Découverte de la bécassine des marais, l’oiseau au long bec caracteristique

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La bécassine des marais, migratrice par nature, profite souvent de l’hiver pour séjourner dans notre pays. Son plumage, très discret, lui permet de se camoufler aisément dans le milieu végétal, mais elle se distingue par sa silhouette unique. En particulier, son long bec, qui dépasse de deux fois la taille de sa tête, est un trait caractéristique qui facilite son identification. Voici une présentation complète de cet oiseau fascinant.

La bécassine des marais, un limicole au mode de vie aquatique

Appartenant à la catégorie des charadriiformes, la bécassine des marais ( Gallinago gallinago ) fait partie des limicoles. Le mot « limicole » dérive du latin, signifiant « habitant du limon » ou de la vase, ce qui correspond parfaitement à ses zones d’habitat. Petit échassier aux dimensions moyennes, il mesure un peu plus de 27 cm, avec une envergure pouvant atteindre 50 cm et un poids d’environ 100 grammes. Il évolue généralement dans des habitats humides riches en végétation.

L’art de la dissimulation chez la bécassine des marais

Grâce à un camouflage naturel très efficace, cet oiseau se fond dans son environnement. Son dos est parcouru de rayures et taches de brun clair et foncé, tandis que son ventre blanc est bardé de stries noires sur les côtés. La poitrine est parsemée de taches marron sur un fond clair, et sa calotte est ornée de rayures foncées et claires. La queue, fauve et finement barrée de noir, complète son apparence discrète. Son bec, bicolore avec une base claire et une extrémité sombre, est particulièrement remarquable par sa longueur et sa flexibilité. Enfin, ses pattes courtes et ses ailes longues et pointues lui donnent une silhouette caractéristique.

Un oiseau d’eau douce aux habitats variés

Avec une distribution dite « holarctique », la bécassine des marais fréquente principalement l’hémisphère nord, au-delà du Tropique du Cancer. La majorité des populations européennes se reproduisent en Grande-Bretagne, dans les pays scandinaves ou encore en Europe centrale jusqu’en Russie. Elle affectionne des milieux humides tels que les marais, les étangs, les bordures de lacs ou encore les prairies inondées, ainsi que les tourbières et les champs. Elle privilégie également les zones densément végétalisées où sa stratégie d’observation et de caché est la plus efficace.

Son alimentation : un régime riche en invertébrés

Les proies favorites de la bécassine des marais comprennent principalement des vers, des mollusques, des insectes et leurs larves, ainsi que des crustacés. Elle complète parfois son alimentation avec des graines de végétaux aquatiques. Pour dénicher sa nourriture, elle avance en petits pas tout en sondant le sol vaseux avec son long bec sensible, capable de repérer et de capturer une grande diversité d’invertébrés. Elle chasse surtout à l’aube et se repose durant la journée, sauf lorsqu’elle doit chercher de la nourriture pendant la période de reproduction.

Un oiseau discret et méfiant

De nature timide et craintive, la bécassine des marais se tient souvent immobile dans la végétation, se camouflant au moindre bruit suspect. Lorsqu’elle est à bout de patience, elle s’envole en zigzagant dans le ciel, en émettant un cri sec et râpeux propre à son espèce. Généralement solitaire, elle forme parfois de petits groupes lors de migrations nocturnes. Pendant la parade nuptiale, le mâle dessine des cercles en vol, puis fond vers le sol en battant lentement des ailes et en déployant sa queue. Si la femelle est séduite, elle répond en s’envolant à son tour, accompagnée de cris caractéristiques.

La reproduction : un cycle minutieusement organisé

Après la copulation, la bécassine construit un nid sommaire, souvent un simple creux dans le sol dissimulé dans une végétation basse. Son aménagement, fait d’herbes fines, de mousse et de feuilles, est tapissé de végétaux doux. La femelle pond généralement 3 à 4 œufs entre avril et juillet, qui éclosent 20 jours plus tard. Les jeunes sont nourris par leurs deux parents, et en une dizaine de jours, ils sont autonomes pour chercher leur nourriture. Recouverts d’un plumage mimétique, ils courent dans la végétation et restent souvent dans leur nid. Capables de voler dès 15 à 20 jours, ils s’émancipent complètement à 40 jours.

Status et enjeux de conservation

Considérée comme une espèce commune dans ses zones de répartition, la bécassine des marais n’est pas en danger selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Cependant, en France, cet oiseau n’est pas protégé et peut être chassé. La population française a connu une forte chute ces trente dernières années, passant d’environ 300 couples à moins d’une cinquantaine, soit une diminution de 80 %. Dans certains départements, elle figure même en danger critique d’extinction sur la Liste rouge des oiseaux nicheurs. La dégradation de ses habitats naturels, notamment à cause des activités humaines, ainsi que la chasse expliquent en partie ce déclin. Parallèlement, l’espèce préfère se déplacer vers d’autres régions d’Europe ou vers la Russie pour sa reproduction. En revanche, elle continue à hiverner et à migrer en nombre entier en France. La longévité moyenne de cet oiseau est d’une douzaine d’années.