Tout savoir sur l’élevage privé de lamas et d’alpagas avant de vous lancer

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Vous êtes passionné par les lamas ou les alpagas et envisagez de débuter un élevage privé ? Ce type d’activité, peu conventionnel, peut apporter de grandes satisfactions, mais il ne faut pas négliger le fait que cela demande beaucoup d’engagement et de travail. Avant de vous lancer, il est crucial de bien connaître les enjeux afin d’éviter toute erreur susceptible de mettre en péril votre projet. Dans cet article, nous vous expliquons les éléments essentiels à considérer avant de commencer.

Assurer la protection des lamas ou des alpagas

D’après la FAO (Organisation mondiale pour l’alimentation), le camélidé est promis à un bel avenir, notamment parce que ces animaux résistent particulièrement bien aux conditions de sécheresse qui devraient s’intensifier dans le futur. Ainsi, la sélection de cette espèce constitue une option cohérente face aux défis environnementaux à venir.

Une réglementation européenne datant de 2015 impose un certificat de capacité pour ceux qui veulent élever de petits camélidés. Cependant, en France, contrairement à certains pays comme l’Allemagne ou la Suisse, aucune législation spécifique n’oblige pour le moment à obtenir un tel certificat. En conséquence, il n’est pas nécessaire de détenir une autorisation particulière pour posséder des lamas ou des alpagas.

Malgré cela, il est fortement recommandé de suivre une formation préalable. La meilleure démarche consiste à solliciter un éleveur local afin qu’il vous fasse découvrir ses animaux et partage son expertise. Cela vous permettra d’acquérir les connaissances indispensables pour débuter sereinement.

Quels coûts prévoir pour un alpaga ou un lama ?

Les prix des alpagas varient beaucoup, surtout si l’on considère certains qui se prétendraient rares. Voici une estimation indicative pour éviter les mauvaises surprises :

  • Un mâle alpaga peut se négocier entre 800 et 1 500 € ;
  • Une femelle alpaga se vend généralement entre 2 000 et 2 500 € ;
  • Un lama mâle non castré trouve preneur autour de 1 000 à 1 500 € ;
  • Un lama castré s’échange souvent entre 1 500 et 3 000 € ;
  • Une femelle lama est généralement proposée à environ 5 000 € ;
  • Un étalon de race peut atteindre jusqu’à 10 000 €, selon ses origines. Toujours demander à voir les justificatifs attestant de ses qualités et de son pedigree.

Il est essentiel d’acheter au minimum deux camélidés pour assurer leur bien-être grâce à la compagnie réciproque.

Au prix d’achat s’ajoutent d’autres dépenses, telles que :

  • La nourriture adéquate ;
  • Le coût du terrain où ils vivront, qu’il soit acheté ou loué. Pour accueillir deux alpagas, il faut prévoir un espace d’au moins 2 000 à 3 000 m². En général, dix alpagas peuvent se contenter d’un hectare, mais il faut également penser à faire tourner les parcelles pour limiter la propagation des parasites ;
  • Les soins et l’entretien du matériel ;
  • Les éventuels frais liés aux soins vétérinaires, notamment vaccins annuels contre le tétanos et vermifuges biannuels.

Pour des interventions régulières ou en déplacement (comme pour des concours), l’achat d’une remorque spécifique peut s’avérer utile, avec un tarif avoisinant 1 500 €.

N’oubliez pas de souscrire une assurance adaptée, couvrant à la fois les éventuelles blessures ou maladies de vos animaux, et les dommages qu’ils pourraient causer à des tiers.

Une activité qui demande de la force physique

L’élevage d’alpagas ou de lamas se révèle souvent exigeant sur le plan musculaire. Les tâches journalières telles que soulever du foin souvent lourd (de 13 à 22 kg), ramasser les déjections ou nettoyer leur espace nécessitent une bonne condition physique. Ce n’est pas une activité réservée uniquement aux hommes : une femme capable d’effectuer ces tâches peut parfaitement gérer un élevage, mais il est indispensable d’être conscient de l’effort physique qu’elle représente.

Recourir à un coup de main

Pour certaines opérations ou soins spécifiques, il est conseillé d’être à deux. Avoir un partenaire, qu’il s’agisse d’un proche ou d’un voisin, facilite grandement la gestion quotidienne. En particulier pour des interventions d’urgence comme des naissances, il est important de prévenir quelqu’un en amont et de s’assurer de sa disponibilité et de sa collaboration.

La tonte : un moment clé

La tâche de la tonte, essentielle pour le bien-être des animaux et la qualité de leur fibre, sollicite fortement les muscles du bas du corps : lever, accroupissement, immobilisation, et tri de la laine. Ce processus demande endurance et technique pour éviter de se blesser. Si vous souhaitez réduire vos dépenses, vous pouvez engager un professionnel, mais en prennant en considération que réaliser cette opération vous-même favorise la relation avec vos camélidés et vous permet de perfectionner votre méthode de tonte.

Un engagement quotidien avec vos animaux

Il faut prévoir au minimum 30 minutes par jour pour prendre soin de votre troupeau. Avec un cheptel plus important, ce temps s’allonge naturellement. En cas d’absence ou de vacances, il demeure envisageable de confier vos alpagas à une pension spécialisée pour leur assurer un suivi optimal.

Formalités administratives lors de l’achat

En principe, chaque camélidé est identifié dès sa naissance. Il doit être inscrit dans un registre officiel appelé SIRECam et doté d’un transpondeur ou de deux boucles auriculaires. Lors de la vente, le certificat de cession doit mentionner le numéro d’identification, composé de deux chiffres correspondant à l’année de naissance, suivis de cinq chiffres. Si ces démarches n’ont pas été effectuées par le vendeur, la vente est alors considérée comme irrégulière. Dans ce cas, le coût pour rectifier la situation s’élève en moyenne à 60 € pour un particulier.

Transporter ses camélidés en toute sécurité

De par leur nature, les lamas et alpagas sont facilement transportables, car ils voyagent en position couchée et restent généralement calmes. Il est possible de les faire entrer dans le coffre d’un véhicule utilitaire ou d’un break, mais il faut éviter d’utiliser un coffre de voiture classique, qui offre peu d’aération. La meilleure option consiste à utiliser un véhicule homologué, conforme aux normes, dont l’usage doit être déclaré auprès de la Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations (DDCSPP). L’autorisation est valable cinq ans.

Pour les déplacements sur de longues distances, notamment si vous envisagez de transporter vos animaux à plus de 50 km, il peut être nécessaire d’obtenir le CCTROV, un certificat de compétences pour le transport routier d’ongulés et de volailles. La procédure passe généralement par une formation de deux jours, mais il est important de vérifier si cette formation couvre également les petits camélidés, ou si une démarche spécifique est requise auprès de la préfecture.

Nous vous avons esquissé ici les principales étapes et précautions à prévoir si vous souhaitez vous lancer dans l’élevage de lamas ou d’alpagas. En complément, il est judicieux d’échanger avec des éleveurs expérimentés et de réaliser éventuellement un stage d’observation pour mieux appréhender l’ensemble des exigences liées à cette activité.