Il peut être difficile pour les non-initiés de différencier le goéland et la mouette, tant leur apparence se ressemble. Pourtant, ces deux oiseaux, bien que similaires, possèdent des caractéristiques distinctes tant sur le plan physique que comportemental. Après avoir lu ces lignes, vous deviendrez plus apte à faire la différence entre une mouette et un goéland. Faisons le point ensemble.
Les espèces de mouettes et de goélands : un aperçu
Ces deux familles regroupent plusieurs variétés d’oiseaux. À titre d’exemple, le terme goéland est parfois considéré comme une variété de mouette, catégorie à laquelle il aurait tendance à appartenir par une classification simplifiée. Cependant, la communauté scientifique débat encore de cette distinction, certains préférant classer les goélands comme des mouettes de grande taille, ou même comme une sous-catégorie.
La diversité des mouettes
Présentes principalement sur les zones côtières, les mouettes comptent une vingtaine d’espèces différentes. Parmi les plus emblématiques, on retrouve :
- la mouette rieuse (Chroicocephalus ridibundus) ;
- la mouette argentée (Chroicocephalus novaehollandiae) ;
- la mouette blanche (Pagophilia eburnea) ;
- la mouette pygmée (Hydrocoloeus minutus) ;
- la mouette rosée (Rhodostethia rosea) ;
- la mouette à tête grise (Chroicocephalus cirrocephalus) ;
La famille des goélands
Ces oiseaux, regroupés en une trentaine d’espèces, sont généralement plus grands. Parmi eux, certains sont particulièrement connus :
- le goéland gris (Leucophaeus modestus) ;
- le goéland australien (Larus pacificus) ;
- le goéland à queue noire (Larus crassifostris) ;
- le goéland cendré (Larus canus) ;
- le goéland marin (Larus marinus) ;
- le goéland argenté (Larus argentatus) ;
- le goéland railleur (Chroicocephalus genei) ;
Comment distinguer un goéland d’une mouette : caractéristiques physiques
Avec un œil averti, il est souvent simple de repérer l’un ou l’autre. Divers éléments permettent en effet de faire la différence.
La taille
La première indication porte sur la dimension de l’oiseau. En général, le goéland est nettement plus imposant que la mouette. La mouette oscille entre 37 et 43 cm pour un poids allant de 90 à 300 g selon l’espèce, tandis que le goéland peut atteindre 55 à 67 cm, avec un poids entre 750 et 1250 g.
Les ailes en vol
La différence s’observe aussi en plein ciel. Le goéland est notablement plus volumineux, et ses ailes déployées présentent une forme caractéristique : elles forment une sorte de « W » inversé, surtout lorsque le volatile est en vol. Leur coloration est généralement grise avec parfois quelques taches noires, et leur envergure peut dépasser 1,60 m. De leur côté, les ailes des mouettes sont plus petites, en triangle, et leur silhouette est moins imposante.
Le bec et les pattes
Une observation attentive du bec permet souvent de faire la différence. La mouette possède un bec plus fin, orangé avec une teinte voire un peu rouge, souvent crochu en bout. Le goéland, lui, a un bec plus robuste, en majorité jaune, marqué par une tache rouge sur la partie inférieure. Concernant les pattes, elles sont rouges chez la mouette, tandis que chez le goéland, elles prennent des teintes allant du rose au jaune, voire vertes pour certaines espèces.
La coloration du plumage
La teinte générale peut également guider l’observation. La tête de la mouette est généralement claire, souvent blanche ou avec des zones sombres ou grisâtres sur le dessus, notamment autour des yeux. Le goéland se distingue par une tête complètement blanche, un œil clair entouré d’un halo jaune, et un dos blanc qui facilite son repérage.
alimentation : différence de régime entre mouettes et goélands
Leur alimentation diffère selon leur mode de vie. Les goélands, par exemple, adoptent une alimentation omnivore, se nourrissant aussi bien de poissons, de carcasses, de mollusques ou même d’œufs d’autres oiseaux. Leur capacité à digérer de gros os leur permet d’exploiter une large gamme de ressources, ce qui leur est très utile face à la raréfaction de leur nourriture naturelle, souvent accentuée par l’activité humaine. Parfois, ils se rapprochent même des bords de baleines pour chasser.
Les mouettes ont un régime également varié. Elles consomment des vers, insectes, coquillages, crustacés, poissons ainsi que des végétaux ou des détritus issus de l’activité humaine. Très opportunistes, elles ne rechignent pas à voler la nourriture d’autres animaux ou même des humains, que ce soit lors d’un pique-nique ou d’un repas à la plage, notamment en s’attaquant aux œufs ou aux jeunes oiseaux d’autres espèces.
Espérance de vie : un critère de différenciation
En général, la durée de vie moyenne dans la nature est plus longue pour les goélands, qui peuvent atteindre une trentaine d’années. En captivité, certains specimens peuvent dépasser ce chiffre et atteindre 50 ans. Les mouettes, cependant, vivent généralement moins longtemps, rarement plus de 20 ans. La mouette à tête blanche est une exception puisqu’elle peut vivre jusqu’à 30 ans.
Leur chant : une signature sonore distincte
Lors d’une promenade en bord de mer, il arrive d’entendre ces cris familiers. Leur tonalité, aiguë ou grave, permet parfois de distinguer si l’on observe une mouette ou un goéland. Les mouettes produisent des cris plus perçants, tandis que leurs cousins ont un chant plus profond. Prêter attention à ces sons peut donc aider à l’identification.
Habitat et zones de prédilection
La localisation géographique constitue aussi un indice précieux. Sur le littoral, il est fréquent de voir ces deux espèces cohabiter. Les goélands se plaisent aux environnements marins et restent généralement proches des côtes, souvent en compagnie de mouettes. Ces dernières, elles, ont la faculté de s’adapter à divers habitats, y compris en milieu urbain ou en haute montagne. Depuis quelques années, leur présence en ville, surtout dans les grandes agglomérations comme Paris, s’est accentuée. À l’inverse, les goélands évitent généralement de s’éloigner des zones côtières, excepté en cas exceptionnel.
Lors de vos sorties en bord de mer, si vous apercevez un volatile peu farouche s’approchant de votre nourriture, il s’agit probablement d’un goéland. Ceux-ci sont plus audacieux, en particulier lorsqu’il s’agit de piquer des mets humains tels que crêpes, frites ou glaces.
Quelques conseils pratiques à connaître
Enfin, il est essentiel de rappeler que le goéland et la mouette bénéficient d’une protection légale. Il faut éviter de s’approcher trop près de leurs poussins, notamment si ceux-ci ont quitté leur nid. Ces jeunes doivent apprendre à voler, et leurs parents, souvent à une certaine distance, veillent sur eux. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ils savent parfaitement où se trouvent leurs petits.
Le goéland a pour habitude de rester proche de la terre ferme. Malgré sa grande rapidité en vol plané pouvant atteindre 40 km/h, il n’est pas à l’aise en nageant, ce qui limite ses activités en mer. D’ailleurs, il ne plonge rarement, sauf en cas d’extrême nécessité. Content de profiter du vol et de chercher sa nourriture sur la terre ou à la surface, il suit souvent les bateaux de pêche, notamment pour repérer les poissons rejetés.
La mouette, quant à elle, s’adapte très bien à la vie en mer et à la vie urbaine. Elle n’hésite pas à voler dans des conditions météorologiques difficiles grâce à ses ailes acérées, et elle chasse souvent aux côtés des navires de pêche pour se nourrir, profitant d’opportunités pour se procurer de la nourriture sans effort.