieurs types de mouettes ? En France, les plus rencontrées sont la mouette rieuse, la mouette tridactyle et la mouette blanche. Pouvez-vous repérer leurs différences ? Nous vous invitons à découvrir ces variations pour ne pas manquer l’opportunité d’en reconnaître une si vous en croisez une, ce qui n’est pas forcément évident en bord de mer, comme vous le comprendrez bientôt…
La mouette rieuse au sein de la famille des oiseaux
Les oiseaux appartenant à la famille des Laridés se regroupent en trois sous-groupes : les Larinés, les Sterninés et les Rynchopinés. La première catégorie comprend la majorité des mouettes et des goélands, dont la mouette rieuse fait partie. Leur classification a été affinée récemment grâce aux avancées en biologie moléculaire. La mouette rieuse est désormais classée dans le genre des Chroicocephalus, qui rassemble douze espèces de mouettes, souvent appelées mouettes masquées, ainsi qu’un goéland.
Il n’est pas toujours évident de différencier les goélands des mouettes. Ces oiseaux se caractérisent par de longues ailes pointues, des pattes courtes et des pieds palmés. Parmi les Larinés, dont environ cinquante espèces existent, la queue a une forme carrée. La plupart d’entre eux affichent une majorité de plumes blanches avec un dos et des ailes gris, et une tête également blanche.
Ces oiseaux sont généralement attirés par les déchets humains. Autrefois, lorsqu’il était autorisé de déverser des ordures à ciel ouvert, ils se rassemblaient par milliers autour de ces décharges. On les retrouve aussi dans les ports de pêche, mais leur présence s’étend de plus en plus à l’intérieur des terres. Plutôt que de plonger d’une grande hauteur, ils préfèrent chasser leur nourriture en la repérant depuis la surface de l’eau. Leur vol est puissant, régulier, et certaines espèces ont l’habitude de planer longuement au-dessus des sites qu’elles fréquentent.
Caractéristiques de la mouette rieuse
La mouette rieuse, de taille moyenne, mesure entre 30 et 40 cm de long pour un poids variant de 200 à 350 grammes. Son envergure peut atteindre de 85 cm à plus de 1,10 m. Elle se déplace avec rapidité en vol, mais est également capable de planer avec aisance. Elle peut même évoluer lors des tempêtes, ce qui témoigne de sa robustesse.
Une de ses particularités distinctives réside dans la coloration de sa tête, qui varie selon la saison. En hiver, elle est presque entièrement blanche, avec une tache grisâtre derrière l’œil. Pendant le printemps et l’été, la partie avant de la tête présente une teinte foncée, plutôt marron que noir.
Le plumage adulte arbore un blanc uni, sauf pour les ailes, qui sont gris clair avec des extrémités noires. Son bec court, pointu et rouge possède une extrémité noire. Les pattes, quant à elles, sont également rouges. La maturité plumage adulte n’est généralement atteinte qu’à partir de la troisième année. Les juvéniles ont un plumage brun clair parsemé de taches chocolat sur la tête et le corps. En grandissant, leur plumage change progressivement, devenant gris puis blanc, la queue étant la dernière partie à blanchir, ce qui permet d’estimer leur âge. La présence d’un capuchon chocolat apparaît souvent dès le deuxième été, mais peut aussi intervenir dès le premier si l’oiseau a un peu de chance.
Pourquoi la mouette rieuse porte-t-elle ce nom ?
La mouette rieuse doit son nom à la tonalité particulière de ses cris, très bruyants et souvent éraillés. Elle se distingue par ses vocalisations longues ou courtes, souvent répétées. Ces sons comprennent plusieurs notes variations, formant un schéma récurrent, mais leur perception peut être difficile pour ceux qui n’ont pas d’oreille spécialisée. La complexité de ses calls réside dans la modulation de la fréquence, du nombre et de l’ordre des notes, mais aussi de leur durée.
Alimentations et habitudes alimentaires
Ce volatile omnivore ne se limite pas à se nourrir d’animaux marins. Elle consomme aussi bien des invertébrés terrestres ou aquatiques, tels que des insectes, des larves, des lombrics, de petits crustacés, mollusques, ainsi que de petites poissons. Parfois, elle complète son alimentation avec des fruits ou des graines. Son attirance pour les déchets domestiques ou industriels, comme pour toutes ses congénères de la même sous-famille, est bien connue. Elle profite aussi des rejets de pêche en suivant les bateaux, où d’autres oiseaux marins se rassemblent. Les pêcheurs considèrent souvent leur présence comme une chance, car ils pensent que ces oiseaux représentent l’âme des marins disparus en mer. Par conséquent, il est conseillé de ne pas leur nuire.
La capacité d’adaptation de la mouette rieuse est remarquable. Elle modifie ses méthodes de chasse en fonction de la disponibilité de la nourriture et du territoire qu’elle occupe, témoignant de sa grande flexibilité.
Mode de reproduction
Les couples de mouettes rieuses se forment généralement sur le continent, entre la fin février et le début mars. Leurs sites de nidification se trouvent dans des zones d’eau douce ou saumâtre. Avant la ponte, mâles et femelles se livrent à des comportements de parade. Le mâle construit le nid, en rassemblant des débris végétaux pour former une petite coupe de 15 à 20 cm de diamètre. La ponte, qui intervient une fois le nid prêt, comprend entre un et quatre œufs, de couleurs variées allant du vert au brun taché. En cas de perte de la ponte, la femelle peut recommencer à pondre au bout de 8 à 13 jours. La couvée dure environ 23 à 26 jours, partagée entre mâle et femelle.
Les poussins, dès leur arrivée, sont capables de se déplacer pour éviter les prédateurs et se cachent rapidement si nécessaire. Leur présence durable dans le nid est d’environ une dizaine de jours, après quoi ils sont nourris par leurs parents via des régurgitations. Ils restent dépendants de cette alimentation jusqu’à 35 jours, après quoi ils deviennent autonomes.
Malheureusement, la mortalité dans cette phase de développement est très élevée, pouvant atteindre jusqu’à 94 %. Les causes principales incluent des œufs stériles, le pillage des nids, des malformations ou des maladies, ainsi que la prédation ou des accidents. La superficie du territoire de reproduction varie selon la densité des colonies, avec une préférence pour les nids situés au centre, où les chances de survie des jeunes sont plus élevées.
La mouette rieuse peut faire preuve d’agressivité
Contrairement à l’image souvent sympathique véhiculée par des histoires comme celles de Gaston Lagaffe, cette mouette n’est pas toujours facile à cohabiter. Elle peut même faire preuve d’agressivité lors de comportements de groupe appelés “houspillage”. Lorsqu’un membre de la colonie émet un cri d’alerte, ses congénères se rassemblent pour attaquer en piqué, lui lançant des fientes jusqu’à ce qu’il s’en aille ou se calme.
Zones d’observation
La mouette rieuse est présente dans la majorité des régions du globe, à l’exception de l’Amérique du Sud. Sa répartition dépasse largement le cadre maritime, puisqu’elle se déplace aussi à l’intérieur des terres pour nicher. Elle ne montre pas de peur envers l’humain et s’installe souvent en milieu urbain. Dès qu’un plan d’eau se trouve à proximité, elle peut facilement se nourrir sur des terrains agricoles avoisinants. Certaines populations ne verront jamais la mer : si les conditions hivernales sont trop rigoureuses, elles migrent vers des régions plus clémentes. Cependant, en Suisse, par exemple, beaucoup restent toute l’année, témoignant d’une grande adaptabilité.