Faucon crécerelle : un oiseau de proie courant et remarquable

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Dans nos zones rurales, il est fréquent de voir cet oiseau perché en équilibre sur un pylône électrique, à l’affût de ses cibles. Les petits mammifères constituent sa nourriture préférée. Focus sur un maître du vol stationnaire, surnommé “en Saint-Esprit” en raison de sa posture avec les ailes étendues en croix.

Profil du faucon crécerelle

Appelé également Falco tinnunculus, ce rapace fait partie de l’ordre des Falconiformes, un groupe de rapaces diurnes de petite à moyenne taille. La racine de son nom latin, « falx », évoque une faucille, en référence à la forme effilée de ses ailes. Parmi les oiseaux de proie fréquemment rencontrés en France, il partage ce statut avec la buse variable et le milan noir. Sa présence est régulière dans les zones peuplées. La diversité de ses dix sous-espèces varie selon la taille, la teinte, le motif tacheté du plumage et la forme de la queue. Son corps mesure entre 32 et 35 cm de long, avec une envergure oscillant entre 65 et 83 cm. La taille du mâle varie entre 130 et 280 grammes, tandis que la femelle, plus robuste, pèse entre 170 et 320 grammes.

Description du faucon crécerelle

Au-delà de ses dimensions, le mâle présente un contraste marqué dans son plumage par rapport à la femelle. La tête se pare d’un gris cendré, avec un contour oculaire de couleur jaune, semblable à la cire. La partie supérieure du corps affiche une teinte rousse claire, dispersée de taches brun foncé. La zone inférieure, allant de la gorge jusqu’au bas du corps, arbore une couleur crème ou roussâtre, elle aussi tachetée de brun noir. La queue, de teinte gris clair, est rayée de noir à son extrémité d’un trait net. La femelle, pour sa part, possède un plumage plus terne, avec un ton chamois-roux constellé de taches sombres. Ses ailes sont moins foncées, la ligne sombre sous son œil est moins accentuée, et ses parties auriculaires sont plus pâles.

Habitat et répartition

Ce rapace se rencontre sur plusieurs continents, notamment en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, en Asie et en Amérique du Nord. Il fréquente les zones allant du semi-désert aux régions subarctiques, jusqu’à 3 000 mètres d’altitude. Il est absent de l’Océanie. En Europe, ses populations s’étendent du sud de la Scandinavie à la Méditerranée. Certainess populations dans le nord migrent vers des régions plus chaudes durant l’hiver, grâce à ses longues ailes en forme de faucille qui facilitent des vols sur de longues distances. Il privilégie les espaces ouverts, peu boisés, avec un sol accessible pour chasser. Il cherche également des sites pour nicher, notamment dans des cavités naturelles ou aménagées comme des falaises, des murs en ruines ou des bâtiments abandonnés. Son habitat couvre également les lisières forestières, les zones cultivées, les landes, prairies et steppes. Il s’adapte facilement à différents environnements, allant de la haute montagne aux zones urbaines, en passant par les campagnes parsemées de haies, d’alignements d’arbres ou de pylônes électriques. En hiver, il chasse couramment le long des routes.

Régime alimentaire

Ce rapace se nourrit principalement de petits mammifères, notamment des rongeurs tels que campagnols, mulots, souris et rats. Il peut également s’attaquer à des serpents, des grenouilles, ainsi qu’à de petits oiseaux, surtout des moineaux, ou encore à des chauves-souris. Son menu inclut aussi une variété d’insectes comme les hannetons, sauterelles ou chenilles, ainsi que des vers de terre. La technique de chasse favorisée consiste à repérer une proie depuis un perchoir ou en vol stationnaire, avant de plonger rapidement pour surprendre sa victime. Son vol stationnaire caractéristique, surnommé “en Saint-Esprit”, lui donne cette silhouette en forme de croix lorsqu’il vole en hauteur. Une fois la cible repérée, il s’élance et la capture en un éclair grâce à ses griffes puissantes et acérées, laissant peu de chances à ses proies.

Reproduction

Ce rapace, actif en journée et plutôt solitaire, forme un couple uniquement lors de la saison de reproduction. Chez certains sujets qui ne migrent pas, le lien peut durer toute une vie. Pendant la période de nidification, il devient territorial, protégeant farouchement son espace en expulsant tout intrus. Il n’élève pas de nid en tant que tel, préférant occuper des cavités naturelles dans la roche, dans des murs en ruines ou dans des bâtiments laissés à l’abandon. La femelle dépose généralement entre 3 et 6 œufs brun-roux, à intervalles de deux jours. La couvaison dure environ trente jours, au terme de laquelle sortent les petits. À leur éclosion, ils sont recouverts d’un duvet blanc, remplacé progressivement par une toison grise. Les jeunes sont alimentés par leurs parents, qui leur apportent des proies. Ils commencent à voler vers leur cinquième semaine, mais restent sous la tutelle parentale jusqu’à deux mois. Leur maturité sexuelle intervient vers deux ans.

Situation des populations

Longtemps persécutés sous prétexte de menacer les activités agricoles ou d’élevage, les rapaces ont vu leurs effectifs diminuer considérablement à partir des années 1950. Aujourd’hui, la population du faucon crécerelle connaît une tendance à la diminution en Europe. Parmi les facteurs responsables figurent l’usage intensif de pesticides et l’agriculture intensive, qui détériorent leur habitat et réduisent la disponibilité de leurs proies. En tant que prédateurs importants de petits mammifères, ils jouent un rôle écologique précieux dans la lutte contre ces nuisibles. Protégé par la législation française depuis la loi du 10 juillet 1976, ce rapace bénéficie d’une protection spécifique. Sa durée de vie moyenne se situe autour de 16 ans.