Souslik d’Europe : un rongeur précieux et en péril

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Crédit photo : T. Kebert

Bien que rattaché aux écureuils, le souslik européen préfère ne pas grimper aux arbres, optant plutôt pour un habitat souterrain très complexe. Il construit des tunnels munis de chambres pour accueillir ses jeunes, et partage avec ses proches certaines habitudes, comme l’hibernation et le sifflement pour avertir d’un danger. Ce petit mammifère, appartenant à la famille des rongeurs, est aujourd’hui en déclin dans plusieurs régions, ce qui contribue à la réduction de ses populations naturelles.

Qui est le souslik d’Europe ?

Appelé aussi spermophile d’Europe, cet animal appartient à l’ordre des rodentiens et à la famille des sciuridés, groupe comprenant notamment l’écureuil et la marmotte. Placé dans le genre spermophilus, il y a une trentaine d’espèces de ces rongeurs terrestres. Le nom « spermophile » est dérivé du grec, signifiant « amour des graines ». Sur le continent européen, on recense actuellement cinq types distincts de spermophiles sur les quinze que l’on connaît dans le monde :

  • Spermophilus citellus ;
  • Spermophilus suslicus ;
  • Spermophilus pygmaeus ;
  • Spermophilus major ;
  • Spermophilus fulvus .

Comment se présente l’apparence du souslik d’Europe ?

Ce petit rongeur mesure en moyenne une vingtaine de centimètres, avec une queue pouvant atteindre jusqu’à 9 cm selon la saison. Leur poids varie entre 150 g, généralement après leur période d’hibernation, et 500 g à la fin de l’été. Leur corps rond est recouvert d’une fourrure crème-brun, parfois tirant vers le jaune, avec une zone noire marbrée allant de la nuque au croupion. Leur ventre possède une teinte délavée proche du chamois, plus claire que les flancs. La tête a un profil convexe avec des oreilles petites, de grands yeux écartés et de fines moustaches. La queue cylindrique, au poil grisâtre, est un peu plus sombre à l’extrémité. La partie supérieure du crâne et les joues présentent une teinte gris clair, tandis que le museau peut avoir des nuances rouillées. La face interne des pattes avant est de couleur très pâle, avec une zone blanchâtre allant du cou à la poitrine. Ses membres, coiffés de griffes acérées, possèdent aussi quatre coussinets.

Où retrouve-t-on le souslik d’Europe ?

Originaire du centre et du sud-est de l’Europe, ce rongeur vit principalement dans deux zones géographiques : une au nord-ouest, qui couvre la République tchèque, l’Autriche, la Hongrie, la Slovaquie, la Serbie (au nord du Danube et de la Save), ainsi que l’est de la Roumanie. La seconde, au sud-est, concerne l’est de la Serbie, la Macédoine, le nord de la Grèce, la Thrace turque, ainsi que divers territoires en Roumanie, Moldavie et Ukraine.

Habitat naturel du souslik européen

Ce mammifère vit dans des prairies sèches situées dans la partie centrale et sud-est de l’Europe, où il fréquente aussi bien les steppes à végétation basse que les forêts ouvertes. On le trouve de la mer jusqu’à des altitudes pouvant atteindre 2 500 mètres. En creusant des galeries sophistiquées, il construit des terriers où il se réfugie lors de l’hibernation, pour la reproduction ou simplement pour se reposer. Son activité souterraine participe également à l’entretien de l’environnement, car en déplaçant la terre, il favorise l’installation d’autres espèces comme reptiles, oiseaux et arthropodes, qui fréquentent ses abris abandonnés.

Que mange le spermophile européen ?

