Le rhinocéros blanc figure parmi les célèbres Big Five africains, une catégorie très prisée par les touristes lors de safaris. Pendant de nombreuses années, cet ongulé à deux cornes a été victime d’une chasse effrénée, entraînant une chute drastique de sa population. Focus sur le deuxième plus grand mammifère terrestre après l’éléphant africain.
Profil détaillé du rhinocéros blanc
Le rhinocéros blanc (Ceratotherium simum) est une des cinq espèces modernes du genre. Appartenant à l’ordre des périssodactyles, il s’agit d’un grand mammifère herbivore à doigts impairs, classé dans la famille des rhinocérotidés. Son nom dérive de deux mots grecs : rhinós (nez) et kérôs (corne). En raison de différences territoriales, deux sous-espèces de cette créature ont été identifiées :
- La sous-espèce du Nord (Ceratotherium simum cottoni) est en voie d’extinction, le dernier mâle connu ayant été décédé en 2018. Historiquement, cette sous-espèce occupait des zones du Tchad, du Soudan, de la République centrafricaine et de la RDC ;
- La sous-espèce du Sud (Ceratotherium simum simum) prédomine en Afrique du Sud, mais aussi en Namibie, au Botswana, au Zimbabwe et au Mozambique. Elle est généralement plus grande que sa pendant du Nord.
Pourquoi le rhinocéros blanc paraît-il gris ?
En réalité, la peau épaisse de cet animal arbore une teinte gris clair. Son corps massif est doté d’une tête large avec des lèvres épaisses et carrées. La peau est dépourvue de poils, à l’exception des oreilles et de la queue, qui en possèdent. Ce herbivore peut mesurer entre 3 et 4 mètres de longueur, atteindre une hauteur à l’épaule de 1,50 à 1,90 m, et peser entre 2 et 3 tonnes. Son gabarit en fait l’un des plus grands rhinocéros, et le deuxième plus imposant mammifère terrestre après l’éléphant d’Afrique. Doté de pattes puissantes mais courtes, il peut maintenir une vitesse de croisière d’environ 25 km/h sur plusieurs kilomètres, tout en pouvant atteindre ponctuellement 45 km/h.
Les notablettes cornes du rhinocéros blanc
Reconnaissable à ses deux cornes sur le museau, la plus grande — souvent considérée comme un symbole de chasse — a été un facteur majeur de persécutions prolongées. Cette corne antérieure, généralement d’environ 90 cm mais pouvant atteindre 150 cm, est constituée uniquement de kératine, une protéine fibreuse présente dans nos ongles. La forme acérée de cette corne pousse en continu, mais s’émousse rapidement à force de frottements contre des rochers ou des arbres. Bien qu’elle ne contienne aucun os, sa composition compacte lui confère une grande solidité, lui permettant de résister à l’usure.
Un herbivore colossal
Dans leur environnement naturel, les rhinocéros blancs évoluent principalement en Afrique, nichés dans des zones protégées telles que des parcs nationaux ou réserves naturelles. Leur habitat privilégie les savanes, prairies ou forêts denses, souvent proches de points d’eau essentiels à leur survie. Ils y se désaltèrent régulièrement, prennent des bains de boue pour se refroidir et éliminer les parasites. Selon la saison, leur alimentation consiste en herbe, broussailles fines, tiges, feuilles, graines, fleurs, racines, fruits et petites plantes ligneuses. Leur lèvres épaisses leur permettent de saisir facilement et d’arracher leur nourriture végétale.
Comportement social et territorial
Ce mammifère affiche un comportement en grande partie grégaire, évoluant seul ou en petits groupes. Ces derniers regroupent souvent un mâle dominant, plusieurs femelles et leurs jeunes. Il adopte un comportement territorial, marquant ses zones par des déjections ou en frottant ses cornes contre les arbres. Le mâle n’hésite pas à empêcher une femelle fertile de quitter son territoire, la poursuivant parfois sur plus de 2 km tout en émettant des cris proches du cri de couinement, ce qui peut déboucher sur des affrontements. Bien que généralement peu agressif, il peut engager des combats violents avec d’autres mâles durant la période de reproduction. Les mères, quant à elles, se montrent très protectrices, chargeant tout intrus qui s’aventure trop près de leurs petits.
Le petit rhinocéros blanc, un vrai gros bébé
Lors de la période de reproduction, la femelle de rhinocéros blanc reste avec son partenaire entre 2 et 5 jours. Après conception, elle mène une grossesse qui dure environ 16 à 18 mois, en s’isolant lorsque le moment approche pour donner naissance. Le bébé, pesant entre 50 et 80 kg à la naissance, naît sans corne. Dès qu’il peut se tenir debout, généralement après 2 à 3 heures, il commence à chercher la mamelle de sa mère. Il commence à brouter de l’herbe à environ 2 mois mais reste dépendant de sa mère jusqu’au sevrage, vers 1 an. Lorsqu’il atteint 2 à 3 ans, il est évincé par sa mère qui va chercher à se reproduire à nouveau. La maturité sexuelle intervient vers 5 ans pour la femelle, tandis que le mâle doit attendre 10 ans pour tenter de s’imposer face à ses rivaux.
Une espèce en danger critique
La grande taille des rhinocéros leur confère une certaine invincibilité face à la plupart de leurs prédateurs, mis à part les jeunes, les animaux affaiblis ou âgés, qui deviennent des cibles pour les lions et hyènes. Le rhinocéros blanc a été quasiment détruit au XIXe siècle à cause du braconnage intensif, et reste aujourd’hui une espèce en danger face au trafic illicite de ses cornes. La Corne de cet animal est très prisée dans certains pays asiatiques comme la Chine ou le Vietnam, où la médecine traditionnelle lui prête des vertus supposées. Elle est également utilisée comme objet de décoration de grande valeur. Depuis l’interdiction totale du commerce en 1977, la slaughter continue malheureusement dans certaines régions, notamment en Afrique. L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) considère le rhinocéros blanc du Sud comme “quasi menacé”, et la sous-espèce du Nord comme étant “en danger critique d’extinction”. La durée de vie de ces grands mammifères peut atteindre une quarantaine à une cinquantaine d’années.