Chardonneret élégant : tout connaitre sur cet oiseaux aux plumages colorés

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Le chardonneret élégant reste une espèce peu connue du grand public, bien qu’il fasse partie des oiseaux les plus couramment rencontrés en France. On peut l’observer aussi bien en milieu rural qu’en zone urbaine, puisqu’il se plaît dans les forêts pour nicher et dans les régions ouvertes pour se nourrir. Concentrons-nous sur ce petit passereau aux couleurs vives, dont le chant mélodieux vient agrémenter nos journées.

Qu’est-ce qu’un chardonneret élégant ?

Appartenant à l’ordre des passériformes, le chardonneret appartient à la famille des fringillidés, tout comme le moineau. Cette famille comprend plusieurs sous-groupes, notamment les pinsons et les carduelinés. Leur plumage, souvent très coloré, varie d’un individu à l’autre. Ces oiseaux ont une alimentation principalement constituée de graines et se déplacent en sautillant au sol ou à travers la végétation. Leur bec, court, robuste et conique, est parfaitement adapté à leur régime granivore. Les fringillidés fréquentent généralement les zones densément boisées ou broussailleuses, et ils ont tendance à former de grands groupes durant leurs périodes de migration ou d’inactivité. En hiver, ceux qui migrent du Nord viennent se réfugier dans des régions plus douces du sud. La diversité de leur chant contribue à leur charme, et le chardonneret élégant ne fait pas exception à cette règle.

Comment reconnaître le chardonneret élégant ?

Plus petit que le moineau, cet oiseau atteint en moyenne 12 cm de longueur, avec une envergure d’environ 23 cm et un poids oscillant entre 13 et 20 grammes. Son visage affiche une teinte rouge intense, contrastant avec son bec de couleur blanche, et sa tête présente des motifs noir et blanc. Le dos arbore une teinte brun-chamois, qui se déploie sur les côtés de la poitrine, formant deux taches nettes, et s’étend aussi sur ses flancs. La partie inférieure de son corps est majoritairement blanche, tout comme le croupion et les zones sus-caudales. La couleur noire de ses ailes est traversée par une bande jaune citron traversant leur centre. Ses plumes de queue sont courtes, noires, ornées de marques blanches ; ses pattes varient entre gris et rosé selon la saison. Les jeunes, quant à eux, ont une tête marron clair dépourvue de rouge ou de noir.

Où le chardonneret élégant évolue-t-il ?

La distribution géographique de cette espèce couvre une large zone, allant des régions boréales temperées jusqu’aux zones méditerranéennes, de l’Europe jusqu’au nord de l’Afrique (jusqu’au Cap-Vert), en passant par le Moyen-Orient (sauf le Yémen) et l’Asie occidentale. Cette espèce a également été introduite dans divers autres pays comme le Brésil, l’Uruguay, la Nouvelle-Zélande, l’Australie, ainsi que dans les Açores, le Japon, Oman et l’Argentine. En France, le chardonneret élégant est reconnu comme une espèce parmi les plus présentes, occupant tous les territoires, y compris la Corse. Pendant la saison froide, sa présence diminue dans le nord-est et en altitude, mais la population augmente grâce aux migrateurs venues du nord-est européen. Seules les populations venant des régions nordiques sont considérées comme migratrices.

Quels habitats privilégie-t-il ?

Sur toute son aire de répartition, le chardonneret apprécie principalement les forêts claires, qu’elles soient feuillues ou mixtes. Il fréquente aussi les bordures de forêts, les clairières, les bocages, les landes à bruyères, les steppes arborées ou encore les régions proches des eaux comme les forêts riveraines ou les étendues d’eau. Sa préférence va aussi aux milieux secs, tels que la garrigue ou le maquis méditerranéen. En zone urbaine, il trouve refuge dans les jardins, les parcs, les avenues bordées d’arbres, les cimetières, les vergers ou même dans des terrains vagues où poussent des plantes à graines en abondance. Lors de la saison de reproduction, il s’installe plutôt en périphérie de forêts, souvent sur des arbres feuillus comme les marronniers, tilleuls ou érables, qui lui servent de sites de nidification. Son nid est généralement caché dans la haute végétation, sous des arbustes ou des arbres, avec un sous-sol riche en graines pour sa nourriture. En montagne, il ne niche habituellement pas au-dessus de 1500 mètres, mais il peut gagner de l’altitude après la période de reproduction.

Que mange-t-il ?