Ce rongeur se nourrit essentiellement de matières végétales : il consomme des feuilles, des fleurs, des graines, des racines et jeunes pousses. Son régime inclut diverses graminées, légumineuses, fleurs d’asters, pissenlits et trèfles. Lorsque la nourriture est abondante, il peut également ingérer des grains, des semis agricoles ou des fruits. Parfois, il complète son alimentation avec des insectes, comme des sauterelles, notamment chez les femelles enceintes. Il peut aussi se montrer occasionnellement prédateur de petits animaux comme des souris, des campagnols ou des œufs d’oiseaux terrestres. En prévision de l’hibernation, il accumule un maximum de réserves graisseuses pour survivre durant son dernier sommeil de l’année.

Mode de vie du souslik d’Europe

Ce rongeur adopte une organisation sociale particulière : il forme des colonies où les territoires de chacun se chevauchent. Même si leurs terriers sont proches, chaque individu dispose de son propre réseau souterrain. Leur interaction est surtout perceptible durant la saison de reproduction, qui est limitée à une période annuelle. Lors de cette période, les mâles se livrent à des poursuites et des combats souvent violents, pouvant laisser des blessures. La communication se fait à travers divers cris et sifflements, dont ceux qui rappellent le sifflement des marmottes, indiquant la présence d’un danger. Avec l’arrivée de l’hiver, ils obscurcissent l’entrée de leur nid avec de la terre et ralentissent leur métabolisme pour entrer en hibernation. Actifs principalement en journée, ils sont peu visibles en dehors de la période de mars à septembre.

Reproduction du souslik d’Europe

Très peu documentée, la reproduction se déroule généralement sous terre. La saison des amours a lieu entre avril et mai, quelques semaines après la sortie de l’hibernation, afin de préparer la gestation et la croissance des petits avant l’hiver suivant. La femelle ne donne naissance qu’une fois par an, après une période de gestation de 25 à 30 jours. La taille des portées varie de 2 à 11 jeunes, en fonction de la latitude et de l’âge de la mère. Les femelles commencent à se reproduire après leur première hibernation, tandis que les mâles atteignent leur maturité sexuelle généralement entre 1 et 2 ans. La durée de l’allaitement peut aller jusqu’à six semaines, mais peut être raccourcie si la mise bas a lieu tard afin de permettre à la mère de se préparer pour l’hibernation.

État des populations du souslik d’Europe

Depuis les années 1960, ses populations ont rapidement diminué. Il a complètement disparu d’Allemagne en 1968, de Pologne en 1983, et aussi en Croatie, avec de rares colonies encore présentes en Tchéquie. Autrefois considéré comme un ravageur agricole, il a été inscrit dans la liste des espèces vulnérables par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Depuis 1989, diverses initiatives de réintroduction ont été menées dans plusieurs pays, avec des résultats variable. La réintroduction en Pologne s’est avérée particulièrement efficace. En 2019, le statut de l’espèce a été reclassé de « vulnérable » à « en danger ». Toutes ces mesures visent à assurer sa protection, d’autant plus qu’il est désormais réglementé par des accords européens, comme la convention de Berne et la directive Habitats de l’Union européenne.

Pourquoi le souslik d’Europe est-il menacé ?

Plusieurs prédateurs représentent une menace pour cet animal, parmi lesquels se trouvent notamment de grands rapaces diurnes tels que les faucons, aigles, busards ou milans, sans oublier certaines foules comme la pie eurasienne ou la corneille noire. D’autres prédateurs incluent la belette, l’hermine, le renard, la fouine, ainsi que des oiseaux comme l’outarde et des chats domestiques ou sauvages. En complément, la dégradation et la fragmentation de ses habitats naturels jouent un rôle critique dans la diminution de ses effectifs. Cela résulte de l’intensification des activités agricoles, qui agrandissent les champs au détriment des prairies naturelles et emploient davantage de produits chimiques. La gestion des pâturages dans les zones montagneuses se détériore aussi, envahis par la végétation arbustive ou boisée. La construction de routes, d’infrastructures ou de terrains de loisirs cloisonne ses territoires, empêchant la migration entre colonies. Enfin, des problèmes liés à la maîtrise de l’eau, comme les inondations, peuvent aussi affecter ses populations.

La longévité maximale d’un individu de cette espèce avoisine 10 ans.

