Il est courant de penser que la perruche ressemble beaucoup à un perroquet, étant donné leur apparence similaire. Certains se demandent même si la perruche pourrait simplement être une version miniature du perroquet. Ces deux oiseaux appartiennent en effet à la même famille, celle des Psittacidés. Pour mieux comprendre leurs différences, il est utile de s’intéresser à leurs caractéristiques propres en observant de plus près leurs particularités.
Nomenclature des espèces aviaires
Attribuer un nom scientifique précis à chaque espèce d’oiseau peut s’avérer complexe, car cela évolue avec nos connaissances. Les avancées en génétique, notamment l’analyse de l’ADN, ont remis en question des classifications antérieures. Dans le cas des Psittacidés, qui regroupent également les aras, les inséparables ou encore les touïs, les dénominations et subdivisions varient selon les spécialistes. Il faut donc rester prudent, car la classification de ces oiseaux reste encore en évolution, avec des modifications possibles dans les années à venir.
Il est aussi intéressant de constater que dans différentes cultures, ces oiseaux portent des noms variés. Par exemple, la Perruche royale (Alisterus scapularis) est appelée « king parrot » en anglais, tandis que la Perruche moine (Myiopsitta monachus) est désignée sous le nom de « quaker parrot ». Par ailleurs, le terme « conure » désigne un groupe de petits et moyens perroquets, issus de genres divers, natifs des régions néotropicales.
Pour une meilleure précision lors de la désignation de ces espèces, il est conseillé d’utiliser leur nom scientifique, évitant ainsi toute ambiguïté.
L’atout commun : un bec incurvé puissant
Que ce soit la perruche ou le perroquet, tous possèdent un bec crochu robuste, ainsi qu’une structure de doigts appelée zygodactyle, caractérisée par deux doigts orientés vers l’avant et deux vers l’arrière. Ces traits sont caractéristiques de l’ordre des Psittaciformes, une famille divisée en plusieurs groupes, notamment les Psittacidés et les Cacatuidés, tandis que la position du groupe Loriidés reste discutée.
Ce qui rassemble aussi ces oiseaux, c’est leur bec très puissant dont la mandibule supérieure est fortement arquée vers le bas, tandis que la mandibule inférieure présente une légère courbure vers le haut. Ce dispositif leur permet de briser les fruits durs. Leur alimentation comprend principalement des fruits, des graines, des légumes variés, des noix, des céréales, et parfois des racines ou des insectes, selon leur habitat naturel. De plus, ils ne possèdent pas de caecum, un appendice qui facilite la digestion de la cellulose chez d’autres oiseaux comme la poule. Leurs pattes, courtes et solides, complètent leur morphologie adaptée à leur mode de vie.
En captivité, ces oiseaux peuvent rencontrer les mêmes soucis de santé, tels que des troubles de la mue, des problèmes cutanés ou des affections des plumes et du bec.
Morphologie : différences entre perruches et perroquets ?
En général, les perruches se distinguent par leur petite taille, leur silhouette élancée, une queue longue, et un bec plus fin. Les perroquets, en revanche, sont souvent plus robustes, avec une silhouette trapue, une queue plus courte, et peuvent produire des sons plus forts, que ce soit par des cris ou des paroles. La popularité des perruches ondulées, mesurant environ 18 cm, dans les animaleries, influence cette perception. De façon similaire, certains perroquets courants comme le Gris du Gabon, les Amazones ou les Cacatoès ont une taille minimum de 30 cm.
Cependant, des exceptions existent, notamment liées à leur origine géographique, que nous explorerons plus loin.
Géographie et origine des perruches et perroquets
Il est commun de penser que les perruches viennent principalement d’Océanie ou d’Asie, tandis que les perroquets sont originaires d’Afrique, d’Amérique centrale ou du Sud. Pourtant, cette vision simplifiée ne reflète pas la réalité.
En Australie, on trouve des cacatoès, qu’on observe aussi bien en milieu urbain qu’en milieu sauvage. Parmi eux, le Cacatoès à huppe jaune (Cacatua galerita) est particulièrement bruyant et répandu. Des petites perruches très colorées comme la Perruche de Pennant (Platycercus elegans) ou la Perruche omnicolore (Platycercus eximius) fréquentent également cette région, ainsi que la Perruche à collier jaune (Barnardius zonarius), qui peut atteindre 36 cm de longueur et est parfois aperçue en liberté en Île-de-France par fuite involontaire.
