L’épervier d’Europe (Accipiter nisus) est un rapace très répandu sur le vieux continent. On le retrouve principalement dans les zones rurales où il se sert de ses accélérations en vol pour surprendre ses proies. Toutefois, sa proximité avec les zones urbaines tend à augmenter, notamment grâce aux mangeoires qui attirent son repas favori : les passereaux. Voici un aperçu de cet oiseau familier de nos régions.
Aperçu de l’épervier d’Europe
Reconnaissable à son bec crochu, ses iris jaunes, ses ailes étendues et arrondies, ainsi que sa longue queue, cet oiseau possède aussi de fines pattes jaunes munies de griffes noires. La différence entre mâles et femelles est essentiellement liée à leur apparence et leur taille. Le mâle affiche une teinte gris ardoisé uniforme, avec un poitrine et un ventre rayés de roux claire, alors que la femelle possède des parties supérieures brunes et un dessous blanc barré de gris brun. La femelle est nettement plus robuste, pouvant dépasser le mâle d’un quart en taille — une variation notable parmi les espèces d’oiseaux. En complément :
- Taille de la femelle : entre 35 et 40 cm
- Envergure : de 65 à 80 cm
- Poids : de 180 à 350 grammes
- Taille du mâle : entre 28 et 35 cm
- Envergure : de 58 à 65 cm
- Poids : de 110 à 200 grammes
Répartition géographique de l’épervier d’Europe
Comme son nom l’indique, cet oiseau a une présence étendue à travers tout le vieux continent, de la péninsule ibérique jusqu’aux pays scandinaves, en passant par la Russie. Il est aussi rencontré en Afrique du Nord et de l’Est, au Moyen-Orient, ainsi qu’en Asie centrale et méridionale. En Europe, les populations du nord migrent vers le sud dès la mi-août pour rejoindre les zones plus chaudes. Par exemple, ceux qui se dirigent vers l’Espagne viennent souvent de suède, Finlande ou Tchécoslovaquie. En France, l’épervier est un résident permanent, mais certains individus issus de l’est ou de zones montagneuses migrent à l’approche de l’hiver, cherchant la douceur de la Méditerranée. Des études sur les oiseaux bagués indiquent que les jeunes sont plus nombreux à migrer que les adultes, et que les femelles, plus fortes, peuvent supporter des conditions climatiques plus rudes, migrent donc un peu plus tard dans la saison.
Habitat naturel de l’épervier d’Europe
Cet oiseau fréquente aussi bien les forêts que les paysages ouverts tels que les lisières, bosquets ou bocages. Pour la chasse, il privilégie les zones peuplées en passereaux, comme les prairies cultivées bordées de haies. On le retrouve souvent près des exploitations agricoles ou dans les villages. De plus en plus, il tend à s’installer dans des espaces urbains, notamment dans des parcs ou jardins denses, où il profite de la nourriture fournie par l’homme. Lorsqu’il prépare sa nidification, il préfère les forêts mixtes ou de conifères qui lui offrent un bon support pour établir son nid. Cependant, ses effectifs ont tendance à diminuer à partir de 1000 mètres d’altitude.
Alimentation de l’épervier d’Europe
Oiseau carnivore, il privilégie les petits oiseaux comme les geais, moineaux, fauvettes, pinsons, chardonnerets, merles, mésanges ou étourneaux, sans oublier les hirondelles et rouges-gorges. La taille influence la capture : les mâles se concentrent surtout sur les passereaux de petite taille, tandis que les femelles, plus imposantes, peuvent attraper des oiseaux plus gros tels que les turdidés, pigeons ramiers ou jeunes faisans. En période hivernale, il peut aussi chasser des petits mammifères, notamment des souris ou musaraignes, comme complément alimentaire.
Méthodes de chasse de l’épervier d’Europe
La majorité de ses journées est consacrée à la recherche de nourriture, car son taux de réussite n’est que d’environ 10 %. Son agilité en vol lui permet de surprendre ses proies. Le plus souvent, il reste en position d’affût, dissimulé dans la végétation, en attente d’une cible. Lorsqu’il s’approche suffisamment, il plonge rapidement en rasant le sol pour attraper sa victime. Parfois, il poursuit sa proie à pied dans les broussailles si la situation l’exige. Il peut également guetter les mangeoires dans les jardins ou parcs pour repérer les passereaux opportunistes.
Reproduction de l’épervier d’Europe
La maturité sexuelle est généralement atteinte vers l’âge d’un ou deux ans. La relation de couple peut durer une saison ou plusieurs années, en fonction de la zone où il réside de façon permanente. Pour construire son nid, la femelle choisit souvent des conifères, où elle utilise différentes végétaux, notamment brindilles, branches ou écorces. Elle tapisse la plateforme avec des plumes issues de sa mue. La femelle pond habituellement 4 à 6 œufs, qu’elle protège environ 33 à 35 jours. Les oisillons restent au nid environ un mois avant de s’envoler, et leurs parents continuent à assurer leur nourriture durant encore trois à quatre semaines.
État de la population de l’épervier d’Europe
Parmi ses principaux prédateurs, on compte plusieurs chouettes, comme la hulotte ou l’effraie des clochers, ainsi que certains rapaces tels que l’aigle royal ou le faucon pèlerin. Des mammifères comme le renard roux, la fouine ou la martre des pins peuvent également représenter une menace. Dans les années 1950 et 1960, la population a connu un déclin marqué à cause des pesticides comme le DDT, qui fragilisaient leurs œufs en épaississant leurs coquilles. Depuis l’interdiction de ces produits, le nombre d’individus a nettement rebondi, à tel point que l’espèce n’est plus considérée comme menacée aujourd’hui. La longévité de l’épervier d’Europe se situe entre 15 et 18 ans en liberté.