Différences clés entre une autruche et un émeu

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Malgré leur incapacité à voler, l’autruche et l’émeu partagent plusieurs caractéristiques communes, notamment leur allure générale malheureusement peu distincte pour ceux qui ne connaissent pas bien ces espèces. Néanmoins, ces deux oiseaux présentent des différences fondamentales qui les distinguent nettement.

Classification et liens évolutifs entre autruche et émeu

La taxonomy aviaire est déterminée par le Comité ornithologique international, une organisation regroupant environ 200 spécialistes du monde entier. Cette classification est régulièrement révisée, intégrant de nouvelles données scientifiques au fil des découvertes, notamment celles issues de l’étude de l’ADN. Le domaine de la recherche ornithologique est en constante évolution, et de nouveaux ajustements sont attendus à l’avenir. Le résumé qui suit présente l’état actuel de ces connaissances.

Tous les oiseaux forment un groupe unifié baptisé Aves, caractérisé par un squelette dédié, la bipédie, des ailes, et un bec dépourvu de dents. Dans leur distinction moderne, on divise ces oiseaux en deux grands groupes : les paléognathes (ou Palaeognathae) et les néognathes (ou Neognathae). Autruche et émeu appartiennent à la première catégorie, celle des paléognathes, qui regroupe aussi d’autres lignées d’oiseaux ayant perdu la faculté du vol — c’est la catégorie des « ratites ». Parmi eux se trouvent également les tinamous, qui peuvent voler.

Ce qui unit ces oiseaux devenus terrestres, c’est l’absence de bréchet, une excroissance osseuse située à l’avant du sternum, où s’insèrent les muscles nécessaires au vol. La disparition de cette structure marque leur incapacité à voler, bien que cela ne les empêchât pas d’avoir autrefois occupé des environnements aériens.

Malgré cette ressemblance dans la perte de la capacité de voler, autruche et émeu restent deux espèces bien distinctes, présentant un grand nombre de différences.

Autruche : la plus grande et la plus rapide des oiseaux terrestres

Chez les paléognathes, l’autruche se distingue par sa propre famille, celle des Struthionidae. La distinction entre autruche d’Afrique et celle de Somalie demeure encore floue, certains scientifiques pensant qu’il s’agit d’une seule espèce, à cause de leur similitude. La différence réside principalement dans la colorée du cou et des pattes : rouge pour l’Afrique, gris pour la Somalie.

L’autruche africaine détient le record du plus grand oiseau vivant. Elle peut atteindre 3 mètres de haut et peser jusqu’à 135 kilogrammes. Plus couramment, un mâle peut mesurer près de 2,80 mètres, tandis qu’une femelle atteint une hauteur d’environ 2 mètres. Ces oiseaux disposent de longues pattes musclées, équipées de deux doigts, leur permettant de courir à 40 km/h pendant une demi-heure, et même d’atteindre brièvement 90 km/h pour fuir un prédateur comme la lionne. Leur agilité leur permet aussi de sauter jusqu’à 1,50 mètre de haut et de franchir 4 mètres en longueur.

Les puissantes pattes de l’autruche servent aussi à se défendre : une telle volée peut potentiellement tuer un lion en un seul coup. Malheureusement, leur agressivité peut aussi causer des accidents mortels pour l’homme, avec en moyenne deux décès par an liés à leur défense territoriale.

L’émeu : le second plus grand oiseau terrestre

Originaire d’Australie, l’émeu appartient à la famille des Dromaiidae. Ce mastodonte peut atteindre 2 mètres de haut, ce qui en fait le deuxième plus grand oiseau terrestre à l’échelle mondiale, juste après l’autruche. Sa vitesse maximale n’est toutefois pas aussi impressionnante, plafonnant à environ 55 km/h.

Les proches parents de l’émeu sont les casoars, présents principalement en Nouvelle-Guinée. Leur seule griffe, présente sur l’orteil intérieur, peut mesurer jusqu’à 10 centimètres et constitue une arme redoutable. Les pattes de l’émeu comportent trois doigts, mais aucun d’eux ne possède une griffe comparable à celle du casoar.

Localisation géographique

Les habitats naturels des deux espèces diffèrent : l’émeu évolue principalement en Australie, tandis que l’autruche se trouve en Afrique. La mobilité de leur déplacement aussi diffère : l’émeu est tourné vers un mode de vie nomade, se déplaçant souvent sur de longues distances, mais pouvant aussi adopter une attitude sédentaire lorsque les ressources sont abondantes. L’autruche, en revanche, privilégie une vie plus fixe, même si elle peut parcourir des territoires importants lors de périodes de sécheresse.

Plumage distinctif

La différence la plus visible entre ces deux oiseaux réside dans leur plumage. En se tenant côte à côte, on peut distinguer facilement l’émeu par ses plumes fines et légères, qui recouvrent son corps tout entier. L’autruche, quant à elle, possède un cou et des cuisses dépourvus de plumes, avec une peau bleutée visible sur ces parties, ce qui facilite leur différenciation.

Régimes alimentaires

Autruches ont un régime principalement herbivore, bien que leur alimentation soit souvent opportuniste. Elles mangent tout ce qui peut leur tomber sous le bec, tandis que l’émeu est plutôt omnivore. Ce dernier consomme aussi bien des végétaux que des animaux, notamment des insectes comme les sauterelles et chenilles, ainsi que de petits vertébrés. Parfois, il ingère aussi ses propres excréments pour une meilleure digestion.

L’autruche nécessite beaucoup d’eau, se tournant vers des plantes grasses, salées ou juteuses, ainsi que des fruits lorsque l’eau se fait rare. L’émeu, ayant des besoins en eau moins importants, supporte mieux la sécheresse et le manque d’eau.

espérance de vie et statut

Dans la nature, un émeu peut vivre entre 10 et 20 ans, alors que l’autruche peut atteindre 70 ans. En captivité, cette longévité change : l’émeu voit son espérance de vie s’allonger, alors que celle de l’autruche se réduit souvent à 40 ans. Malheureusement, l’autruche est aujourd’hui en danger de disparition. À l’inverse, l’émeu profite d’un succès commercial, notamment en Australie, depuis la fin des années 1980, où leur élevage s’est développé dans différentes régions du monde, notamment aux États-Unis, au Canada, au Pérou et en Chine. Leur viande maigre, riche en protéines, est très appréciée, tout comme leur cuir et leur graisse, utilisée en cosmétique et en médecine.