Crédit photo : T. Kebert

Bien que rattaché aux écureuils, le souslik européen préfère ne pas grimper aux arbres, optant plutôt pour un habitat souterrain très complexe. Il construit des tunnels munis de chambres pour accueillir ses jeunes, et partage avec ses proches certaines habitudes, comme l’hibernation et le sifflement pour avertir d’un danger. Ce petit mammifère, appartenant à la famille des rongeurs, est aujourd’hui en déclin dans plusieurs régions, ce qui contribue à la réduction de ses populations naturelles.

Qui est le souslik d’Europe ?

Appelé aussi spermophile d’Europe, cet animal appartient à l’ordre des rodentiens et à la famille des sciuridés, groupe comprenant notamment l’écureuil et la marmotte. Placé dans le genre spermophilus, il y a une trentaine d’espèces de ces rongeurs terrestres. Le nom « spermophile » est dérivé du grec, signifiant « amour des graines ». Sur le continent européen, on recense actuellement cinq types distincts de spermophiles sur les quinze que l’on connaît dans le monde :

  • Spermophilus citellus ;
  • Spermophilus suslicus ;
  • Spermophilus pygmaeus ;
  • Spermophilus major ;
  • Spermophilus fulvus .

Comment se présente l’apparence du souslik d’Europe ?

Ce petit rongeur mesure en moyenne une vingtaine de centimètres, avec une queue pouvant atteindre jusqu’à 9 cm selon la saison. Leur poids varie entre 150 g, généralement après leur période d’hibernation, et 500 g à la fin de l’été. Leur corps rond est recouvert d’une fourrure crème-brun, parfois tirant vers le jaune, avec une zone noire marbrée allant de la nuque au croupion. Leur ventre possède une teinte délavée proche du chamois, plus claire que les flancs. La tête a un profil convexe avec des oreilles petites, de grands yeux écartés et de fines moustaches. La queue cylindrique, au poil grisâtre, est un peu plus sombre à l’extrémité. La partie supérieure du crâne et les joues présentent une teinte gris clair, tandis que le museau peut avoir des nuances rouillées. La face interne des pattes avant est de couleur très pâle, avec une zone blanchâtre allant du cou à la poitrine. Ses membres, coiffés de griffes acérées, possèdent aussi quatre coussinets.

Où retrouve-t-on le souslik d’Europe ?

Originaire du centre et du sud-est de l’Europe, ce rongeur vit principalement dans deux zones géographiques : une au nord-ouest, qui couvre la République tchèque, l’Autriche, la Hongrie, la Slovaquie, la Serbie (au nord du Danube et de la Save), ainsi que l’est de la Roumanie. La seconde, au sud-est, concerne l’est de la Serbie, la Macédoine, le nord de la Grèce, la Thrace turque, ainsi que divers territoires en Roumanie, Moldavie et Ukraine.

Habitat naturel du souslik européen

Ce mammifère vit dans des prairies sèches situées dans la partie centrale et sud-est de l’Europe, où il fréquente aussi bien les steppes à végétation basse que les forêts ouvertes. On le trouve de la mer jusqu’à des altitudes pouvant atteindre 2 500 mètres. En creusant des galeries sophistiquées, il construit des terriers où il se réfugie lors de l’hibernation, pour la reproduction ou simplement pour se reposer. Son activité souterraine participe également à l’entretien de l’environnement, car en déplaçant la terre, il favorise l’installation d’autres espèces comme reptiles, oiseaux et arthropodes, qui fréquentent ses abris abandonnés.

Que mange le spermophile européen ?

Ce rongeur se nourrit essentiellement de matières végétales : il consomme des feuilles, des fleurs, des graines, des racines et jeunes pousses. Son régime inclut diverses graminées, légumineuses, fleurs d’asters, pissenlits et trèfles. Lorsque la nourriture est abondante, il peut également ingérer des grains, des semis agricoles ou des fruits. Parfois, il complète son alimentation avec des insectes, comme des sauterelles, notamment chez les femelles enceintes. Il peut aussi se montrer occasionnellement prédateur de petits animaux comme des souris, des campagnols ou des œufs d’oiseaux terrestres. En prévision de l’hibernation, il accumule un maximum de réserves graisseuses pour survivre durant son dernier sommeil de l’année.

