Indiscutablement discrète et peu vocale, la caille d’Europe reste un oiseau difficile à apercevoir dans la nature. Son plumage à la coloration cryptique lui permet de se fondre harmonieusement dans son environnement végétal. Même en regroupement lors de migrations, il est quasiment inaudible. Malgré sa taille modeste et ses capacités de vol limitées, cette espèce entreprend de longs déplacements. Découvrons l’univers de la caille des blés, un petit volatile sobre qui préfère passer inaperçu sans faire de bruit.
Présentation de la caille des blés
Appartenant à la famille des phasianidés et à l’ordre des galliformes, la caille d’Europe (Coturnix coturnix) est le plus petit gallinacé du continent, avec une longueur maximale d’une vingtaine de centimètres et une envergure de 32 à 35 cm. Elle pèse généralement entre 85 et 135 grammes. La durée de vie moyenne de cette espèce tourne autour de 8 ans.
Comment reconnaître la caille d’Europe ?
Pour identifier cette petite espèce sans difficulté, il faut observer son plumage brunâtre marqué de fines rayures noires et de piques jaunâtres qui créent deux bandes plus ou moins continues le long des flancs. La tête se distingue par trois rayures jaunâtres. Le mâle affiche une poitrine orange vibrante et un ventre crème, tandis que la femelle présente une teinte crème tachetée de brun. Sa queue courte accentue son aspect compact et rondouillard.
Dans quels pays trouve-t-on la caille des blés ?
Ce gallinacé est présent dans presque toute la zone paléarctique, hormis l’Islande, l’Estonie, la Finlande et la Scandinavie septentrionale. En Europe occidentale, il niche en France aussi bien dans les plaines qu’en zones montagneuses jusqu’à 2000 mètres d’altitude, notamment dans les Alpes. Son hivernage est peu répandu sous l’équateur, mais il reste très présent en Europe continentale et dans ses régions proches, migrateur occasionnel dans les zones plus méridionales pendant la saison froide.
La caille des blés migre-t-elle ?
Unique parmi les gallinacés européens, ce petit oiseau est un migrateur. Avant l’arrivée des grands froids, il quitte ses territoires pour traverser la Méditerranée en direction de l’Afrique du Nord et de la région sahélienne, allant du Sénégal à l’Éthiopie, en dépassant la forêt de Guinée équatoriale au sud. Des zones méditerranéennes constituent aussi une halte hivernale, mais dans une moindre proportion. Son retour commence vers la fin février. Les mâles sont souvent les premiers à revenir, en chantant pour s’affirmer et défendre leur territoire. Les femelles suivent rapidement à la recherche d’un lieu pour se reproduire. Leur migration se fait à basse altitude, généralement entre 30 et 40 mètres, à une vitesse d’environ 70 km/h, en petits groupes nocturnes, silencieux.
Où peut-on apercevoir la caille d’Europe ?
Pour observer cette petite espèce, il faut explorer ses habitats favoris : des terrains plats ou peu escarpés dotés d’une végétation basse et dense, qui lui offre protection et nourriture. La caille privilégie des sols humides, bien drainés, mais non marécageux ou pierreux, où la végétation pousse abondamment. Elle aime particulièrement les prairies et les champs cultivés comme ceux de céréales (blé, orge, avoine, colza, luzerne, pois, etc.) où elle trouve la nourriture qui correspond à ses besoins, évitant les zones arborées ou dense en arbustes.
Que mange la caille des blés ?
Son alimentation varie selon la saison. Au printemps, elle se nourrit principalement d’insectes et de leurs larves, telles que sauterelles, scarabées, fourmis ou criquets, ainsi que d’araignées, d’escargots et de lombrics, pour soutenir sa reproduction et sa migration. En dehors de la période de reproduction, son régime se compose essentiellement de graines, provenant de plantes sauvages comme le coquelicot, la renouée ou le mouron, ainsi que de céréales stockées dans ses habitats, telles que le blé, l’avoine ou le millet. La caille boit peu, préférant la rosée ou l’eau contenue dans sa nourriture, et ingère également de petits cailloux pour faciliter la digestion.
Mode de vie de la caille des blés
Pour assurer sa survie, la caille d’Europe se camoufle efficacement dans l’herbe grâce à son plumage cryptique. Sa petite taille et son tempérament discret lui permettent de passer inaperçue, seul son chant peut révéler sa présence. Lorsqu’elle perçoit un danger, elle préfère rester immobile, puis fuir rapidement au sol. Si la menace devient plus proche, elle vole en restant à basse altitude, rarement à plus d’un mètre de hauteur, sur de courtes distances. Solitaire par nature, cette espèce ne se rassemble en groupes qu’à l’automne lors des migrations, en petits groupes de quarante individus maximum.
Reproduction de la caille d’Europe
La démarche reproductive débute surtout la nuit, lorsque le mâle chante pour attirer une femelle. Une fois séduite, celle-ci s’accouple, puis prépare un nid dans une dépression creusée par ses soins au sol, tapissée de brindilles et de végétaux. La ponte comprend généralement 4 à 5 œufs mouchetés, camouflés dans la végétation. La femelle incube pendant environ 18 jours, se protégeant en recouvrant sa couvée d’herbes si nécessaire. Après une dizaine de jours, les jeunes commencent à voler, et au bout de 19 jours, ils deviennent autonomes. En cas d’échec de la ponte, la femelle peut recommencer un nouveau cycle. La caille atteint la maturité sexuelle vers l’âge d’un an.
La caille des blés : une espèce en danger ?
Malheureusement, environ la moitié des couvées ne survivront pas plus d’un an, en raison des risques liés à la récolte, aux prédateurs comme le renard ou certains rapaces, et aux effets des pratiques agricoles modernes. Depuis plusieurs décennies, sa population a connu une forte baisse, estimée entre 20 et 50%, principalement à cause de l’intensification agricole, qui limite sa nourriture, et de l’utilisation d’herbicides et d’insecticides. En Europe, elle est classée comme « quasi menacée » sur la Liste rouge, tandis qu’en France, son statut de conservation reste « préoccupant » mais sans classification stricte, la chasse étant autorisée.