Les hirondelles et les martinets, deux migrateurs très présents en France, connaissent une raréfaction progressive. Il arrive souvent de croiser ces petits oiseaux, filant rapidement dans le ciel ou perchés en groupes sur des fils électriques, sans pour autant distinguer leur espèce. Voici de quoi mieux les reconnaître, en se basant principalement sur leurs habitudes de vie et leur comportement, puisque leur apparence est assez semblable.
Lorsqu’un de ces oiseaux est perché, cela apporte une indication claire : il s’agit généralement d’une hirondelle.
En revanche, les martinets ne se posent que pour se reposer ou élever leurs jeunes, car leurs pattes très courtes ne leur permettent pas de rester longtemps au sol ou sur une branche. Leur nom latin, Apus Apus, souligne cette particularité, puisque « Apus » signifie « sans pied ».
Des chercheurs suédois ont découvert que certains martinets peuvent voler presque sans interruption pendant dix mois, ne se posant que très brièvement, généralement quatre jours maximum lors de leur migration vers l’Afrique.
Comment se reposent-ils alors ? La science n’a pas encore toutes les réponses, mais il semblerait qu’ils puissent faire une sorte de repos en vol, en descendant doucement après des ascensions à haute altitude, notamment à l’aube ou au crépuscule.
Ce record de vol exceptionnel est facilité par leur mue très lente pendant la période de reproduction. Les plumes ne tombent qu’une à une, évitant tout compromis à leur capacité de vol. De plus, ces oiseaux exploitent aussi les courants d’air chaud ascendants pour économiser de l’énergie, tout en continuant à s’accoupler en vol et à profiter des mouvements d’air pour se déplacer rapidement.
Dans ce cas, il s’agit d’une hirondelle.
Les martinets, eux, construisent leur nid dans des cavités naturelles ou dans des endroits difficiles d’accès, comme l’intérieur d’un mur ou sous un toit, en utilisant un mélange de plumes, de poils et de matériaux végétaux fixés avec de la salive.
À l’inverse, les hirondelles bâtissent leur nid à partir de boue durcie amalgamée à de la salive, parfois complétée par quelques brindilles. Leur habitat est généralement sous un toit ou à l’angle d’une fenêtre, ce qui les rend plus visibles et accessibles qu’un nid de martinet.
Le martinet figure parmi les oiseaux les plus rapides, atteignant 200 km/h sur de courtes distances. En comparaison, les hirondelles volent plus lentement, avec une vitesse moyenne de 60 km/h, pouvant atteindre 100 km/h lors de records exceptionnels. Leur allure en vol complique leur observation, surtout que les martinets se posent peu, voire pas du tout.
En France, cinq espèces différentes d’hirondelles possèdent des formes distinctes.
Parmi elles, l’hirondelle rustique est la plus courante. Elle arbore un dessus bleu métallisé et un ventre blanc, avec une queue en fourche formée par deux longues filets. Son front et sa gorge sont d’un rouge brique, et son profil est plutôt effilé.
Leur nombre se raréfie avec l’habitat : l’hirondelle de fenêtre est de plus en plus rare, restant principalement dans les zones rurales ou près des surfaces rocheuses. Son dessous est entièrement blanc et sa silhouette compacte.
Les trois autres espèces comprennent l’hirondelle de rocher, que l’on trouve surtout en montagne, l’hirondelle de rivage, la plus petite, qui vit en colonies et est rarement vue seule, et l’hirondelle rousseline, plus rare, avec une queue noire portant des filets similaires à celles de l’hirondelle rustique, mais son ensemble est entièrement noir.
Quant au martinet, son profil aérodynamique lui confère une vitesse et une rapidité incomparables.
En France, on recense trois espèces principales :
- Martinet noir : le plus fréquent, connu pour ses sifflements aigus matin et soir, évoluant à toute vitesse dans les villes et villages endormis. Entièrement noir, avec un corps en forme de cigare et des ailes disproportionnellement longues par rapport au corps.
- Martinet à ventre blanc : reconnaissable à son ventre clair.
- Martinet pâle : beaucoup plus rare, avec une teinte plus claire.
Les hirondelles vivent généralement entre 5 et 12 ans, selon leur espèce, tandis que les martinets peuvent atteindre 20 ans ou plus.
Toutes ces espèces bénéficient d’une protection légale en France, interdisant toute intervention nuisible, que ce soit en détruisant leurs nids ou en endommageant leurs œufs ou jeunes. Pourtant, malgré la loi, de nombreux nids sont encore détruits chaque année.
Leur déclin est aussi accentué par la diminution des insectes, leur principale nourriture, à cause de l’usage intensif de pesticides. De même, la disparition des bâtiments ouverts comme les granges ou les étables limite leurs sites de nidification, notamment pour les hirondelles rustiques.