Mode de vie du souslik d’Europe

Ce rongeur adopte une organisation sociale particulière : il forme des colonies où les territoires de chacun se chevauchent. Même si leurs terriers sont proches, chaque individu dispose de son propre réseau souterrain. Leur interaction est surtout perceptible durant la saison de reproduction, qui est limitée à une période annuelle. Lors de cette période, les mâles se livrent à des poursuites et des combats souvent violents, pouvant laisser des blessures. La communication se fait à travers divers cris et sifflements, dont ceux qui rappellent le sifflement des marmottes, indiquant la présence d’un danger. Avec l’arrivée de l’hiver, ils obscurcissent l’entrée de leur nid avec de la terre et ralentissent leur métabolisme pour entrer en hibernation. Actifs principalement en journée, ils sont peu visibles en dehors de la période de mars à septembre.

Reproduction du souslik d’Europe

Très peu documentée, la reproduction se déroule généralement sous terre. La saison des amours a lieu entre avril et mai, quelques semaines après la sortie de l’hibernation, afin de préparer la gestation et la croissance des petits avant l’hiver suivant. La femelle ne donne naissance qu’une fois par an, après une période de gestation de 25 à 30 jours. La taille des portées varie de 2 à 11 jeunes, en fonction de la latitude et de l’âge de la mère. Les femelles commencent à se reproduire après leur première hibernation, tandis que les mâles atteignent leur maturité sexuelle généralement entre 1 et 2 ans. La durée de l’allaitement peut aller jusqu’à six semaines, mais peut être raccourcie si la mise bas a lieu tard afin de permettre à la mère de se préparer pour l’hibernation.

État des populations du souslik d’Europe

Depuis les années 1960, ses populations ont rapidement diminué. Il a complètement disparu d’Allemagne en 1968, de Pologne en 1983, et aussi en Croatie, avec de rares colonies encore présentes en Tchéquie. Autrefois considéré comme un ravageur agricole, il a été inscrit dans la liste des espèces vulnérables par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Depuis 1989, diverses initiatives de réintroduction ont été menées dans plusieurs pays, avec des résultats variable. La réintroduction en Pologne s’est avérée particulièrement efficace. En 2019, le statut de l’espèce a été reclassé de « vulnérable » à « en danger ». Toutes ces mesures visent à assurer sa protection, d’autant plus qu’il est désormais réglementé par des accords européens, comme la convention de Berne et la directive Habitats de l’Union européenne.

Pourquoi le souslik d’Europe est-il menacé ?

Plusieurs prédateurs représentent une menace pour cet animal, parmi lesquels se trouvent notamment de grands rapaces diurnes tels que les faucons, aigles, busards ou milans, sans oublier certaines foules comme la pie eurasienne ou la corneille noire. D’autres prédateurs incluent la belette, l’hermine, le renard, la fouine, ainsi que des oiseaux comme l’outarde et des chats domestiques ou sauvages. En complément, la dégradation et la fragmentation de ses habitats naturels jouent un rôle critique dans la diminution de ses effectifs. Cela résulte de l’intensification des activités agricoles, qui agrandissent les champs au détriment des prairies naturelles et emploient davantage de produits chimiques. La gestion des pâturages dans les zones montagneuses se détériore aussi, envahis par la végétation arbustive ou boisée. La construction de routes, d’infrastructures ou de terrains de loisirs cloisonne ses territoires, empêchant la migration entre colonies. Enfin, des problèmes liés à la maîtrise de l’eau, comme les inondations, peuvent aussi affecter ses populations.

La longévité maximale d’un individu de cette espèce avoisine 10 ans.