Découvrir le macareux moine, un oiseau marin à observer en Bretagne

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Le plus proche parent du pingouin, le macareux moine a pour habitat privilégié l’Atlantique Nord. Doté d’un bec coloré à la pointe rouge, cet oiseau est parfois désigné comme le clown marin. La région de Bretagne reste la seule en France où il continue à venir nicher chaque année.

fiche d’identité du macareux moine

Connu aussi sous les noms de perroquet de mer ou de clown de mer, le macareux moine (Fratercula arctica) tire ses surnoms de la couleur vive de son bec aux motifs variés. Membre de l’ordre des charadriiformes et de la famille des alcidés, il est considéré comme un cousin des pingouins, avec lesquels il partage une silhouette contrastée en noir et blanc ainsi qu’un mode de vie similaire, regroupant de vastes colonies dans l’Atlantique Nord. Mesurant une trentaine de centimètres pour une envergure pouvant atteindre 60 cm, il pèse généralement entre 300 et 550 grammes.

l’élégance sombre d’un moine

De silhouette massée et compacte, cette espèce arbore un plumage globalement noir, contrastant avec ses joues et son ventre d’un blanc pur. Ses pattes, de couleur orange vif, et ses yeux cerclés de rouge ajoutent à son charme. Son bec robuste, en forme de triangle avec une légère courbure, évolue en période de reproduction pour afficher des couleurs bariolées : la pointe devient rouge, la base se teint de bleu foncé et des touches jaunes parsèment son extrémité. En dehors de cette période, son bec sombre se réduit et perd ses ornements, et il n’y a pas de différence visible entre mâle et femelle.

au large dans l’Atlantique

En tant qu’espèce principalement marine (pélagique), le macareux moine fréquente surtout les eaux profondes de l’Atlantique Nord — notamment les zones proches des États-Unis, du Canada, de la Russie, de l’Irlande, de la Grande-Bretagne, de l’Écosse, de la France, de la Scandinavie et de l’Islande. Les plus grandes colonies comptent entre deux et trois millions de couples. Lors de l’hiver, il peut parfois s’observer près des côtes de l’Afrique. Il ne revient à terre que pour se reproduire, dans des terriers qu’il creuse dans les pentes herbues ou sur des falaises côtières.

dernière colonie en Bretagne

Rarement observé en France, le macareux moine est uniquement trouvé en Bretagne, où il niche dans l’archipel des Sept-Iles, près de Perros-Guirec, dans la région des Côtes-d’Armor. Son nombre a grandement diminué après avoir été longtemps chassé, touché par les marées noires et les déversements toxiques qui ont décimé ses populations. En 1950, on évaluait sa population bretonne à environ 10 000 couples, mais il n’en reste aujourd’hui qu’entre 130 et 200, sous protection active de la Ligue Tendances et animaux, qui en a fait un symbole de conservation.

un régime alimentaire essentiellement piscivore

Son alimentation est principalement basée sur la consommation de petits poissons, comme les lançons ou les capelans, mais il se nourrit aussi de mollusques et de crustacés. En chasse, il forme des groupes soudés, plongeant jusqu’à 15 mètres pour capturer ses proies à l’aide de ses ailes, qui lui servent de pattes propulsives. Il peut rester sous l’eau en apnée plus d’une minute. Lorsqu’il doit nourrir ses poussins, il stocke une dizaine de poissons dans son bec ou entre sa mandibule supérieure et sa langue, pour leur apporter sa nourriture. Il est capable de jeûner plusieurs jours pour faire face aux tempêtes en mer.

un oiseau très sociable

Que ce soit en mer ou sur terre, le macareux moine vit en communauté, formant souvent de vastes colonies. Son corps est parfaitement adapté à la vie marine : son plumage étanche lui permet de flotter tout en conservant sa chaleur, et ses glandes régulent le sel ingéré avec l’eau de mer. Ses ailes courtes facilitent ses déplacements sous l’eau, mais leur usage pour voler est rare. Peu à l’aise sur la terre ferme, il se déplace avec une démarche maladroite et hésitante, donnant parfois l’impression d’être un peu clownesque.

un seul œuf par reproductions

Après une période de sept mois en mer, le macareux moine revient sur le territoire pour se poser au sol en mars, retrouvant sa partenaire pour établir son nid. Pendant la parade nuptiale, mâles et femelles échangent des baisers au bec, puis s’accouplent dans l’eau, à l’abri des regards. L’œuf unique, de couleur blanche tachetée de brun, est déposé dans un terrier de 60 cm à 1,20 m de profondeur, tapissé de plumes, d’herbes et d’algues sèches. Les deux parents se relaient pour l’incubation, qui dure environ 40 jours.

le poussin, une nourriture fragile

Une fois né, le poussin est principalement alimenté en petits poissons comme le sprat ou le capelan. Pendant environ six semaines, il reçoit des repas réguliers, puis ses parents repartent en mer jusqu’au printemps suivant. Pendant sa période d’attente, il reste seul, jeûne et change de plumage, ce qui le rend vulnérable face aux prédateurs. Tenaillé par la faim, il s’envolera pour la première fois de nuit, en compagnie des autres jeunes, pour tenter de trouver sa propre nourriture. La majorité de ces jeunes atteignent leur maturité sexuelle vers 5 ou 6 ans.

macareux moine : un espèce en danger

Les principaux prédateurs du macareux sont les rapaces comme le faucon pèlerin, tandis que ses œufs et ses poussins sont la proie d’oiseaux comme les goélands ou de mammifères tels que les renards, qu’ils soient roux ou polaires. La population mondiale a fortement diminué suite aux marées noires et aux déversements toxiques, mais aussi à la captures accidentelles dans des filets de pêche et à la réduction de ses ressources alimentaires à cause d’une pêche effrénée. Depuis, il est classé comme espèce vulnérable par Tendances et animaux à l’échelle mondiale, et en danger en Europe. La durée de vie de cet oiseau dans la nature tourne généralement autour de 20 à 25 ans.