Avec sa taille impressionnante, le grand albatros occupe la place du plus gros oiseau volant sur notre planète. Passant la majorité de sa vie en pleine mer, cette espèce est peu menacée par ses prédateurs naturels. Elle ne se pose à terre que pour se reproduire, ce qui n’arrive qu’une fois tous les deux ans.
Les géants à ailes imposantes et au poids considérable
Originaire des régions marines australes ainsi que du nord du Pacifique, l’albatros fait partie de l’ordre des Procellariiformes et de la famille des Diomédéidés. Il existe quatorze espèces différentes, dont quelques-unes parmi les plus remarquables comme l’albatros hurleur, souvent considéré comme le plus grand, ou encore l’albatros à sourcils noirs, celui des Galapagos, celui de Buller ou encore à queue courte. Ces oiseaux sont parmi les plus imposants en termes de dimensions et de masse dans le monde aviaire aérien.
Un bec caractéristique avec des tubes pour mieux sentir
La portée de leurs ailes peut atteindre jusqu’à 3,50 mètres, pour un poids qui peut grimper à 12 kilogrammes chez l’albatros hurleur, lui permettant d’être le plus gros de tous. Son plumage majoritairement blanc est souligné par de longues ailes fines et sombres, ainsi qu’une courte queue bordée de noir. Son bec crochu rose clair, long d’environ 18 cm, possède deux narines en formes de tubes, qui offrent à l’oiseau un odorat particulièrement développé afin de repérer des sources de nourriture dans l’écrin de l’océan.
L’albatros, maître des mers du sud
Endémique à la Nouvelle-Zélande, cette espèce se trouve tout au long de l’année dans les eaux de l’hémisphère sud, englobant l’océan Atlantique, Indien, Pacifique et Austral. Certaines populations fréquentent aussi le Pacifique Nord, notamment autour du Japon, d’Hawaï ou des îles Galapagos. Vivre en mer en permanence, sauf pour la reproduction, lui permet d’effectuer d’immenses migrations, pouvant parfois dépasser 10 000 km pour passer une période d’hivernage en Australie.
Un vol sans beaucoup d’effort grâce à ses ailes
Au sol, il lui faut des espaces ouverts et en pente pour prendre son envol, mais une fois en l’air, ses vastes ailes lui permettent de parcourir des milliers de kilomètres sans battre des ailes. Il profite des vents puissants dans ses habitats australs pour rester en plané pendant de longues heures, économisant ainsi son énergie. Lorsqu’il n’y a pas de vent fort, il doit patienter au sol en attendant que les conditions s’améliorent. Sa courte queue joue également un rôle de gouvernail pour stabiliser ses mouvements en vol.
Une vie en solo, mais aussi en groupe
Par nature, l’albatros mène une existence plutôt solitaire. Cependant, il peut former des groupes lors de la recherche de nourriture, notamment pour profiter de la proximité de chalutiers où il suit la piste des rejets de pêche. Lors des périodes de reproduction, il devient particulièrement grégaire, défendant vigoureusement son territoire de nidification.
Un organe spécial pour boire en mer
Outre sa dépendance aux rejets de pêche, l’albatros chasse principalement des céphalopodes comme les calmars ou seiches, ainsi que des poissons, mollusques et crustacés comme le krill, abondant dans les eaux froides. Charognard occasionnel, il n’hésite pas à se nourrir de petits oiseaux ou de cadavres flottant en mer. Grâce à une glande spécifique, il peut éliminer le sel présent dans l’eau de mer, rendant possible son hydratation directement dans l’océan.
La fidélité au partenaire pour la vie
La reproduction ne débute qu’à partir de 5 ans, et peut même attendre jusqu’à 15 ans chez certains individus. Les couples polygames se retrouvent tous les deux ans pour nidifier. Leur nid, construit sur des falaises exposées au vent, peut atteindre un mètre de diamètre, constitué d’herbes, d’algues et de terre. Certains albatros creusent des terriers ou construisent des monticules pour leur reproduction. Chaque couple protège farouchement son territoire contre toute intrusion.
Un long-cycle d’élevage
Après la ponte, les parents s’occupent de leur œuf pendant un mois, puis s’éloignent pour se nourrir et nourrir leur oisillon. Ce cycle dure près de huit mois, jusqu’à ce que le jeune puisse s’envoler. La période d’élevage, qui inclut incubation et soins aux poussins, étant longue, la reproduction n’a lieu qu’une année sur deux. Beaucoup de jeunes meurent dans leur première année, en raison de prédations ou des dangers liés à leur environnement, et laissent ensuite leur indépendance. Ceux qui survivent s’émancipent définitivement.
La pêche, principale menace pour l’albatros
La vie à distance des prédateurs terrestres permet à l’albatros d’être relativement protégé, mais les activités humaines, notamment la pêche industrielle utilisant des palangres, représentent une menace critique. Beaucoup d’adultes meurent en raison de la collision avec les hameçons ou de la raréfaction des ressources alimentaires. Par ailleurs, des milliers de jeunes périt étranglés ou intoxiqués par des déchets plastiques ou autres débris rejetés en mer. L’Union internationale pour la conservation de la nature classe cette espèce comme vulnérable. L’espérance de vie de cet oiseau peut atteindre un demi-siècle.