Aigrette garzette : un échassier blanc d’une beauté saisissante

Accueil » Les animaux sauvages » Oiseaux » Aigrette garzette : un échassier blanc d’une beauté saisissante

La garzette est la principale espèce d’aigrette qui se rencontre en nombre en Europe. Son plumage blanc immaculé, la courbure particulière de son cou en S, ses longues pattes noires et ses orteils jaunes permettent de l’identifier facilement. Lors de la saison des amours, cet oiseau affiche toute sa splendeur en dressant ses plumes en package au-dessus de sa tête. Focus sur cette jolie et élancée avifaune piscivore.

fiche d’identité de l’aigrette garzette

Connu scientifiquement sous le nom d’Egretta garzetta, cet oiseau appartient à l’ordre des pélécaniformes et à la famille des ardéidés, qui regroupe neuf espèces en Europe de l’Ouest. De taille modérée à grande, ces oiseaux fréquentent diverses zones humides ou aquatiques sur tous les continents à l’exception de l’Antarctique. Leur bec, en forme de poignard, est une caractéristique évidente de leur régime principalement basé sur la pêche.

Un plumage blanc élégant et élancé

La garzette, qui appartient à la famille des hérons de petite taille, arbore un manteau blanc immaculé. Son corps s’avère fin et élancé, avec un cou long et un bec noir très fin, légèrement courbé vers le bas, présentant une teinte gris bleuté à sa base. Ses longues pattes noires, munies de doigts jaunes, accentuent cette image de finesse. Durant la période de reproduction, son plumage se pare de longues plumes décoratives, appelées crosses, placées à l’arrière de la tête, ce qui lui vaut le nom d’aigrette. Son cou en S, au repos ou en vol, se tend lorsqu’elle est attentive ou lorsqu’elle traque une proie. La taille de cette petite héronne varie entre 55 et 65 centimètres, avec une envergure de 85 à 95 centimètres, et un poids d’environ 500 grammes. Les mâles comme les femelles ont un aspect similaire.

La garzette, sensible au froid

Préférant les régions tempérées, cet oiseau niche dans les zones chaudes d’Europe méridionale, au Moyen-Orient, en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud. Elle évite généralement les zones froides du nord de l’Europe, la majeure partie de la Russie, l’Amérique du Sud et une partie de l’Océanie. Avec le réchauffement climatique, ses zones de présence ont tendance à s’étendre vers le nord. En France, elle privilégie surtout les côtes méditerranéennes et atlantiques, mais peut parfois être aperçue loin de la mer, dans des espaces humides peu profonds, qu’ils soient d’eau douce, saumâtre ou salée. Elle fréquente notamment les berges de rivières, de lacs, marais, étangs, rizières, terrains inondés, plages sableuses, vasières et mangroves.

La garzette, chasse à l’affût

Ce petit oiseau piscivore adopte une attitude de chasseur patient. Il se nourrit principalement de poissons, y compris leurs larves, ainsi que de petits vertébrés tels que lézards, amphibiens ou jeunes oiseaux. Les invertébrés, comme les vers, crustacés, mollusques, insectes aquatiques et araignées, figurent aussi dans son menu. Pour chasser, il utilise deux méthodes : rester immobile dans l’eau peu profonde en guettant puis attrapant ses proies avec son bec pointu, ou se tenir sur une jambe pour fouiller la vase avec l’autre à la recherche de nourriture.

La garzette, peu partageuse

Lors de la période de ponte, cet oiseau est grégaire et tend à former de petites colonies, souvent mixtes avec d’autres ardéidés ou même d’autres espèces d’oiseaux. Les échassiers se regroupent pour se reposer, soit au sol dans un espace ouvert, soit perchés en lisière d’arbres proches de l’eau. Mais dès que l’heure de manger arrive, il devient territorial et défend farouchement sa zone de pêche contre ses congénères, restant éloignés pour éviter tout conflit. Certaines populations plus au nord migrent vers le sud durant l’hiver.

Le nid de l’aigrette garzette

Au moment de la parade nuptiale, le mâle exhibe ses plumes décoratives pour attirer la femelle et évincer ses rivaux. La garzette niche principalement au sol, dans des roselières, broussailles ou zones humides boisées. Elle peut aussi choisir de nicher dans des arbres, notamment en bord de mer ou de fleuve. Le nid se construit avec des végétaux ligneux comme des brindilles ou des roseaux, formant une plateforme. La femelle pond entre 3 et 5 œufs, d’un bleu verdâtre clair. L’incubation, assurée par les deux adultes, dure environ 3 semaines. Les oisillons, dès leur naissance, sont couverts d’un duvet blanc, avec un bec et des pattes rosâtres. Nourris par régurgitation, ils commencent à voler en dehors du nid vers 5 semaines, avant de rejoindre leur propre territoire.

L’aigrette garzette, autrefois persécutée

À la fin du XIXe siècle et au début du XXe, cette espèce a été massivement chassée pour ses plumes, très prisées dans la fabrication de accessoires de mode, notamment pour la confection de chapeaux féminins. Elle était aussi considérée comme nuisible à cause de son supposé impact sur les populations de poissons. La chasse intensive a provoqué un déclin important des effectifs, ce qui a conduit, au début des années 1980, à sa protection légale en France. Depuis, ses populations se sont stabilisées et sa répartition s’est élargie, ce qui a permis de la sortir de la catégorie des espèces menacées. En milieu sauvage, sa durée de vie se situe généralement entre 9 et 13 ans.