Cette espèce diurne est principalement granivore, raffolant de graines, notamment celles de chardon, qui lui ont valu son nom. Son bec conique est idéal pour extraire ces graines sans se blesser. Tout au long de l’année, il consomme des graines provenant d’environ 150 espèces végétales différentes, comme les pissenlits, séneçons, asters, tussilages, centaurées, bardanes ou encore les tournesols. En hiver, il se nourrit surtout dans les arbres tels que bouleaux, aulnes ou pins, et utilise fréquemment les mangeoires pour se sustenter, en privilégiant les graines plutôt que la graisse ou les aliments d’origine animale. Son mode de déplacement consiste à sauter d’une plante ou d’un arbre à l’autre, souvent en suspendant par ses pattes et tête en bas. Lors de la reproduction, il augmente également son intake en insectes, notamment larves de papillons, pucerons, chenilles et autres petits invertébrés, qui fournissent des protéines essentielles pour ses oisillons. Enfin, il a besoin d’un apport régulier en eau pour s’hydrater, ce qui explique sa fréquentation fréquente des points d’eau pour se baigner.

Quel est son mode de vie ?

Hors période de reproduction, le chardonneret élégant adopte une attitude très sociale et forme des groupes pouvant compter jusqu’à une trentaine d’individus, parfois avec d’autres fringillidés, se nourrissant de graines dans les arbres ou dans la végétation. Lors des migrations ou déplacements erratiques, il voyage souvent en petites troupes compactes. Au retour du printemps, les mâles deviennent plus agressifs lors de la parade nuptiale, en gonflant leur torse, en déployant leur queue pour exhiber leur plumage, et en déployant des cris spécifiques. Lors de cette période, il présente également des comportements de cour, comme de petites poursuites. La femelle, quant à elle, attend les moments où le mâle lui apporte de la nourriture, en adoptant une posture attentive. Une fois le couple formé, leur territorialité diminue, permettant à plusieurs couples de s’installer à proximité. Leur synchronisation et leur vie collective participent à leur survie face aux prédateurs.

Comment se reproduit-il ?

La principale saison de reproduction du chardonneret élégant se situe au printemps, avec une formation de couples entre février et mars. Les premiers œufs sont pondus dès avril, et la nidification s’étale entre mai et août, durant environ quatre mois. En période de couvaison, la femelle construit un nid discret, généralement dans la cime de feuillus épais, et y dépose 4 à 6 œufs qu’elle couve durant 14 jours sans interruption. Son partenaire, quant à lui, lui assure un apport constant en nourriture et en eau tout en assurant sa protection contre les prédateurs. Après éclosion, les deux parents nourrissent les petits avec des larves d’insectes, puis de graines, jusqu’à ce qu’ils soient capables de voler, ce qui se produit généralement à la fin de la troisième semaine. Les jeunes quittent ensuite le nid pour rejoindre la vie en autonomie, mais les adultes peuvent produire jusqu’à 3 nichées par an. La durée moyenne de vie en milieu sauvage est estimée entre 12 et 15 ans.

Le chardonneret élégant : menace et conservation

Parmi ses principaux prédateurs figurent les geais, certains rapaces, serpents et mammifères carnivores, qui s’en prennent surtout à ses œufs et à ses jeunes. Comme beaucoup d’oiseaux granivores, le chardonneret connaît un déclin préoccupant, avec une réduction d’environ 40 % de ses populations en France au cours de la dernière décennie. Cela est en partie dû à l’intensification des pratiques agricoles et à l’usage massif de pesticides, qui détruisent ses sources naturelles de nourriture telles que les jachères ou les zones incultes. La modification et l’urbanisation croissante de son habitat accentuent cette tendance. Malgré tout, à l’échelle de l’Europe, il reste une espèce considérée comme non menacée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). En France, cependant, il figure sur la liste des oiseaux « vulnérables » en raison de la diminution constante de ses effectifs nicheurs.

Pourquoi le chardonneret élégant est-il braconné ?

Son apparence attrayante, avec ses couleurs vives et son chant agréable, l’a longtemps rendue populaire comme oiseau de décoration, entraînant des captures illégales. Même si la législation a renforcé sa protection ces dernières années, des trafics illicites persistent. On estime que plusieurs milliers de chardonnerets sont capturés chaque année à travers le monde. En 2023, un réseau de trafic international a été démantelé en région parisienne, menant à l’inculpation de plusieurs personnes. De même, en novembre 2022 dans l’Hérault, un trafiquant a été condamné à une peine de prison ferme. Des actions de l’Office français de la biodiversité (OFB) visent à repérer et éliminer les pièges utilisés dans les zones de capture, en collaboration avec diverses associations telles que Tendances et animaux.

Le chardonneret élégant : espèce protégée

En France, le chardonneret bénéficie d’une protection complète par arrêté ministériel depuis 2009, ce qui interdit sa capture, sa détention, son transport ou sa vente. Toute infraction à ces règles entraîne des sanctions sévères, pouvant aller jusqu’à 150 000 € d’amendes et 3 ans d’emprisonnement. Il est également inscrit sur les annexes de la Convention de Berne et de la directive européenne sur la protection des oiseaux. En milieu naturel, cet oiseau peut vivre entre 12 et 15 ans, ce qui témoigne de l’importance de préserver ses habitats et d’éviter toute forme de commerce illégal.