Chez cette espèce qui préfère vivre de manière isolée, les mâles et les femelles se rencontrent principalement durant la période de reproduction, où ils s’observent et échangent quelques signes d’intérêt en quelques instants avant la copulation. En France, la saison de reproduction du renard se déroule en hiver, ce qui leur permet de donner naissance à leurs petits au début du printemps, durant une période où la nourriture se fait plus abondante. La femelle choisit souvent un tunnel laissé par un autre animal, comme un lapin ou un blaireau, pour mettre bas. Elle reste ensuite aux côtés de ses renardeaux, qu’elle nourrira et protégera jusqu’à ce qu’ils soient capables de se débrouiller seuls. Cet article vous informe sur toutes les étapes liées à la reproduction de cette espèce, de la maturité sexuelle à la naissance.
La diversité des renards en France
Le renard roux, dont le nom scientifique est Vulpes vulpes, est l’espèce la plus répandue dans l’Hexagone. Grâce à sa grande capacité d’adaptation, il peut s’installer dans des environnements très variés :
- Les forêts et les zones boisées, où il trouve facilement refuge et peut chasser des petits mammifères, des oiseaux ou des insectes ;
- Les campagnes, ouvertes ou cultivées, offrant une nourriture disponible à proximité des champs, prairies ou fermes ;
- Les zones proches des agglomérations, comme les jardins, parcs ou périphéries urbaines, où il peut explorer à la recherche de nourriture, notamment dans les poubelles ;
- Les régions montagneuses, à condition que le climat ne soit pas trop rigoureux, car il évite les environnements très froids.
À quel âge un renard peut-il se reproduire ?
Les jeunes renards commencent à chasser et à explorer leur environnement vers l’âge de 6 mois, mais leur capacité à se reproduire ne se développe qu’à l’approche de leur premier hiver, c’est-à-dire vers 9 ou 10 mois. À ce stade, leurs organes reproducteurs ont atteint leur pleine maturité, leur permettant d’avoir des petits. Toutefois, tous ne copulent pas immédiatement lors de leur première saison, car la réussite de la reproduction dépend aussi de leur capacité à s’établir en tant que dominant territorial et à attirer un partenaire. Ensuite, la tendance est à une reproduction annuelle tout au long de leur vie adulte. Dans la nature, leur espérance de vie varie entre 2 et 5 ans, pouvant atteindre 10 ans dans des conditions idéales.
Le processus de l’accouplement chez le renard
En raison de son mode de vie plutôt solitaire, le renard roux ne vit pas en groupe. Chacun possède son propre territoire qu’il défend contre ses congénères, même si certains domaines peuvent se chevaucher. Deux exceptions existent : la saison des amours, où mâles et femelles se regroupent, et le temps où les jeunes restent souvent avec leur mère jusqu’à leur autonomie. La période d’accouplement en France intervient généralement en hiver, entre janvier et février. À cette période, les mâles deviennent plus territoriaux, cherchent activement à rencontrer des partenaires et émettent des vocalisations spécifiques, comme des hurlements ou des aboiements. Bien que la monogamie soit la norme durant la saison de reproduction, des cas de polygamie sont parfois observés. Après un court rituel de séduction, plusieurs rencontres ont lieu pour assurer une descendance nombreuse.
Comprendre le cycle de reproduction de la renarde
Le cycle annuel du renard n’est pas aussi long que celui d’autres mammifères, mais il s’ajuste avec rigueur aux différentes conditions de l’environnement, notamment la disponibilité de nourriture et la météo. La femelle présente un cycle œstral saisonnier, comprenant plusieurs phases clés :
- Le prœstrus. Il dure environ 10 à 12 jours, période où les organes reproducteurs se préparent à la reproduction, mais la femelle ne montre pas encore d’intérêt pour les mâles ;
- L’œstrus. Phase de 3 à 5 jours où la femelle est prête à s’accoupler et libère des phéromones pour attirer les mâles. Ceux-ci, dotés d’un odorat très sensible, peuvent la détecter à distance. La femelle peut être sélective quant à son partenaire, privilégiant celui qui semble le plus compétent ou expérimenté. La libération spontanée des œufs durant cette période signifie que si la femelle ne se reproduit pas, les œufs non fécondés se désintègrent.
La naissance des renardeaux
Pour assurer la sécurité de ses petits, la femelle choisit un endroit discret, difficile d’accès pour les prédateurs ou les humains, et souvent éloigné de toute intrusion. Elle privilégie des sites comme des pentes, des zones boisées ou des broussailles, voire sous des racines. Elle tend à occuper un terrier déjà creusé par d’autres animaux comme un lapin ou un blaireau pour économiser son énergie. Elle aménage ensuite l’espace en agrandissant l’ouverture et en aménageant des chambres supplémentaires, recouvertes de végétation ou de matériaux pour rendre l’endroit plus douillet.
Préparer l’arrivée des petits : les naissances
Avant la mise bas, la femelle reste souvent proche de son repaire, marquant la zone pour dissuader d’éventuels intrus grâce à des traces urinaires. Elle augmente ses rations pour accumuler suffisamment de graisse en prévision de cette période. Les naissances, généralement entre mars et avril, donnent naissance à une portée de 4 à 6 petits. Ces derniers naissent aveugles, sourds et complètement dépendants de leur mère, pesant environ 100 g. Leurs yeux s’ouvrent vers 10 à 14 jours après la naissance.
L’élevage des renardeaux
Les premiers jours, la mère nourrit ses petits exclusivement avec son lait, riche en nutriments essentiels, favorisant leur croissance rapide. Vers 4 semaines, elle commence à introduire des aliments solides, en régurgitant des morceaux de viande tendres comme des petits rongeurs, des oiseaux ou des insectes. Le père peut aussi participer en ramenant ou en déposant des proies à l’entrée du terrier. Parfois, d’autres renards proches ou même des jeunes de l’année précédente contribuent à la nourriture des petits. Le sevrage complet intervient vers 6 à 8 semaines, lorsque les renardeaux sont capables de se restaurer seuls. À partir de 3 ou 4 mois, ils deviennent aptes à chasser de manière autonome et, vers la fin de l’été ou au début de l’automne, ils se dispersent pour établir leur propre territoire.