Notez que la Perruche à collier (Psittacula krameri) est en réalité une espèce de grande perruche originaire d’Afrique et d’Asie, ce qui brouille la distinction géographique. En Afrique, la majorité des oiseaux sont des perroquets, comme le Perroquet gris du Timneh (Psittacus erithacus timneh) ou le Perroquet à ventre rouge (Poicephalus rufiventris), mesurant entre 23 et 32 cm.
En Asie, la diversité des perruches est impressionnante. La Perruche à tête de prune (Psittacula cyanocephala) est notamment reconnue pour son intelligence. La Perruche de Derby (Melopsittacus derbiana) est connue pour son cri fort et peut être difficile à accueillir en intérieur. La Perruche grand-duc (Psittacula eupatria), originaire de plusieurs pays asiatiques, peut atteindre 58 cm, avec un bec orange imposant, ce qui en fait une des plus grandes perruches domestiques.
En Amérique, il est plus difficile de repérer des perruches, bien qu’on leur donne souvent ce nom. La Perruche verte (Psittacara holochlorus) est en réalité un perroquet présent en Amérique du Nord et centrale, avec une taille ne dépassant pas 32 cm. La Perruche de Patagonie (Cyanoliseus patagonus) en est un autre exemple, considéré comme un petit perroquet selon les zoologistes.
La perception de l’intelligence chez ces oiseaux
Il est généralement dit que les perroquets seraient plus intelligents que les perruches, mais cette idée n’a pas vraiment de fondement scientifique solide. Elle provient surtout de l’usage que font les humains de ces oiseaux : on privilégie souvent les perroquets pour leur capacité à apprendre des tours, tandis que les perruches sont perçues comme des compagnons décoratifs. Cependant, la capacité de communication dépend surtout du temps investi dans leur apprentissage.
Même des perruches ondulées (Melopsittacus undulatus) peuvent apprendre à parler si on leur consacre suffisamment de temps. Une étude de 2019 a également suggéré que chez ces oiseaux, les mâles, qui démontrent leur intelligence, seraient plus attractifs aux yeux des femelles. Bien que controversée, cette recherche soulève des questions sur la sélection sexuelle basée sur des critères cognitifs, contredisant l’idée que la beauté seule détermine le choix d’un partenaire.
Deux espèces remarquables : le perroquet Kéa et le pion à maxilien
Parmi les perroquets qui sortent de l’ordinaire, le perroquet Kéa (Nestor notabilis) occupe une place à part. Endémique de Nouvelle-Zélande, il vit dans les montagnes, notamment dans les Alpes néo-zélandaises. Ce perroquet a l’habitude de se nourrir principalement de graines, fruits, insectes, nectar, fleurs, mais en hiver, il a développé un comportement insolite : il consomme aussi des carcasses de moutons mérinos. Il serait ainsi le seul perroquet à adopter un régime carnivore.
Le Pionus maximiliani, ou pion à maxilien, est le plus grand représentant de sa famille. Originaire d’Amérique du Sud (Brésil, Bolivie, Paraguay, Argentine), il est doté de plusieurs particularités :
- Facile à apprivoiser, mais nécessite une multitude de jouets pour stimuler son intelligence vive,
- Son tempérament est calme et ses cris sont modérés,
- Il est considéré comme peu mordant,
- Son caractère social le rend apte à cohabiter avec différents membres d’une famille, à condition de le stimuler et de respecter ses limites, même s’il préfère ne pas être porté.
Malgré sa popularité en Amérique du Sud, il reste rare à l’achat en Europe.
Perroquet ou perruche, que choisir ?
En définitive, il est difficile de distinguer clairement entre perruches et perroquets, étant donné leur ressemblance profonde. Leur profil respectif diffère essentiellement par leur taille, leur comportement et leur sonorité. Avant de faire votre choix, il est conseillé de rechercher des informations spécifiques sur chaque espèce selon vos critères personnels, tels que l’aspect, la sociabilité ou le niveau d’activité. Les perroquets ont tendance à être plus bruyants, ce qui peut représenter une contrainte dans un environnement en appartement. Penser à ces aspects facilitera votre adaptation et le bonheur de votre futur compagnon à plumes.