Le ragondin, un rongeur semi-aquatique, est souvent perçu comme une menace pour diverses activités humaines. Sa capacité à provoquer des dégâts dans les champs, les infrastructures hydrauliques et le long des cours d’eau en fait un animal considéré comme nuisible. Certains experts craignent même qu’il puisse transmettre des maladies à l’homme. Originaire d’Amérique du Sud, ce mammifère a été introduit en Europe il y a environ deux siècles, et aujourd’hui, il est présent dans plus de soixante-dix départements français.
Caractéristiques principales du ragondin
Ce mammifère, dont le nom scientifique est Myocastor coypus, était autrefois désigné sous le terme « rat gondin » jusqu’en 1869. Il appartient à la famille des Echimyidae, souvent appelée « rat épineux ». Bien qu’on l’associe parfois à la loutre d’Amérique ou au castor, il ne partage pas leur biologie ni leur comportement. Son pelage épais et imperméable, d’un brun sombre, a été autrefois prisé pour la confection de vêtements et de tapis, ce qui explique en partie son introduction dans plusieurs régions du monde. Sa queue cylindrique, ses pattes arrière palmées, et ses doigts munis de griffes solides caractérisent ses adaptations aquatiques. Il possède une dentition remarquable avec 20 dents en tout, dont quatre incisives orangées longues et puissantes.
Pour communiquer, il émet différents bruits : cris aigus, sifflements, babillements ou gémissements, qui ont chacun une signification spécifique, ce qui le rend souvent bruyant. La taille d’un mâle adulte peut atteindre un peu plus d’un mètre, comprenant une queue d’environ 40 cm et un poids pouvant aller jusqu’à 9 kg. La femelle, plus petite, mesure environ 40 cm pour un poids d’environ 5 kg. Un détail anatomique remarquable chez la femelle est la position de ses mamelles, situées sur le flanc plutôt que sur le ventre, ce qui facilite l’allaitement tout en se déplaçant dans l’eau.
Les prédateurs naturels du ragondin
Dans leur environnement naturel, les principaux prédateurs du ragondin sont des grands carnivores comme le puma ou certains crocodiliens tels que l’alligator et le caïman. Cependant, dans les zones où il a été introduit, ces prédateurs ne sont pas présents. Les jeunes, en revanche, peuvent être attrapés par des rapaces comme le busard, la chouette effraie, ou encore par des renards et des fouines. L’homme constitue aussi un prédateur, surtout dans certains pays où la chair de ragondin est appréciée. Sa longévité en milieu sauvage est généralement d’environ dix ans.
Habitat et mode de vie
Ce rongeur affiche une activité principalement nocturne et crépusculaire, mais il n’est pas inactif durant la journée. Il privilégie les zones proches de l’eau, telles que rivières, étangs, marais, fossés et canaux, où il trouve un environnement riche en eaux douces ou saumâtres. Expert en plongée, il peut rester plusieurs minutes sous l’eau en apnée. Très organisé, il construit et entretient son terrier, souvent surmonté d’une hutte de feuilles, comprenant un réseau sophistiqué de galeries. Il crée plusieurs issues, dont l’une doit obligatoirement donner accès à l’eau pour lui garantir une fuite rapide en cas de danger.
Le ragondin face au gel
Originaire d’Amérique du Sud, cet animal s’est largement répandu sur d’autres continents. En France, sa présence est fréquente, excepté dans les régions aux hivers particulièrement rigoureux. Le ragondin est peu résistant aux basses températures, car sa physiologie ne supporte pas un froid intense. Lorsque la température chute en dessous de zéro, sa queue peut geler, entraînant une gangrène fatale pour l’animal qui meurt généralement dans les jours qui suivent.
Alimentation du ragondin
De nature herbivore, ce rongeur se nourrit principalement de céréales telles que le maïs ou le blé, mais aussi d’herbes, de graminées, de glands et de racines selon la disponibilité locale. En cas de pénurie végétale, il peut étendre son régime à des sources animales comme des écrevisses ou des moules d’eau douce (anodontes).
Reproduction du ragondin
Le ragondin atteint sa maturité sexuelle vers six mois dans la nature, mais cette étape peut se produire dès l’âge de deux à quatre mois en captivité. Le mâle est actif toute l’année, tandis que la femelle peut donner naissance à jusqu’à trois portées annuelles, composées généralement de 6 ou 7 petits. Ces jeunes restent auprès de leur mère en étant allaités jusqu’à deux mois, puis deviennent autonomes rapidement.
Pourquoi considérer le ragondin comme une espèce nuisible ?
Ce rongeur semi-aquatique est un véritable destructeur de cultures et est surnommé par certains le cauchemar des agriculteurs en raison de sa capacité à dévaster des champs de maïs. Sur ses sites d’occupation, il crée un réseau dense de galeries qui fragilise les berges. La terre déterrée lors de la construction de ses terriers est souvent rejetée dans l’eau, ce qui contribue au comblement des canaux et des fossés, altérant ainsi le réseau hydraulique local. Son impact est également perçu négativement par les pêcheurs, agriculteurs, et chasseurs.
Outre les dégâts matériels, la présence massive de ragondins soulève des inquiétudes sanitaires, car ils peuvent transmettre des maladies comme la leptospirose à l’homme et à d’autres animaux. Toutefois, leur rôle dans l’écosystème doit être considéré : en nombre limité, ils participent à l’entretien des habitats naturels en régulant la végétation des berges et des marais.