Springbok : l’antilope sauteur emblématique d’Afrique

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Le Springbok, animal élégant et finement musclé, est mondialement reconnu pour ses capacités exceptionnelles en matière de performance physique. En plus de sa vitesse impressionnante, pouvant atteindre 90 km/h, cette antilope sud-africaine excelle dans l’art du saut, se distinguant par ses bonds puissants et gracieux.

Profil détaillé du Springbok

Le Springbok, dont le nom scientifique est Antidorcas marsupialis, appartient à la famille des bovidés et fait partie du groupe des artiodactyles. C’est une espèce unique de son genre, dont le nom dérive de l’afrikaans signifiant « saut » et « bouc ». Elle possède trois sous-espèces :

  • Antidorcas marsupialis angolensis,
  • Antidorcas marsupialis hofmeyri,
  • Antidorcas marsupialis marsupialis.

Description physique du Springbok

Ce mammifère possède une silhouette mince et raffinée, avec un corps léger supporté par de longues jambes élancées. Ses sabots fins et pointus sont parfaitement adaptés à sa course rapide. La robe du Springbok est principalement d’un ton fauve, avec une bande brune qui longe ses flancs, tandis que son ventre est clair. Sur la tête, une ligne noire part de la base de ses cornes, traverse l’œil et s’étend jusqu’aux naseaux, créant un contraste frappant. La taille moyenne de l’animal se situe autour de 80 cm au garrot, pour une longueur totale de 110 à 140 cm. Son poids oscille entre 40 kg pour les femelles et 48 kg chez les mâles. La morphologie des cornes diffère selon le sexe : celles des femelles sont effilées et droites, tandis que celles des mâles prennent une courbe en S plus robuste.

Capacités physiques remarquables

Les sens très affûtés du Springbok lui permettent de percevoir rapidement toute menace, que ce soit par le son, l’odeur ou la vue. Lorsqu’un danger apparaît, il réagit immédiatement en prenant la fuite à toute allure, pouvant atteindre 90 km/h. Si sa vitesse maximale est atteinte uniquement par le guépard – le champion de la rapidité terrestre – le Springbok peut maintenir cette allure sur une plus grande distance. Son taux de succès face au guépard reste modéré, le félin ne capturant qu’une chasse sur dix. Très agile, l’antilope peut sauter sur 6 mètres en longueur, voire jusqu’à 15 mètres lors de situations extrêmes, et sa hauteur de saut peut dépasser les 2 mètres.

Zones géographiques d’habitat

Ce mammifère évolue principalement dans le sud de l’Afrique, notamment en Afrique du Sud, en Namibie, au Botswana et en Angola. Il préfère les paysages ouverts tels que les steppes arides, les brousses, ainsi que certaines zones de savane et de collines recouvertes d’herbes courtes ou d’arbustes. Sa grande adaptabilité lui permet également de survivre dans des environnements plus extrêmes comme le Kalahari ou le Namib, surtout dans les zones désertiques ou semi-désertiques. Cependant, il évite systématiquement les zones boisées ou toute végétation dense qui pourrait limiter sa visibilité ou entraver sa fuite en cas de danger.

Régime alimentaire

Le Springbok, herbivore, consomme une variété de végétaux : herbes, graminées, feuilles, buissons, racines, bulbes ou encore fruits. Certaines plantes qu’il mange présentent des risques de toxicité pour d’autres herbivores, mais il parvient à les intégrer à son alimentation. Lors des périodes de sécheresse, l’animal peut rester plusieurs jours sans boire, tant que ses aliments contiennent une humidité suffisante. Lorsqu’il a accès à de l’eau, il se désaltère dans des sources douces ou salines, et il mordille également le sol pour extraire les sels minéraux essentiels à sa santé.

Organisation sociale

Durant la saison des amours, un dominant mâle prend en charge un groupe composé de plusieurs femelles et de leurs jeunes, formant une harde. En dehors de cette période, ces animaux vivent en grands troupeaux mixtes, regroupant plusieurs dizaines d’individus des deux sexes. Ces groupes migrent régulièrement vers de nouveaux pâturages en coopération avec d’autres herbivores comme les gnous ou les zèbres. La période de reproduction voit le retour du comportement territorial, avec des mâles engagés dans des combats pour défendre leur harem et assurer la reproduction.

Cycle de reproduction

Les accouplements ont lieu principalement pendant la saison sèche, afin de permettre la naissance durant la période la plus clémente. Après une gestation d’environ cinq mois et demi, la femelle donne naissance à un seul petit, d’environ 4 kg. Si l’individu naissant est capable de se lever rapidement, il reste néanmoins à l’abri dans une cachette et ne sort que sous la conduite de sa mère. La période de dépendance courte se termine vers 6 à 10 mois, lorsque le jeune commence à courir aux côtés du troupeau. La maturité sexuelle se manifeste généralement à deux ans.

Prédation et interactions avec les prédateurs

Le principal prédateur du Springbok adulte en bonne santé est le guépard, qui peut égaler sa vitesse en chasse. Les jeunes et les individus affaiblis, tels que les vieux ou les blessés, sont vulnérables à une variété d’ennemis : hyènes, lycaons, léopards, lions, chacals, babouins ou encore aigles. La population de ces antilopes a considérablement diminué au XIXe siècle, du fait d’une chasse intensive par les Européens, qui avaient constitué des troupeaux de plusieurs millions d’individus en Afrique du Sud.

Conservation et statut actuel

Grâce à la création de nombreux parcs naturels et réserves, les populations de Springboks ont pu être rétablies dans leur habitat d’origine. Classée en « préoccupation mineure » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), cette espèce n’est plus actuellement considérée comme menacée. La chasse, réglementée, continue d’être autorisée pour ses sous-produits comme la viande, la peau ou les cornes. Depuis deux décennies, la densité de population connaît une croissance régulière, faisant du Springbok la plus répandue des antilopes africaines. En milieu sauvage, sa longévité atteint en moyenne une dizaine d’années, contre jusqu’à 17 ans en captivité.