Tenrec zébré des terres basses : le petit mammifère rayé de Madagascar

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Palette de couleurs évoquant celle d’une abeille, le tenrec zébré vivant dans les zones basses possède aussi la capacité de piquer. Ce petit mammifère malgache, coiffé d’un pelage rempli d’épines, utilise cette particularité non seulement pour repousser ses prédateurs mais également pour échanger avec ses pairs. Il a la faculté d’émettre des stridulations en frottant ses piquants entre eux, ce qui est une caractéristique unique chez les mammifères. Destination Madagascar pour approfondir la connaissance de cette espèce singulière qui stridule.

Présentation du tenrec zébré des terres basses

Appartenant à la catégorie des Afrosoricidés, ce petit animal appartient à la famille des Tenrecidés. Il mesure généralement entre 16 et 19 cm de longueur et pèse entre 125 et 280 grammes. Bien que ressemblant visuellement au porc-épic, notamment à cause de ses couleurs jaune et noire, il n’a aucune parenté avec les rongeurs. Deux types de tenrecs zébrés vivent uniquement à Madagascar : celui des plaines ou des zones basses, et celui des régions montagneuses ou des hautes terres.

  • Le tenrec zébré des plaines, également appelé des terres basses (Hemicentetes semispinosus) ;
  • Le tenrec zébré des zones élevées, des montagnes (Hemicentetes nigriceps).

Caractéristiques distinctives du tenrec des zones basses

Ce mammifère malgache possède une silhouette compacte, une tête en forme de cône, de petites oreilles, ainsi qu’un museau allongé et effilé. Ses membres sont courts et sa queue est pratiquement absente. Ses petits yeux sont peu performants, ne lui offrant qu’une vision limitée. Son pelage est principalement noir, avec des rayures jaunes longues qui courent le long du corps, facilitant sa dissimulation dans la végétation lorsqu’il fouille le sol pour se nourrir. La texture de son pelage combine des poils rigides et des épines visibles surtout sur sa tête, où elles forment une couronne jaune qui se dresse.

A quoi servent ses piquants ?

Contrairement au hérisson, ce tenrec ne peut pas se rouler en boule pour se protéger. Lorsqu’il se sent menacé, il déploie ses piquants, notamment sur la tête et le dos, pour faire preuve d’intimidation. Si cette stratégie ne suffit pas à faire fuir son agresseur, il peut alors charger en visant des zones sensibles comme le museau ou les pattes. À l’image du porc-épic, ses pointes détachables peuvent rester incrustées dans l’ennemi, puis repousser rapidement pour éviter toute blessure permanente.

Le mécanisme de stridulation chez le tenrec

Ce petit mammifère possède une technique de communication particulière : les stridulations. Son mode d’expression sonore, rare chez les mammifères, consiste à faire vibrer ou frotter certains piquants entre eux pour produire un son aigu. Ce son, dont la fréquence atteint des hautes notes, est perceptible uniquement par ses congénères. Utilisé majoritairement comme alerte face à un danger, ce mode de communication distingue le tenrec zébré comme étant le seul mammifère capable de striduler.

Son habitat naturel

Espèce exclusive de Madagascar, ce tenrec fréquente principalement la côte est de l’île. Il évolue dans les plaines, en particulier dans les forêts tropicales humides — qu’elles soient primaires ou secondaires — situées du niveau de la mer jusqu’à environ 1550 mètres d’altitude. On le trouve aussi dans les zones agricoles, les prairies ou encore dans les jardins domestiques. Vivant dans des terriers qu’il creuse dans des sols humides, il les cache sous un toit de feuilles. Actif aussi bien en journée qu’à la tombée de la nuit, il se nourrit principalement de vers de terre qu’il déterre en frappant le sol avec ses pattes avant.

Reproduction du tenrec zébré

cet animal est social toute l’année, mais la saison de reproduction entraîne des combats entre mâles concurrents. Ceux-ci adoptent souvent un comportement territorial, marquant leur territoire à l’aide d’odeurs et de déjections. Sa maturité sexuelle est atteinte rapidement, vers l’âge d’un mois. La période de reproduction correspond aux mois pluvieux, entre septembre et décembre. Lors de la cour, le mâle s’approche de la femelle en la reniflant par le haut, et si elle n’est pas réceptive, elle peut le repousser en le piquant. En cas d’intérêt mutuel, ils échangent des gestes d’approche : la femelle mordille le nez du mâle tandis qu’il renifle son cou et son derrière.

Développement des jeunes

Après une gestation d’environ deux mois, la femelle met bas entre décembre et mars. Elle crée un petit refuge souterrain en creusant un nid avec son museau. La portée peut compter jusqu’à six petits, pesant environ 11 grammes et mesurant entre 5,5 et 6,5 cm. À leur naissance, ils ne possèdent pas encore d’épines, mais celles-ci apparaissent dans la journée suivante. La mère, dès leur arrivée, leur lave le nez pour faciliter leur respiration, et les deux parents participent à leur élevage — bien que ces comportements aient surtout été observés en captivité. Le mâle laisse ses jeunes se blottir contre lui, tandis que la mère nettoie le nid et ramène les petits vers elle. Vers une semaine, ils commencent à maîtriser la stridulation. Le sevrage intervient généralement entre la 17e et la 25e journée.

Statut de conservation

Les principaux prédateurs du tenrec zébré comprennent notamment les boas, les mangoustes, ainsi que certains carnivores comme la fossa ou la civette. L’humain le chasse occasionnellement pour sa chair. Actuellement, cet animal est classé comme étant en Préoccupation mineure par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Son habitat naturel étant menacé par la déforestation et les incendies de brousse, sa survie pourrait être compromise si ces menaces persistent. La durée de vie de cette espèce est limitée, se situant habituellement entre deux et trois ans.

Crédit Photo : Frank Vassen